Article mis à jour le 21 avril 2023

Nom : Ángel Leoncio Reyes Recendis ou Angel Maturino Resendiz, alias Rafael Resendez Ramirez, alias Angel Resendez, alias…

Né le : 1er aout 1959 ou 1960 (la date n’est pas certaine) à Izucar, au Mexique.

Surnoms : Le Railway Killer (Le tueur du chemin de fer)

Mort le : le 27 juin 2006, exécuté  au Texas.

Durant des années, Resendiz, un tueur originaire du Mexique qui traversait à sa guise la frontière entre son pays et les États-Unis, a utilisé les milliers de kilomètres des voies ferrées pour tuer des victimes sans méfiance avant de disparaître dans la nuit. Il a été relié, par ses aveux ou des preuves physiques, aux meurtres de 16 personnes, au Texas, au Kentucky, en Floride, dans l’Illinois, en Californie et en Géorgie, mais il est possible qu’il ait assassiné une dizaine de victimes supplémentaires au Mexique.

Informations personnelles

Angel Maturino Resendiz serait né le 1er août 1959 ou 1960 à Izucar, dans le comté de Matomoros, dans l’état de Puebla, au Mexique. Sa mère, Virginia Resendiz de Maturino, affirme que le véritable nom complet de son fils était Ángel Leoncio Reyes Recendis.
Selon elle, son fils n’aurait pas passé ses premières années avec elle, mais avec une autre famille qui ne se serait pas correctement occupé de lui. Elle a ajouté que “des homosexuels” l’auraient “agressé sexuellement”.

On sait surtout que sa mère n’a jamais épousé son père et l’a souvent maltraité physiquement.
À l’âge de six ans, il aurait été envoyé vivre avec son oncle maternel, qui, selon certains membres de sa famille, l’aurait violé. Il aurait également été agressé sexuellement par un pédophile local.
Selon sa famille, à l’âge de onze ans, il se serait enfui de la maison de son oncle et aurait passé quelque temps à vivre dans la rue, où il reniflait de la colle. Il errait seul, livré à lui-même.

Selon l’épouse de Resendiz, il aurait été élevé par sa mère jusqu’à l’âge de 7 ans, puis par ses grands-parents jusqu’à 12 ans. Il se serait ensuite rendu à Acapulco, seul, puis aurait traversé la frontière avec les États-Unis à l’âge de 14 ans, pour aller vivre en Floride jusqu’à ses 17 ans.

Lors de son procès, des proches de Resendiz à Puebla témoignèrent qu’il avait été blessé à la tête à plusieurs reprises durant sa jeunesse.
Sa mère affirma qu’on l’avait laissé tomber sur la tête à la naissance, une chute qui l’avait rendu inconscient.
Vers l’âge de 3 ans, il était tombé d’un immeuble, souffrant à nouveau de graves blessures.
À 11 ans, il avait été attaqué par un groupe avec une brique, il était rentré chez lui avec du sang coulant des oreilles et du nez.
Des membres de sa famille expliquèrent également, qu’arrivé à l’adolescence, il disparaissait pendant de longues périodes, ne revenant que pour importuner ses proches avec des discours apocalyptiques sur la religion.

Le FBI identifia une sœur à Albuquerque, au Nouveau-Mexique, et d’autres membres de sa famille aux États-Unis (jusqu’au Vermont ou à l’Illinois) et au Mexique.

Angel Maturino Resendiz entra illégalement aux États-Unis en 1973 et partit s’installer en Floride.
Il fut remarqué pour la première fois par la justice américaine à l’âge de 16 ans, en août 1976, lorsqu’il fut arrêté à Brownsville, Texas, alors qu’il essayait de traverser illégalement la frontière. Il affirma donc s’appeler Jose Angel Reyes-Resendiz.
Il fut incarcéré durant deux mois avant d’être expulsé vers le Mexique.
Il retourna aux États-Unis un mois plus tard, où des agents de l’immigration le localisèrent à Sterling Heights, dans le Michigan, puis en octobre à McAllen, au Texas. Il assura s’appeler Rafael Resendez-Ramirez. Il accepta de repartir volontairement au Mexique.
En 1977, il fut condamné pour avoir « détruit une propriété privée » dans le Mississippi, expliqua s’appeler Angel Cano Reyes-Recendez, et retourna à nouveau au Mexique.

En juillet 1979, sous le nom de Jose Angel Reyes, il fut inculpé pour un vol de voiture et l’agression violente de Gilbert Chase, un homme de 88 ans, commise en juin à Miami, en Floride. Le vieil homme mourut quelques mois plus tard, mais l’accusation ne put exclure la possibilité qu’il soit mort de causes naturelles, et Resendiz échappa ainsi à la peine capitale.
En mai 1980, il fut condamné à 20 ans d’emprisonnement, mais fut libéré sur parole au bout de seulement 6 ans, en août 1985, et fut expulsé vers le Mexique.

Resendiz continua toutefois à aller et venir entre les États-Unis et son pays de naissance car, durant les dix années qui suivirent :

  • Il fut appréhendé pour avoir revendiqué à tort la citoyenneté américaine en décembre 1985, sous le nom de Jose Reyes Resendez.
  • Il fut arrêté pour une tentative d’entrée aux États-Unis avec de faux documents en juin 1986.
  • Il fut appréhendé et jugé au Texas pour avoir revendiqué à tort la citoyenneté américaine en juillet 1986 (sous le nom de Jose Angel Reyes-Resendez, il purgea une peine de prison de 18 mois puis fut déporté au Mexique en octobre 1987).
  • Il fut arrêté pour divers vols et la possession d’une arme dissimulée à la Nouvelle-Orléans, Louisiane, en janvier 1988, sous le nom de Jose Angel (les charges furent abandonnées).
  • Il fut arrêté pour avoir tenté de frauder la sécurité sociale à Saint-Louis, Missouri, en novembre 1988 puis, après avoir menti à des agents fédéraux, fut condamné à 30 mois de prison en mars 1989 (il fut déporté au Mexique en mars 1991).
  • Il fut arrêté pour cambriolage au Nouveau-Mexique en mars 1992 (sous le nom d’Antonio Martinez), plaida coupable en août et fut condamné à une peine d’emprisonnement de 3 ans, bien qu’il fut de nouveau remis en liberté conditionnelle dès avril 1993.
  • Il fut arrêté en juin 1993 au Texas pour avoir volé une voiture et condamné à un mois de prison, sous le nom de Carlos Cluthier Rodriguez.
  • Il fut arrêté en décembre 1994 sous le nom d’Aerrjel Martinez pour avoir volé une voiture à Albuquerque, Nouveau Mexique, et fut libéré sous caution.
  • Il fut appréhendé dans une gare de triage de San Bernardino, Californie, en août 1995, sous le nom de Pedro Argel Jaramillo, pour intrusion et port d’une arme à feu (il fut condamné à 90 jours de prison, puis retourna volontairement au Mexique).
  • Il reçut une amende pour une intrusion dans une gare de triage à Macon, Géorgie, en août 1996.
  • Il fut appréhendé pour une intrusion dans une gare de triage du Kentucky, deux jours plus tard, et fut condamné à 3 jours de prison, sous le nom d’Angel Resendez-Ramirez.
Les différentes arrestations, et les différents visages, de Resendiz
Les différentes arrestations, et les différents visages, de Resendiz

Pour cette dernière infraction, Resendiz fut de nouveau expulsé vers le Mexique.
En fait, après chaque délit et incarcération, il fut relâché de l’autre côté de la frontière si souvent qu’il ressemblait à un boomerang.

Crimes et châtiment

Les États-Unis sont parcourus de milliers de kilomètres de voies ferrées qui, depuis le 19e siècle, traversent plusieurs états à travers des déserts, des rivières et des montagnes. Resendez utilisa les chemins de fer pour traverser le pays d’une côte à l’autre, d’est en ouest et d’ouest en est.

Carte des chemins de fer américains, avec leurs sociétés propriétaires
Carte des chemins de fer américains, avec leurs sociétés propriétaires

Le 26 mars 1986, une jeune femme afro-américaine, qui s’appelait peut-être Norma, fut abattue de plusieurs balles au Texas. Son corps fut abandonné près d’une voie ferrée. Elle avait entre 18 et 25 ans et mesurait environ 1m80. Elle portait une jupe bleue et une veste en flanelle. Durant près de 3 mois, son corps resta sur place et ne fut pas découvert.
Lorsque Maturino Resendiz avoua son meurtre, il affirma qu’il l’avait assassinée suite à une dispute et avait également tué le petit ami de cette jeune femme, dont le corps n’a jamais été retrouvé.
Reséndiz déclara avoir rencontré la jeune femme dans un refuge pour sans-abri. Ils avaient fait un tour à moto ensemble, durant lequel ils avaient tiré sur des cibles avec une arme à feu pour s’amuser. Reséndiz expliqua qu’il l’avait tuée parce qu’elle lui avait manqué de respect.
Il assura que, peu de temps après avoir tué la jeune femme sans-abri, il avait abattu son petit ami et avait jeté son corps dans un ruisseau quelque part entre San Antonio et Uvalde. Reséndiz affirma qu’il avait tué cet homme parce qu’il était impliqué dans la magie noire. Le corps de cet homme n’a jamais été retrouvé et l’on ne sait rien de lui, sauf ce que Reséndiz a dit aux autorités.

Mi-1986, Resendiz fut condamné à 18 mois de prison au Texas pour avoir revendiqué à tort la citoyenneté américaine, avant d’être expulsé vers le Mexique.
Il retourna rapidement aux États-Unis et, en 1988, vécut brièvement à Saint Louis, dans le Missouri, où il travailla pour une agence d’intérim comme ouvrier dans une entreprise industrielle.
En mars 1989, il fut condamné à 30 mois de prison pour avoir menti à des agents fédéraux sur une fraude à la sécurité sociale et fut expulsé vers le Mexique en mars 1991.

Peu de temps après, la famille Resendiz déménagea de Puebla pour venir s’installer dans la petite ville de Rodeo, 1000km plus au nord.

Le 19 juillet 1991, Michael White, 33 ans, fut assassiné à San Antonio, au Texas, battu à mort avec une brique. La police retrouva son corps dans le jardin d’une maison abandonnée du centre-ville.
Resendiz avoua ce meurtre en septembre 2001 et dessina une carte de la scène du crime. Il expliqua qu’il avait tué Michael White parce qu’il était homosexuel.

En 1992, Resendiz passa un an en prison pour un cambriolage au Nouveau-Mexique.
En avril 1993, de retour au Mexique, il vint s’installer à Rodeo avec sa mère et ses demi-frères et sœurs. Il se présenta même aux élections municipales, mais sans être élu.

On ne sait pas si Resendiz tua entre août 1991 et mars 1997, mais il fut arrêté plusieurs fois, même s’il passa beaucoup moins de temps en prison qu’auparavant : arrêté en décembre 1994 pour un vol de voiture au Nouveau-Mexique, il fut libéré sous caution ; appréhendé dans une gare de triage en Californie, en août 1995, il fut condamné à 90 jours de prison ; arrêté dans une gare de triage en Géorgie, en août 1996, il reçut une simple amende ; appréhendé dans une gare de triage du Kentucky, deux jours plus tard, il fut condamné à 3 jours de prison.

Le 23 mars 1997, Jesse Howell, 19 ans, fut battu à mort avec un crochet de traction de train (une lourde barre en acier), en Floride. Son corps fut abandonné près d’une voie de chemin de fer, au nord de Belleview.
Sa fiancée, Wendy Von Huben, 16 ans, fut violée, étranglée et suffoquée avec de l’adhésif quelques heures plus tard. Son corps fut enterré dans une tombe peu profonde près d’Oxford, dans le comté de Sumter, en Floride, à environ 20km de l’endroit où Jesse avait été assassiné.
Les deux jeunes gens avaient fugué de leur ville de naissance, Woodstock, dans l’Illinois, et avaient voyagé jusqu’en Floride avec des amis, qui avaient ensuite continué leur route sans eux. Seuls, un peu perdus, ils avaient rencontré Resendiz, qui avait engagé la conversation en leur affirmant qu’ils pourraient vivre comme lui, en voyageant dans des trains et en travaillant dans des orangeraies.
Il allait falloir attendre 2000 pour que Resendiz avoue le double meurtre, dessine un plan de l’endroit où il avait enterré Wendy, puis, en juillet, mène finalement la police jusqu’à la tombe. Il assura qu’il avait tué le jeune couple « parce qu’ils pratiquaient la sorcellerie », mais la police ne découvrit pas la moindre indication dans ce sens.
Selon l’agent du FBI Mark Young, qui a interrogé Resendiz, celui-ci aurait sodomisé Wendy Von Huben après son décès.

En juillet 1997, un homme inconnu, peut-être un SDF ou un migrant, fut battu à mort avec un morceau de bois dans une gare de triage à Colton, Californie. Resendiz est considéré comme le principal suspect dans ce meurtre.

Dans la soirée du 29 août 1997, à Lexington, dans le Kentucky, Christopher Maier, 21 ans, un étudiant anglais, se promenait avec sa petite amie Holly Dunn, 20 ans, dans une rue longeant une voie de chemin de fer, proche de l’université du Kentucky.
Angel Maturino Resendiz, qui s’était caché derrière une armoire électrique proche des rails pour les surprendre, se jeta sur eux et les menaça avec un pic à glace. Il leur demanda de l’argent, mais les deux jeunes gens n’en avaient pas sur eux. Resendiz les força à s’agenouiller, les menaçant de nouveau avec son pic à glace. Holly lui proposa de lui donner sa carte de crédit et Christopher de lui donner les clés de sa voiture. Mais Resendiz ne répondit pas et fouilla le sac à dos de Christopher, sans rien en retirer.
Il n’était pas intéressé par l’argent.
Il commença à enrouler les sangles en nylon du sac autour des poignets de Christropher Maier jusqu’à ce que ses mains et ses avant-bras soient fermement attachés dans son dos. Il enleva ensuite la ceinture de cuir du pantalon de Holly Dunn et lui attacha également les mains dans le dos. Christopher supplia Resendiz de ne pas faire de mal à sa petite amie, lui expliquant qu’il lui donnerait « tout ce qu’il voulait ». Resendiz lui ordonna de se taire et de ne pas le regarder.
Il tira ensuite les deux étudiants vers les rails de la voie ferrée, dans un endroit où ils seraient cachés à la vue des passants par des buissons.

L’endroit où Holly Dunn et Chris Maier ont été attaqués

Pour les forcer à rester immobile, il les menaça en affirmant qu’il avait « un pistolet et un ami qui allait arriver d’un moment à l’autre », puis redescendit jusqu’à l’armoire électrique, derrière laquelle il avait laissé un sac. Il en sorti un t-shirt, qu’il déchira en lanières avant de revenir, très nerveux et agité.
Après avoir attaché les chevilles de Christopher et Holly, il bâillonna le jeune homme. Holly parvint à libérer ses mains sans qu’il ne s’en rende compte et enleva le bâillon de son petit ami dès que Resendiz retourna à l’armoire électrique. Le jeune homme la supplia de s’enfuir, mais elle refusa de le laisser seul. Elle tenta de détacher les chevilles de Christopher, mais Resendiz revint avant qu’elle ait pu y parvenir.
Il les menaça encore, visiblement agité et en colère. Il affirma qu’il venait de s’évader de prison et répéta qu’il avait un pistolet, avant de les attacher à nouveau.
Il était de plus en plus nerveux, allant et venant devant eux, se déplaçant avec une frénésie. Christopher le supplia à nouveau de ne rien faire à sa petite amie, ce qui ne fit qu’amplifier la colère de Resendiz. Il ne répondit pas et disparu.
Pensant qu’il était de nouveau parti chercher quelque chose derrière l’armoire électrique, Christopher tenta de rassurer Holly en lui assurant que tout irait bien. Mais Resendiz revint en portant une énorme pierre dans ses bras. Il se plaça au-dessus de Christopher et laissa la pierre retomber sur sa tête, écrasant son crâne sous l’impact. Le jeune homme mourut quelques secondes plus tard.
Holly Dunn en resta sans voix, paralysée, persuadée que Resendiz allait la tuer. Lorsqu’il détacha ses pieds, elle espéra un instant qu’il allait la laisser partir, mais il commença à la caresser et se coucha sur elle « avec des yeux sombres ».
Il la viola, la poignardant au cou quand elle tenta de le repousser, ajoutant « Tu vois comment je pourrais facilement te tuer ? ». Elle le supplia de ne pas la tuer, lui parlant de sa famille et lui jurant qu’elle n’en parlerait à personne, et il lui répondit qu’il n’allait pas s’en prendre à elle.
Lorsqu’il eut terminé, ayant regagné son calme, il prit froidement l’une de ses boucles d’oreilles ainsi que sa bague en argent. Puis, il la frappa brusquement à la tête avec un gourdin, au visage et à l’arrière du crâne, la laissant pour morte. Les joues lacérées, une orbite fracturée et la mâchoire brisée, Holly survécu par miracle et parvint à se lever après le départ de Resendiz, puis à marcher jusqu’à l’appartement d’un autre étudiant, qui appela les secours.
Elle allait plus tard décrire le tueur en détail, sa petite taille, ses lunettes, le tatouage de serpent noir sur son avant-bras gauche, ses cheveux gras bouclés, son accent mexicain, son haleine qui sentait l’alcool et le tabac…
Les enquêteurs prélevèrent le sperme de l’agresseur sur Holly et dressèrent son profil ADN, qui était à ce moment-là celui d’un inconnu.

Le 5, le 7 et le 8 janvier 1998, Resendiz fut arrêté par la police aux frontières à Del Rio et Uvalde, et retourna au Mexique.

Le 17, le 21 et le 22 avril 1998, il fut à nouveau arrêté par la police aux frontières à Santa Teresa, Del Rio et Uvalde, et retourna au Mexique.

Le 2 octobre 1998, lors d’une froide soirée dans la petite ville de Hughes Spring, au Texas, Resendiz entra par la fenêtre chez Leafie Mason, 87 ans, dont la maison en briques se situait à 45 mètres du chemin de fer de la Kansas City-Southern Rail Line.

Weimar

Il se jeta sur la vieille dame avec un vieux fer à repasser trouvé chez elle et la frappa à mort.
Entrant dans la maison où Leafie Mason, une ancienne secrétaire, avait vécu seul depuis le départ d’une sœur handicapée, Randy Kennedy, le jeune chef de la police locale découvrit dans la chambre du fond, le corps ensanglanté de la vieille dame recouvert d’une couverture et allongé sur le sol près de son lit.
Un enquêteur des homicides appelé en renfort de Mount Pleasant laissa rapidement entendre que ce meurtre était l’œuvre de quelqu’un qui connaissait Leafie Mason. Un habitant ou un voisin. Le chef Randy Kennedy, bien qu’ayant un avis contraire, se rangea à son opinion. L’enquête ne mena à rien.

Le 3 novembre 1998, Resendiz fut à nouveau arrêté par la police aux frontières à Santa Teresa, et retourna au Mexique.

Le 10 décembre 1998, dans la petite ville de Carl, en Géorgie, Fannie Whitney Byers, 81 ans, fut assassinée chez elle. Resendiz la battit à mort avec un démonte-pneu, dans sa maison qui était située près de la voie de chemin de fer CSX Transportation.
Un couple de cambrioleurs de Lexington fut inculpé du meurtre de Fannie Byers, mais les charges furent abandonnées lorsque Resendiz avoua en 2000 à un agent du FBI qu’il l’avait assassinée.

Le 17 décembre 1998, à Houston, au Texas, Resendiz pénétra dans la maison du Docteur Claudia Benton, 39 ans, une pédiatre neurologue du Baylor College of Medicine, dont le mari et les filles étaient parties visiter de la famille en Arizona.
Après le départ de sa famille, la chercheuse née en Amérique du Sud était allée chez le coiffeur, puis était retournée chez elle pour préparer une présentation qu’elle devait faire le lendemain.
Maturino Resendiz se glissa dans la maison à deux étages vers minuit, alors que Claudia Benton était endormie dans sa chambre.
Resendiz, qui se considérait comme un « ange vengeur immortel », avait pu espionner sa victime alors qu’elle travaillait dans sa cour. Le Docteur Benton était une femme attirante, mais Resendiz a pu être également intéressé par la collection d’œuvres d’art ethniques de la famille Benton, visible depuis la rue à travers les fenêtres sans rideau de la chambre.
Dans des entretiens avec des experts psychiatres, Maturino Resendiz, qui avait admis avoir voyagé de ville en ville pour trouver des cliniques d’avortement à attaquer, a expliqué qu’il entrait souvent dans des maisons qui semblaient « irradier le mal ». Au moins 20 fois, a-t-il admis, il était entré dans les maisons pendant que leurs occupants dormaient, mais il est parti sans rien leur faire.
Selon ses propres mots, une fois dans la maison des Benton, il remarqua des statues qu’il trouva « démoniaques ».
Les publications médicales qu’il vit dans la maison le convainquirent aussi que le Docteur Claudia Benton faisait des expériences sur des fœtus ou pratiquait des avortements.
Resendiz se jeta alors sur Claudia Benton et la viola brutalement. Elle se défendit et le frappa autant qu’elle le put, mais décéda de plusieurs coups de couteaux, dont un avait complétement pénétré sa poitrine, et de graves blessures à la tête résultant d’un passage à tabac avec une statuette de bronze de 30cm de haut. L’attaque brutale de Resendiz cassa le bras droit et brisa des os du visage de Claudia. La police retrouva le docteur sur le sol de sa chambre saccagée et ensanglantée, la tête partiellement enfermée dans un sac en plastique, sa poitrine couverte de couvertures.
Angel Maturino Resendiz fouilla les armoires après le meurtre, s’emparant de figurines en ivoire, de matériel électronique et d’un couperet à viande. Des boîtes à bijoux vides, un téléavertisseur et des morceaux de poterie brisée jonchaient la scène de crime.
Finalement, Resendiz s’enfuit dans la Jeep Cherokee rouge de Claudia Benton.
La maison des Benton était située près de la voie de chemin de fer Union Pacific qui traverse le quartier de West University.

La première preuve physique solide dans l’affaire apparut le 26 décembre 1998. Les empreintes digitales recueillies dans la maison des Benton correspondaient à celles de « Rafael Resendez-Ramirez », l’un des alias que le Railway Killer utilisait.
Lorsque la police retrouva la Jeep Cherokee à San Antonio, Texas, ils découvrirent les empreintes digitales de « Rafael Resendez-Ramirez » sur la colonne de direction.

Le 5 janvier 1999, la police de Houston obtint le dossier de « Rafael Resendez Ramirez » auprès du NCIC (National Crime Information Center, la base données nationale du FBI) et un juge signa un mandat d’arrêt contre lui pour le vol de la Jeep, mais pas pour le meurtre (il n’y avait à priori pas assez de preuves).

Quelques jours plus tard, les enquêteurs du Texas prévinrent la police aux frontières pour demander la mise en détention immédiate de « Resendez Ramirez » s’il était de nouveau arrêté lors de ses allées et venues entre les États-Unis et le Mexique.

Lorsque l’enquête sur le meurtre de Leafie Mason, la vieille dame assassinée le 4 octobre 1998 à Hughes Spring, tomba dans une impasse, le chef de police Randy Kennedy envoya un rapport au « Texas Crime Bulletin », une publication mensuelle distribuée aux forces de l’ordre de cet état. Peu de temps après sa publication, il fut contacté par le sergent Ken Macha de la police de West University, qui enquêtait sur le meurtre de Claudia Benton, et lui fit part des similitudes dans leurs deux affaires.
Les enquêteurs avaient un nom et des empreintes digitales, une chasse à l’homme était en cours. Pourtant, le chef de la police de Hughes Springs n’avait qu’une empreinte de paume prélevée sur la fenêtre ouverte de la vieille dame et la satisfaction que sa conviction initiale – que ce meurtre impliquait un vagabond et non un habitant local – avait été la bonne.
Mais Kennedy pouvait seulement attendre que Resendiz soit capturé et que soit prise une empreinte de sa paume prise pour la comparer à celle qu’il gardait dans son tiroir.

Dans la nuit du 2 mai 1999, à Weimar, un bourg rural du Texas, Resendiz se glissa dans le presbytère de l’Église Unie du Christ, une maison de style ranch en briques – située à côté du chemin de fer Union Pacific – où vivait un petit couple tranquille, le révérend Norman Sirnic, 46 ans, et son épouse Karen, 47 ans, employée dans le laboratoire de génétique de l’Université du Texas.
La petite ville était traversée par une voie ferrée, mais si les trains de marchandises continuaient à rouler, ils s’arrêtaient rarement. Resendiz avait sans doute sauté en marche. Presque tous les 2000 habitants de Weimar vivaient à proximité des voies de chemin de fer.
Karen Sirnic utilisait même un bout de terrain le long de la voie pour cultiver un potager.
De sa cour, Karen Sirnic avait dit à ses parents qu’elle voyait souvent des clochards dans des wagons couverts.
Resendiz frappa à mort le couple avec une masse.
Le lendemain, lorsque les Sirnic ne se présentèrent pas pour l’office du matin, les membres de l’église, inquiets, découvrirent la porte du garage du prédicateur ouverte et son camion disparu. Dans leur chambre, les Sirnic étaient allongés côte à côte sur le lit, la tête écrasée.
Karen Sirnic avait été violée après sa mort.

Le double meurtre était le premier homicide à Weimar depuis 50 ans, et le chef de la police tout comme le shérif furent abasourdis par la violence de l’assassin.
Mark Moorhead, alors sergent de l’unité des crimes spéciaux du Ministère de la Sécurité publique à El Paso, nota toutefois des similitudes entre les scènes de meurtre de Houston et de Weimar. Dans les deux cas, les victimes avaient subi un traumatisme crânien et leurs corps avaient été couverts. Quelque temps plus tard, des tests d’ADN lièrent les crimes entre eux.
La Mazda rouge des Sirnic fut retrouvée à San Antonio trois semaines plus tard. Des empreintes digitales découvertes dans la voiture permirent de la relier au meurtre de Claudia Benton à Houston.

Fin mai 1999, les policiers du Kentucky qui enquêtaient sur le meurtre de l’étudiant Christopher Maier et le viol de sa petite amie, Holly, reçurent un appel du VICAP (le département du FBI qui étudie les liaisons possibles entre les crimes à l’aide d’une base de données nationale) qui les informa de l’existence d’un autre double meurtre proche d’une voie ferrée, celui du couple Sirnic.
Le Detective Craig Sorrell appela alors les Texas Rangers pour comparer les deux affaires. Le sergent Drew Carter et lui réalisèrent qu’un tueur en série assassinait des victimes près de voies ferrées dans tout le sud du pays. Les Texas Rangers purent trouver des empreintes et, grâce à son casier judiciaire chargé, identifièrent un certain « Rafael Resendez Ramirez ».
Les Rangers furent rapidement convaincus que « Resendez Ramirez » était impliqué dans l’assassinat, le 2 octobre 1998, de Leafie Mason à Hughes Springs.

Puis, durant la première semaine de juin, deux meurtres supplémentaires terrifièrent le sud du Texas.

Le 4 juin 1999, à Houston, le corps de l’ex-institutrice et étudiante de l’Université Rice, Noemi Dominguez, 26 ans, fut retrouvée dans la chambre de son appartement, à une courte distance des voies ferrées. Dominguez, décrite comme « la plus gentille et la plus aimable des enseignantes », avait récemment quitté son emploi à l’école primaire Franklin pour terminer sa maîtrise. Son assassin l’avait violée.
Sept jours plus tard, des troopers trouvèrent la Honda Civic blanche de Noemi abandonnée sur le pont international de Del Rio, au Texas.

Le même jour, Resendiz tua une seconde fois. À Schulenburg, à 160km à l’ouest de Houston, il assassina Josephine Konvicka, 73 ans, dans son lit, en la frappant à la tête. La vieille dame fut retrouvée dans sa ferme, à seulement cinq kilomètres de Weimar, où un mois auparavant Norman et Karen Sirnic avaient été tués.
Dans une arrière-salle de la maison de Konvicka, les autorités découvrirent que le « Railway Killer » avait laissé des souvenirs effrayants et narquois : un journal contenant un article sur ses crimes et un petit train en plastique.
Resendiz tenta de voler la voiture de Josephine, mais fut incapable de trouver les clés.

Les deux femmes avaient été assassinées avec une même pioche, que Resendiz avait laissée sur le lit de Josephine. Les empreintes digitales lièrent ces deux crimes à Angel Maturino Resendiz.

Le 8 juin, un groupe de recherche spécial coordonné par le FBI fut mis en place au niveau national.

Le meurtre de Josephine Konvicka, après celui des époux Sirnic, provoqua la panique dans la petite ville de Weimar. De nombreux résidents quittèrent la ville pour aller s’installer dans leurs familles ou chez des amis.
Les habitants de la région étaient terrifiés, car les victimes avaient été assassinées dans leurs propres lits, derrière des portes fermées à clé. Le « Railway Killer » faisait peur, comme un monstre dans une histoire pour enfants.
Bruce Beal, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Weimar Mercury, conclut carrément que le tueur était «  le diable incarné ». Bernie Kosler, le maire de Weimar, annonça quant à lui aux journalistes : « Les magasins ici ont vendu tous leurs pistolets. »

Le 15 juin 1999, la police du petit village bucolique de Gorham, niché au milieu des collines près du fleuve Mississippi, dans l’Illinois, découvrit que George Morber, 80 ans, et sa fille Carolyn Frederick, 51 ans, avaient été assassinés dans son mobil-home, situé à 90 mètres des voies ferrées.
Resendiz s’était endormi parmi les arbres derrière la maison de George Morber, et avait regardé le vieil homme partir. Pensant qu’il avait le champ libre, il s’était faufilé par une fenêtre, mais George Morber l’avait surpris lorsqu’il est revenu quelques instants plus tard avec le journal du matin.
Avec un cordon téléphonique, Resendiz avait attaché à un fauteuil George Morber, un vétéran de la Seconde Guerre Mondiale et ancien gardien de prison à la retraite. Il l’avait tué avec son propre fusil de chasse, d’une décharge en pleine tête.
Il avait violé Carolyn Frederick, qui était venu rendre visite à son père pour l’aider à faire le ménage. Resendiz avait ensuite utilisé la crosse du fusil pour la frapper à mort.
Les empreintes digitales de Maturino Resendiz furent trouvées partout sur les lieux : il était resté près de cinq heures après le double meurtre pour se servir dans le frigo de George Morber, voler des photos de famille et lire le journal.
Le nombre de morts aurait pu être plus élevé : l’épouse de George Morber n’était pas présente ce jour-là parce qu’elle avait été admise à l’hôpital la veille à cause de problèmes cardiaques.

Le lendemain, un passant aperçu la camionnette rouge de Carolyn Frederick dans la ville de Caire, Illinois, à une soixantaine de kilomètres au sud de Gorham, conduite par un homme correspondant à la description de Resendiz. Il prévint la police, qui retrouva le véhicule peu après, vide.

Les états dans lesquels Angel Maturino Resendiz a tué
Les états dans lesquels Angel Maturino Resendiz a tué

Les enquêteurs de près d’une demi-douzaine de juridictions étaient à bout de nerfs. Ils arrivaient à peine sur les lieux du dernier meurtre d’Angel Maturino Resendiz que le tueur frappait à nouveau. On aurait presque dit qu’il avait des ailes ou, comme Resendiz allait l’affirmait par la suite, qu’il pouvait devenir invisible et voyager hors de son corps…

Après les meurtres de l’Illinois, les profileurs du FBI avertirent les policiers que Maturino Resendiz allait certainement tuer à nouveau.

La chasse à l’homme

Les enquêteurs du FBI, les policiers, les rangers et les shérifs travaillèrent sans relâche sur l’affaire, nuit et jour.
Les forces de l’ordre au niveau des états et des villes firent tout ce qu’elles pouvaient pour trouver le tueur en série. La sécurité des gares de fret fut renforcée et les SDF découverts dans des wagons furent systématiquement envoyés dans les prisons locales pour y être identifiés et interrogés. Parfois, les trains de marchandises furent même arrêtés et fouillés de fond en comble. La police arrêta un train complet à Columbus, dans l’Ohio, et fouilla les 75 wagons avec des chiens renifleurs après qu’une dame affolée ait aperçu un latino à bord.
Les Hispaniques, même ceux qui travaillaient dans les chantiers navals, se plaignirent à leurs patrons des mauvais regards ou des insultes qu’ils devaient subir de la part des citadins et de ce qu’ils ressentaient comme du harcèlement de la part de la police.
Les lieux où trainaient souvent les migrants et les SDF devinrent les cibles de raids de la police. Des policiers défilèrent dans les refuges pour sans-abri, les centres de transfusion sanguine (où l’on donne son sang en échange de nourriture) et les soupes populaires que les travailleurs migrants fréquentaient. Les vagabonds furent emmenés dans les postes de police pour y être interrogés, mais furent rapidement libérés dès qu’il était prouvé qu’ils n’étaient pas Angel Maturino Resendiz.

l'avsi de recherche du FBI
L’avis de recherche

Le 21 juin 1999, le FBI plaça le “Railroad Killer” sur sa liste des 10 criminels les plus recherchés du pays. Le VICAP (Violent Criminal Apprehension Program) du Bureau compara les éléments des meurtres présumés de Resendiz pour trouver des points communs qui les relieraient tous au même homme.

La récompense initiale du FBI se monta à 50 000 $ pour une information menant à la capture de Resendiz, puis monta en quelques jours à 125 000 $, à mesure que les municipalités touchées ajoutaient leur participation.

Des affiches placardées dans tous les postes de police décrivirent Resendiz comme un homme mesurant 1m69, pesant 66 kg, ayant des cheveux noirs, des yeux bruns et un teint foncé, des cicatrices sur l’annulaire droit, le bras et le front gauche, un tatouage de serpent sur son avant-bras gauche et un tatouage de fleur sur son poignet gauche. Il employait une douzaine d’alias, de numéros de sécurité sociale et de dates de naissance différentes, avait travaillé comme ouvrier journalier, travailleur migrant ou mécanicien automobile.

Dans le même temps, le comté de Jackson, dans l’Illinois, inculpa officiellement Resendiz du meurtre des Gorham grâce à ses empreintes digitales. Les autorités de Louisville, dans le Kentucky, en firent de même pour le meurtre de Christopher Maier et distribuèrent des photographies de Resendiz, encourageant les citoyens de la ville à contacter la police s’ils pensaient l’avoir remarqué.

Le 1er juillet 1999, les autorités du comté de Fayette, au Texas, identifièrent l’ADN de Noemi Dominguez dans la maison de Josephine Konvicka, indiquant qu’après avoir tué la jeune femme, Resendiz avait conduit sa voiture jusqu’à l’habitation de sa prochaine victime.

L'agent Don Clark durant les recherches
L’agent Don Clark durant les recherches

Don Clark, agent spécial du bureau du FBI à Houston, coordonnant la chasse à l’homme au niveau national, qualifia Resendiz de « très dangereux et violent ». « Il a démontré qu’il peut utiliser presque n’importe quel objet pour prendre une vie humaine d’une manière très violente et nous devons absolument essayer de l’arrêter. (…) Deux cents agents ont été assignés 24 heures sur 24 dans des endroits où Resendez a frappé et où il pourrait frapper ensuite. » Bien sûr, ces zones comprenaient les gares de marchandises et les dépôts ferroviaires.

Les agents reçurent rapidement plus de 1000 appels téléphoniques de personnes affirmant avoir vu le fugitif, connaître les victimes ou penser qu’ils pourraient ajouter quelque chose de nouveau à la stratégie du FBI dans sa la chasse à l’homme ou à la psychologie du tueur. La plupart des appels ne menèrent à rien, mais certains d’entre eux s’avérèrent intéressant : des personnes qui connaissaient Resendiz l’avaient repéré à Louisville, tout comme John Matilda, directeur de la Wayside Christian Mission, qui l’avait reconnu d’après les photographies distribuées.

Rodolfo Ceniceros , un policier travaillant à Rodeo, au nord du Mexique, allait expliquer des années plus tard qu’il avait croisé Resendiz en juin 1999 assis sous un porche alors qu’il lisait le journal en mangeant un taco. Ceniceros, qui considérait simplement Resendiz comme le professeur d’anglais à mi-temps dans l’école religieuse de la ville, ne s’était pas vraiment interrogé lorsque Resendiz avait brusquement plié le journal, payé sa note et était parti. Il avait ensuite découvert que ce journal présentait le premier article en mexicain sur les crimes du “Railroad killer”, mais sans photo et avec l’alias « Rafael Resendez Ramirez ». Le meurtrier avait pu disparaître avant que sa photo n’apparaisse à la télévision et que tout le monde ne comprenne enfin que le suspect était Angel Maturino Resendiz.

Julieta Dominguez Reyes
Julieta Dominguez Reyes

Les enquêteurs découvrirent que Resendiz était marié à une femme nommée Julieta Dominguez Reyes, laborantine à la clinique publique de Rodeo. Ensemble, ils avaient eu une fille, Liria.
Julieta avait perdu beaucoup de poids et dormait très mal depuis qu’Angel Resendiz avait quitté le domicile familial en hâte le 10 juin, après un appel téléphonique l’avertissant que la police le recherchait à Puebla, sa ville de naissance.
Le 7 juillet, le FBI demanda l’aide de Julieta, qu’il fit venir à Houston. Don Clark comprit qu’elle voulait faire tout son possible pour que son mari se tourne vers « les autorités compétentes ». À la grande surprise des agents du FBI, Julieta leur confia 93 bijoux que son époux lui avait envoyés ces derniers mois. Elle avait enfin compris qu’ils appartenaient aux victimes. La famille de Noemi Dominguez identifia 13 des bijoux et George Benton, l’époux de Claudia, en reconnu plusieurs.
Julieta expliqua aux enquêteurs qu’elle ne s’était doutée de rien. Resendiz ne s’était jamais montré violent envers elle. « Vous ne savez pas ce qu’il y a dans la tête d’un homme, mais nous étions un couple très stable. C’était un gentleman même pour les petits détails. Il ne manquait jamais d’ouvrir la portière de la voiture pour moi ». Et il s’occupait bien de leur fille : « Il aimait sa fille, presque trop. Il n’arrêtait pas de dire qu’elle était tellement belle ».
Mais il lui avait également expliqué qu’il devait fuir, car il ne pouvait supporter de retourner en prison.

Peu de temps après, deux enquêteurs, l’un Américain, l’autre Mexicain, se rendirent dans la jolie maison blanche du couple pour emporter un paquet de vêtements de Resendiz, son vélo et sa guitare, pour des tests médico-légaux.
Julieta expliqua comment elle avait vécu sa relation avec Resendiz ces cinq dernières années. Ils vivaient ensemble pendant un mois ou deux à Rodéo, puis Resendiz se rendait clandestinement aux États-Unis, comme il le faisait depuis l’âge de 16 ans, en tant que travailleur migrant dans les champs de tabac du Kentucky, ou dans les champs d’asperges de l’état de Washington. Il cueillait des oranges en Californie ou récoltait du riz au Texas. Parfois, il obtenait de petits boulots dans des stations-service, mais c’était généralement dans l’agriculture. Il envoyait à la maison 140 dollars par mois, beaucoup plus que les 6 dollars par semaine que les religieuses locales lui payaient pour enseigner l’anglais sans diplôme. Il avait appris la langue aux États-Unis et donnait des cours de conversation en anglais à Fray Bartolme de Casas, une école religieuse située en face du poste de police…
La traversée de la frontière n’était pas non plus sans intérêt : Resendiz se faisait payer jusqu’à 400 dollars par tête pour conduire des compatriotes au Texas, et sur le chemin du retour, il ramenait des voitures récentes qu’il revendait avec profit au Mexique.

Malgré les efforts des différentes forces de police, Angel Resendiz continuait de leur échapper. Le profiler John Douglas, qui travaillait alors pour le FBI depuis 25 ans, démenti le fait que « la chasse à l’homme contre l’accusé avait été entravée par l’absence d’un système informatique coordonné permettant aux forces de l’ordre de comparer instantanément les notes et de déterminer des modèles de comportement. »
Mais l’absence de ce système s’avéra plus préjudiciable à la chasse à l’homme que Douglas n’aurait pu le prévoir à l’époque.
Le 2 juin 1999, la police des frontières avait appréhendé Angel Resendiz près d’El Paso alors qu’il tentait de traverser illégalement la frontière. Alors qu’il était sous sa garde, le Service d’immigration et de naturalisation des États-Unis (l’INS) avait effectué une recherche informatique sur Resendiz, vérifiant ses empreintes digitales et sa photo pour savoir s’il figurait sur une éventuelle liste de fugitifs. Mais parce que le système ne l’avait pas identifié comme un homme recherché, l’INS l’avait simplement renvoyé au Mexique.
C’était une erreur cruciale car, après sa libération, Resendiz se faufila immédiatement à travers la frontière et retourna aux États-Unis où, dans les 48 heures, il tua Dominguez et Konvicka près de Houston, puis Morber et sa fille dans l’Illinois. Quatre personnes innocentes furent assassinées à cause d’une « erreur informatique ».
Mais, l’erreur ne pouvait être reprochée uniquement à la technologie. Le 1er juillet 1999, un représentant du ministère de la Justice admit que la police de West University avait informé l’INS de l’existence de Resendiz en décembre après la mort du Dr Claudia Benton. La directrice de l’INS, Doris Meissner, annonça une enquête interne…

Alors qu’ils attendaient le prochain meurtre avec appréhension, les enquêteurs furent informés que la tante de Maturino Resendiz, qui vivait à Los Angeles, avait contacté l’émission « America’s Most Wanted » pour demander comment elle pourrait toucher la récompense. L’émission télévisée contacta les enquêteurs pour leur expliquer que la tante avait désigné un autre membre de la famille, la demi-sœur de Resendiz, qui vivait au Nouveau-Mexique.
Les agents du FBI, utilisant une approche agressive, ne parvinrent pas à obtenir la coopération de la demi-sœur, Manuela Karkiewicz.

Le ranger Drew Carter
Le ranger Drew Carter

Peu de temps après, le Texas Ranger Drew Carter contacta Manuela, que Resendiz adorait, pour lui demander de l’aider à convaincre son demi-frère de se rendre.
Le sergent Carter appela Manuela pour évaluer la faisabilité de son plan. La jeune femme, qui craignait que son frère ne soit finalement tué par le FBI, ou que lui-même tue une autre victime entre-temps, promit à Carter qu’elle ferait tout ce qui était humainement possible pour l’aider. Elle ne l’avait pas vu depuis longtemps, mais elle savait, par d’autres membres de la famille, qu’il était « très fatigué ».
Carter allait expliquer par la suite : « J’ai dit : ‘Hey, je voudrais vous être utile, pour répondre aux questions que vous pourriez avoir’. Je ne pense pas que la famille savait avant ce moment-là que leur frère était en train de courir partout aux États-Unis pour tuer des gens. »

La première réunion, durant laquelle Manuela Karkiewicz fit preuve de méfiance, se transforma finalement en une série de contacts avec des membres de la famille de Maturino Resendiz, visant tous à assurer sa reddition. « Je suis reparti avec l’impression qu’ils avaient définitivement une compréhension du bien et du mal… et savaient maintenant que ce dont Maturino Resendiz était accusé était odieux et mauvais. », déclara Carter. « Manuela, en particulier, est apparue comme une femme d’une grande foi, elle a dû faire face à une charge émotionnelle très lourde et à un lourd fardeau, elle a dû faire des choix très difficiles qui ont eu des répercussions sur elle et sa famille. »
Avec l’aide de Manuela Karkiewicz, des dispositions furent prises pour la reddition de Maturino Resendiz.

Le FBI avait retracé l’endroit où se trouvait Resendiz au Mexique, où il s’était enfui peu de temps après le double meurtre dans l’Illinois. Il était censé se cacher à ce moment-là près de la ville de Ciudad Juarez.

Drew Carter expliqua à Manuella qu’il travaillait avec le FBI et les procureurs du comté de Harris, au Texas, pour offrir l’accord légal le plus juste possible à son frère, étant donné les circonstances. S’il se rendait, affirma Carter, Resendiz serait assuré de trois choses :
1) sa sécurité personnelle en prison.
2) des droits de visite réguliers afin que sa femme, sa fille, sa sœur et d’autres puissent venir le voir.
3) une évaluation psychologique.

Drew Carter passa plusieurs semaines à discuter avec la justice du Texas et avec Manuella, afin de créer une relation de confiance. Il était persuadé qu’il pourrait ainsi aboutir à la reddition du tueur en série.
Carter, qui était alors Texas Ranger depuis moins d’un an, était persuadé que le processus était long, mais simple. « L’honnêteté n’est jamais difficile, la sincérité est quelque chose que les gens ressentent, c’est ce que j’ai fait, j’ai été honnête avec la famille. »

Le lundi 12 juillet 1999, Manuela reçu un fax du bureau du procureur du comté de Harris, officialisant l’accord légal dont Carter lui avait parlé. L’offre fut ensuite transmise à un autre parent qui servait d’émissaire entre la sœur à Albuquerque et le frère au Mexique.
Le soir-même, on apprit de Ciudad Juarez que le “Railroad Killer” se rendrait, selon l’accord obtenu. Le moment tant attendu était prévu pour 9 heures du matin, le lendemain.

Resendiz se rend à Drew Carter
Resendiz se rend à Drew Carter

Drew Carter expliqua par la suite : « Je pense que ses options étaient limitées. Cet homme n’avait pas d’amis. Je veux dire que c’était un solitaire, il y avait une belle récompense sur sa tête et il avait une nation entière, en fait deux nations, qui le recherchaient. Et je pense que la quantité de pression que l’on a mise sur lui l’a finalement mené à devoir faire un choix ».
Le mardi 13 juillet, Drew Carter arriva à l’avance avec Manuella et son Pasteur, qui agirait en tant que guide spirituel. Ils se rencontrèrent sur pont international d’El Paso reliant Zaragosa, au Mexique, à El Paso, au Texas.
Selon le Texas Ranger Drew Carter, « Ce n’est que lorsque j’ai vu cette camionnette arriver et que je l’ai vu au milieu du siège que j’ai pensé que cela allait se produire. Il ressemblait à quelqu’un qui se rendait. Quand vous abandonnez, vous abandonnez, je ne pense pas qu’il avait d’endroit où aller. »
Resendiz descendit d’un camion, vêtu d’un jeans sale et des bottes boueuses. Comme il s’approchait de lui, Drew Carter lui tendit la main et Resendiz la serra. La chasse à l’homme était terminée et Resendiz fut transporté à Houston.

Le sergent Drew Carter, qui avait réussi l’une des plus grandes arrestations de l’histoire des Texas Ranger, refusa toutefois d’être considéré comme un héros. Face aux médias, il cita le soutien du FBI et d’autres représentants de la loi qui l’avaient aidé à établir les termes de l’accord qui avaient convaincu le redoutable “Railroad Killer” de traverser ce pont.

Quoi qu’il en soit, la nouvelle de l’arrestation de Resendiz apporta un immense soulagement dans tous les États-Unis, en particulier aux familles et aux amis des victimes. Ainsi, plusieurs centaines de personnes à Weimar assistèrent à une cérémonie pour prier et remercier de la capture du suspect.

Après quelques jours d’interrogatoire et de recherche, la véritable identité du tueur, Angel Maturino Resendiz, fut enfin établie.

Nombre d’enquêteurs restèrent perplexes quant à la raison pour laquelle Resendiz s’était livré volontairement à l’état du Texas, qui a exécuté plus de gens que tout autre. Resendiz devait savoir que, s’il était reconnu coupable de l’un des meurtres au Texas, il serait sûrement condamné à la peine de mort : les procureurs du comté de Harris, où Resendiz fut inculpé du meurtre du Dr Claudia Benton dès le 22 juillet, détenait à l’époque le record national de condamnation des meurtriers à la chaise électrique.
L’accord légal du Texas Ranger Carter était très concis et extrêmement clair. En aucun cas il ne pouvait faire croire à Resendiz que la peine capitale lui serait épargnée.  L’une des hypothèses avancées pour la reddition de Resendiz était qu’il craignait les chasseurs de prime qui s’étaient rassemblés au Mexique pour recueillir la récompense, en le ramenant au Texas « mort ou vif ».
On songea également qu’Angel Maturino Resendiz avait choisi de ne pas se rendre aux autorités mexicaines parce que les enquêteurs de ce pays voulaient l’interroger sur des meurtres commis à Ciudad Juarez.
Steve Slater, un conseiller du Département de la sécurité publique de l’État de Chihuahua, expliqua que son équipe examinait tous les homicides non résolus de la région qui semblait correspondre à « la méthode » de Resendiz. « Il a de la famille à Cuidad Juarez, y compris sa mère. Il a passé beaucoup de temps ici. Nous avons des voies ferrées et il y eu des corps trouvés près des voies ferrées, et la plupart sont ceux de femmes. »

Fin juillet 1999, le chef de la police de Hughes Spring, Randy Kennedy eut enfin la possibilité de comparer l’empreinte de paume trouvée chez Leafie Mason avec elle de Resendiz. Celle-ci prouva qu’il était bien l’assassin de la vieille dame. Et Resendiz avoua peu après le meurtre.
Kennedy comprit rapidement, toutefois, que Resendiz serait jugé au Texas, dans une grande ville qui aurait les moyens d’organiser un procès d’envergure.

En attendant, Resendiz était incarcéré dans une cellule de 18m² à la prison de sécurité maximale du comté de Harris. Le porte-parole du pénitencier expliqua que, « en raison de la grande visibilité de l’affaire, il est sous la ségrégation administrative. Il est surveillé visuellement 24h/24 par des adjoints de sécurité ».
Resendiz était officiellement accusé de quatre meurtres et faisait face à d’éventuelles accusations supplémentaires dans le Kentucky et l’Illinois. La Floride comparait l’ADN de Resendiz avec des échantillons de sang découverts après le double meurtre de Jesse Howell et Wendy Von Huben en 1997.

resendiz audiences préliminaires
Resendiz lors des ses premières inculpations

Resendiz refusa de participer à son procès et de travailler avec ses propres avocats. Il refusa d’être examiné par un psychiatre nommé par le tribunal (mais finit par consentir), puis choisit de ne pas accepter un changement de lieu pour le procès, malgré les déclarations de ses avocats selon lesquelles il ne pourrait être jugé équitablement à Houston. Les médias locaux avaient publié de nombreux articles sur les meurtres dont Resendiz étaient soupçonnés et les éventuels jurés de Houston ne pourraient logiquement pas être objectifs.
Resendiz déclara qu’il croyait que peu importait où il allait, l’état d’esprit du public était déjà « empoisonné et contre lui ». Malgré les plaidoyers de ses avocats, Resendiz refusa.

Même si Resendiz avait été formellement accusé des meurtres de sept personnes au total, il ne fut jugé que pour l’un de ces meurtres, celui du Dr Claudia Benton, qu’il avait tué en 1998 au Texas. Plusieurs objets volés dans la maison de Claudia Benton, ainsi que la colonne de direction de sa Jeep, avaient été récupérés plus tard par la police. Les empreintes digitales de Resendiz avaient été trouvées dans cette même Jeep.
Les preuves contre Resendiz étaient solides et les avocats de la défense, Allen Tanner et Rudy Duarte, conscients de la gravité des accusations, firent tout leur possible pour que leur client soit déclaré aliéné mental afin qu’il échappe à la chaise électrique.

Le procès subit plusieurs reports, notamment parce que plusieurs psychiatres tardèrent à remettre leurs conclusions sur l’état mental de Resendiz.
Il commença dans une salle d’audience bondée le 8 mai 2000 à Houston, au Texas, et se concentra principalement sur la question de savoir si Resendiz était sain d’esprit ou non lorsqu’il avait commis ses crimes, en particulier le meurtre du Dr Benton.

Au Texas, la définition de l’état de santé mentale d’un tueur dépend de sa capacité à distinguer le bien du mal au moment du crime.
Des proches du tueur affirmèrent aux jurés que, durant sa jeunesse, Maturino Resendiz avait souffert de plusieurs traumatismes à la tête, mais aussi qu’il avait subi des abus sexuels de la part d’un oncle, avec qui il vivait. Arrivé à l’adolescence, il disparaissait pendant de longues périodes, ne revenant que pour importuner ses proches avec des discours apocalyptiques inintelligibles sur la religion.
Selon la défense, Maturino Resendiz était un schizophrène paranoïaque qui était dans un état psychotique au moment des meurtres.
La défense présenta le témoignage du psychiatre médico-légal Bruce Cohen, qui avait diagnostiqué que l’accusé était schizophrène. Cohen assura que « (Resendiz) ne savait pas que sa conduite était mal. (…) En raison d’une illusion mentale qui lui faisait croire que ses victimes étaient mauvaises, (l’accusé) pensait qu’il était justifié de se comporter comme il l’a fait. »

Toutefois, un psychiatre témoignant pour l’accusation présenta un avis tout à fait différent. Le Dr. Ramon Laval, tout en convenant que Resendiz avait des opinions malsaines sur les femmes et l’humanité en général, et qu’il souffrait d’obsessions erronées, attesta que Resendiz « savait ce qu’il faisait » quand il avait assassiné le Dr. Benton et les autres victimes.
Le Procureur Holmes en profita pour rappeler aux jurés la sauvagerie que le “Railroad Killer” avait déchaîné sur ses victimes et, avant de détailler le meurtre du Dr Benton, averti le tribunal qu’il était « l’un des plus horribles que vous ayez jamais eu le malheur d’entendre ».

Parmi la vingtaine de témoins de l’accusation, le dernier et le plus impressionnant fut Holly Dunn, la petite amie de la victime Christopher Maier, âgée alors de 23 ans et mariée. Violée non loin de l’Université du Kentucky, matraquée et laissée pour morte, elle avait survécu et eut le courage de venir au tribunal pour identifier Resendiz comme l’assassin de Christopher.
En larmes, elle détailla la brutale agression qui avait eu lieu en 1997 près des voies ferrées et l’horrible manière dont Resendiz avait écrasé la tête de son petit ami avec une lourde pierre. Après que Resendiz eut tué Christopher et avant de la violer, il lui avait dit froidement : « Tu n’as plus à t’inquiéter pour lui ».

En conclusion, l’accusation souligna le caractère prémédité de chacun des crimes de Resendiz, le manque de courage affiché par l’accusé et, surtout, la preuve incontestable de sa culpabilité : les empreintes digitales, les empreintes de paume et l’ADN prélevés sur la scène du crime.
Le procureur Lyn McClellan conclut : “Il n’était pas motivé par la volonté de Dieu. Il était motivé par la colère, par le pouvoir, par le désire de sexe, par le désire de contrôle et de domination ».

Angel Maturino Resendiz avec ses avocats Allen Tanner et Rudy Duarte
Resendiz avec ses avocats Allen Tanner et Rudy Duarte

Sachant que la culpabilité de Resendiz ne faisait aucun doute, les avocats de la défense décidèrent de supplier les jurés en leur demandant d’épargner la vie du meurtrier. À bout d’argument, Rudy Duarte affirma que « (Notre client) a reconnu qu’il avait un problème et il s’est rendu. C’est quand même quelque chose ».

Le 18 mai 2000, après plusieurs heures de délibération, les jurés déclarèrent Angel Maturino Resendiz coupable de meurtre avec préméditation. Malgré les plaidoiries de ses avocats, quatre jours plus tard, le « Railroad Killer » fut condamné à mort.

Il fut incarcéré au pénitencier de Livingston, au Texas, dans l’attente de son exécution.

La survivante Holly Dunn apparut ensuite dans plusieurs émissions télévisées (« J’ai survécu » et « 48 hours : Live to Tell » sur Biography channel et « Dates from Hel » de ID channel) et raconta son calvaire au journal britannique « The Guardian ». Des années plus tard, elle aidait d’autres victimes de viol, d’agression sexuelle et de crime violent grâce à son association « Holly house », dans son état natal de l’Indiana. Elle reçut en 2006 le prix Jacky Kennedy Onassis pour service public exceptionnel.

Début juin 2000, dans une lettre adressée au bureau du shérif du comté de Marion, Resendiz avoua avoir assassiné “deux adolescents” et offrit des détails que seul le tueur pouvait connaître. Il expliqua que les meurtres avaient eu lieu près d’une voie ferrée située entre Tampa et Baldwin, à environ 30km à l’est de Jacksonville.
Les enquêteurs remontèrent la piste jusqu’à Belleview où le corps de Jesse Howell avait été découvert en mars 1997. Sa compagne de 16 ans, Wendy VonHuben, n’avait toujours pas été retrouvée.
Ils n’avaient pas rendu public le type d’arme utilisée pour battre Jesse à mort, mais Maturino Resendiz décrivit le tube en acier dans sa lettre. Il joignit à son courrier deux cartes dessinées indiquant où il avait tué le jeune homme et enterré l’adolescente, mais elles n’étaient pas assez détaillées pour retrouver le corps de Wendy.
Les enquêteurs du comté de Marion, qui avaient longtemps soupçonné Resendiz des meurtres, firent part aux médias de l’existence de la lettre. La veille du meurtre de Jesse Howell, Resendiz avait reçu une amende par des contrôleurs ferroviaires dans une gare située à 130km au nord de Belleview.
Les enquêteurs du bureau du shérif se rendirent au Texas pour interroger Resendiz en juillet 2000, mais ses avocats, qui espéraient faire annuler sa condamnation à mort, empêchèrent les policiers d’interroger Maturino Resendiz afin d’éviter qu’il soit accusé de nouveaux meurtres. Resendiz demanda alors l’immunité, qu’il obtint, et indiqua aux enquêteurs l’emplacement exact du corps de Wendu, près d’Oxford, en Floride.

En 2001, en échange de la promesse de ne pas être poursuivi, Resendiz avoua des meurtres dont il n’était pas soupçonné, notamment ceux commis à la fin des années 1980 et dont les victimes n’ont pas été identifiées.
Le detective George Saidler, de la police de San Antonio, affirma par la suite que Resendiz lui avait ensuite affirmé qu’il avait commis deux meurtres supplémentaires « qu’il emmènerait dans sa tombe ».

Il est toutefois possible que Resendiz ait avoué des meurtres qu’il n’a pas commis, pour se donner une aura de « plus grand tueur en série de tous les temps ».
Johnny Bonds, un enquêteur du bureau du procureur du comté de Harris à Houston, interrogea Resendiz à plusieurs reprises et entendu beaucoup de ses aveux. « Il a fourni des détails extrêmement précis, mais nous n’avons pu trouver aucune preuve. Il a dit un jour qu’il avait tué quatre personnes à Riverside, en Californie, mais il n’y a pas eu de tels meurtres. Je crois que la plupart de ses aveux sont faux. »
Resendiz écrivit également dans une lettre qu’il avait ordonné la mort d’homosexuels et les avaient jeté aux alligators.

Durant les années qui suivirent, les avocats de Resendiz firent plusieurs fois appel de sa condamnation à la peine capitale, mais la cour d’Appel du Texas puis la Cour Suprême rejetèrent tour à tour leurs demandes.
En 2005, le gouvernement Mexicain engagea même un avocat, Jack Zimmerman, pour que la peine de Resendiz soit commuée en emprisonnement à vie (le Mexique s’oppose à la peine capitale). Sans plus de résultat.

Maturino Resendiz fut exécuté par injection létale le 27 juin 2006, à l’âge de 45 ans, en présence du mari de Claudia Benton, du fils de Josephine Konvicka, du frère de Karen Sirnic et du fils de Carolyn Frederick, ainsi que de sa propre mère, de son frère et de sa sœur.

Sa fille, qui avait alors 7 ans, avait passé ses dernières heures avec lui.

Le véritable nombre des victimes de Maturino Resendiz ne sera sans doute jamais connu.

Les victimes de Resendiz

Une femme afro-américaine d’environ 20 ans, non identifiée, en mars 1986.
Abattue de plusieurs balles de calibre .38 et laissée dans une ferme abandonnée près d’une voix de chemin de fer, dans le Comté de Bexar, Texas.

Un homme non identifié, en 1986.
Son corps a été abandonné dans une crique proche de San Antonio, Texas.
A priori, il était le petit ami de la jeune afro-américaine non identifiée.

Michael White, 33 ans, le 19 juillet 1991.
Le crâne fracassé à coups de brique à San Antonio, Texas.
La police a découvert son corps dans le jardin d’une maison abandonnée.

Jesse Howell, 19 ans, le 23 mars 1997
Battu à mort avec un tube en acier puis abandonné près d’une voix de chemin de fer à Belleview, Floride.

Wendy Von Huben, 16 ans, le 23 mars 1997.
Violée, étranglée et suffoquée, puis enterrée dans une tombe peu profonde, près d’Oxford, Floride. Son corps fut retrouvé en juillet 2000.

Un homme non identifié, en juillet 1997.
Battu à mort avec un morceau de bois dans une gare ferroviaire de Colton, Californie.

christopher maier

Christopher Maier, 21 ans, le 29 août 1997.
Le crâne fracassé par une pierre à Lexington, Kentucky, près d’une voix de chemin de fer.

Holly Dunn

Holly Dunn Pendleton, 20 ans, le 29 août 1997.
Violée et battue à Lexington, Kentucky, mais elle a survécu.

Leafie Mason

Leafie Mason, 81 ans, le 2 octobre 1998.
Battue à mort avec un vieux fer à repasser dans sa maison située à 45 m d’une voix de chemin de fer, à Hugues Springs, Texas.

Fannie Whitney Byers, 81 ans, le 10 décembre 1998.
Battue à mort chez elle avec un démonte-pneu à Carl, Géorgie. Sa maison était située près d’une voix de chemin de fer.

Claudia Benton

Claudia Benton, 39 ans, le 17 décembre 1998.
Violée, poignardée et battue à mort dans sa maison de West University Place, Texas, située près d’une voix de chemin de fer.

Norman et Karen Sirnic

Norman J. Sirnic, 46 ans et Karen Sirnic, 47 ans, le 2 mai 1999.
Battus à mort avec une masse dans le presbytère de l’Église de Weimar, Texas, situé à côté d’une voix de chemin de fer.

Noemi Dominguez

Noemi Dominguez, 26 ans, le 4 juin 1999.
Battue à mort avec une pioche dans son appartement à Houston, Texas, situé près d’une voix de chemin de fer.

Josephine Konvicka

Josephine Konvicka, 73 ans, le 4 juin 1999.
Le crâne fracassé par la même pioche que celle qui avait tuée Noemi Dominguez, dans sa ferme, située non loin de Weimar, Texas.

George Morner et Carolyn Frederick

George Morber, 80 ans, et Carolyn Frederick, 52 ans, le 15 juin 1999.
Reséndiz a tiré sur George Morber dans la tête avec un fusil de chasse, puis a battu Carolyn Frederick à mort avec le même fusil. Leur maison de Gorham, Illinois, était située à 90m d’une voix de chemin de fer.

Resendiz a avoué 2 meurtres supplémentaires au Texas et est soupçonnés d’avoir tué plusieurs femmes au Mexique.

Mode opératoire

Le mode d’approche de Resendiz était toujours le même : il assassinait ses victimes non loin des voies ferrées (il utilisait les trains sans jamais payer son voyage), puis sautait dans le prochain train de marchandises qu’il voyait et disparaissait.

On peut toutefois noter une évolution du mode opératoire de Resendiz avec le temps. Ses premières victimes furent trouvées « dans la rue », presque par hasard. Il surveilla les habitations des dernières, parfois durant des heures avant d’y entrer.

Il entrait chez ses victimes avec l’idée de les cambrioler, mais il décidait parfois de les assassiner. Il a volé des bijoux, de l’argent, des objets de valeur et d’autres objets et les a donnés à son épouse au Mexique.
Après les meurtres, il lui arrivait souvent de passer du temps dans les maisons de ses victimes, pour se nourrir, lire le journal, se reposer et fouiller les objets personnels, parfois durant des heures.

Resendiz faisant souvent confiance au hasard pour trouver une arme : un marteau, une pioche, un gros rocher ou un vieux fer à repasser, qu’il utilisait pour battre à mort ses victimes.

La plupart des victimes de Resendiz furent trouvées recouvertes d’une couverture, ou cachées à la vue derrière un mur ou au pied d’un lit.

Très souvent, Resendiz violait ses victimes féminines. Il semble qu’il ait eu des rapports sexuels nécrophiles avec certaines d’entre elles.

Aucune de ses victimes n’était grande ou de forte carrure, le tueur lui-même étant petit et assez trapu. Il s’en prenait à des victimes vivants des communautés tranquilles, parfois des villages où personnes ne fermait sa porte la nuit.

Parce que ses crimes et ses mouvements étaient désordonnés, parce qu’il ne savait pas lui-même où il allait se rendre après chaque meurtre et montait dans le premier train qu’il trouvait, comme il allait et venait sans but réel, Resendiz fut quasiment insaisissable durant des années.

L’agent spécial du FBI Don Clark a déclaré que la chasse à l’homme était compliquée par le fait que Resendiz n’avait « pas d’adresse permanente » et qu’il continuait de voyager sans être contrôlé aux États-Unis, au Mexique et peut-être même au Canada.

Motivations de Resendiz

Selon l’ex-profiler du FBI John Doulgas, Resendiz a tué pour obtenir quelque chose dont il avait besoin : de l’alcool, de la drogue, un endroit pour se cacher, de l’argent, des bijoux.
Il a violé plusieurs victimes, mais « le sexe semblait presque secondaire ». Douglas considère Resendiz comme « un escroc maladroit très désorganisé », mais dont la propre désorganisation l’a aidé à ne pas être appréhendé.

Selon John Douglas : « Quand il monte dans le train de marchandises, il ne sait pas nécessairement où va le train. Mais lorsque il en descend, étant avant tout un cambrioleur, il fait le tour de la zone, il fait un peu de surveillance, il s’assure qu’il pénètre dans la bonne maison où il n’y aura personne pour lui courir après quand il aura volé son argent. Il est capable d’entrer dans une maison en taillant le verre d’une fenêtre et d’ouvrir les serrures.
Il regarde à travers les fenêtres et voit qui l’occupe. Il fait moins d’1m70, il est petit. En fait, les premières armes qu’il a utilisées étaient avant tout des armes de trauma contondantes, des armes d’opportunité trouvées sur les lieux. Il doit jauger les gens, s’assurer qu’il peut se mettre dans une situation gagnant-gagnant. »

Resendiz avait un long passé criminel avant que la série de meurtres connus ne débute en 1997. Selon John Douglas, « Il a probablement commencé à tuer vers la fin de la vingtaine. Il a peut-être tué des gens comme lui, d’abord des hommes, des voyageurs clandestins. »
Il fut continuellement renvoyé au Mexique par des agents des services d’immigration qui le découvrirent alors qu’il séjournait illégalement dans ce pays, et il est « devenu irrité contre la population dans son ensemble. » L’opinion de Douglas est que Resendiz a fini par ressentir de la rancœur, voire de la haine, envers ce pays riche d’où il se faisait régulièrement expulser. Sa consommation d’alcool et de drogues ont également abaissé ses inhibitions à tuer.

Bien au contraire, selon le profiler Mark Young, Resendiz a tué dans la majorité des cas pour une gratification sexuelle. Il a toujours refusé de parler franchement avec Young de nécrophilie, mais ce dernier est persuadé que Resendiz a violé plusieurs victimes après les avoir tuées.
Mark Young l’a décrit comme in « tueur Blitzkrieg » qui prenait d’assaut les maisons et tuait dans une sorte de furie avant de fouiller les affaires de la victime pour justifier ses actions.
L’analyste du FBI Alan Brantley a quant à lui expliqué que les meurtres de Resendiz étaient « une violence érotique » destinée à « punir ses victimes ».

L’accusation durant le procès de Resendiz (procureurs, psychiatres, enquêteurs et agents du FBI qui ont interrogé le tueur) ont tous convenu du fait que Resendiz avait tué Jesse Howell pour « avoir accès » à Wendy Von Huben, qui a été violée, tuée et, à priori, sodomisée après son décès, de même qu’il avait tué Christopher Maier pour « avoir accès » à Holly Dunn, qui a été violée et violemment battue.

Une fois derrière les barreaux, Angel Maturino Resendiz a surpris de nombreux témoins par son apparence inoffensive : il était petit, portait des lunettes à verres épais, passait son temps à réclamer des friandises et fulminait d’une voix parfois à peine audible contre l’avortement et l’homosexualité.
Mais ce n’était qu’une apparence. La violence des meurtres qu’il a commis a choqué les enquêteurs les plus expérimentés. Le chef de la police de West University a affirmé après avoir vu le corps du docteur Claudia Benton que « Resendiz était un tueur brutal et sadique ».

La question de sa santé mentale s’est évidement posée. Resendiz a déclaré qu’il était moitié humain, moitié ange, et ne pouvait être tué.

En 2005, durant les auditions de son procès en appel, des experts témoignèrent du fait que Maturino Resendiz était persuadé qu’il ne pourrait pas être exécuté, car il était immortel. Il leur avait expliqué qu’après qu’on lui ait injecté le produit mortel, il allait entrer dans une animation suspendue durant 3 jours avant d’apparaître dans un nouveau corps au Moyen-Orient pour combattre les ennemis d’Israël.
Lors de ses entrevues avec des psychiatres, Resendiz a déclaré qu’il entrait souvent dans des maisons qui semblaient « irradier le mal ». Il a affirmé qu’au moins vingt fois, il était entré dans les maisons pendant que leurs occupants dormaient, mais il était parti sans rien faire. Resendiz a peut-être été attiré vers la maison des Benton à cause de leur collection d’œuvres d’art ethniques, qui était visible de la rue à travers les fenêtres de leur maison. Il a dit qu’une fois à l’intérieur, il avait repéré des statues qu’il avait considérées comme démoniaque. Il s’est persuadé que les publications médicales que lisait le Dr Claudia Benton signifiaient qu’elle faisait des expériences sur des fœtus ou pratiquait des avortements.
Resendiz a également déclaré, dans une interview peu de temps après son arrivée dans le couloir de la mort, que ses pensées meurtrières avaient commencé en 1993 après la bataille sanglante à Waco entre la DEA, le FBI, David Koresh et ses partisans. Il a expliqué que ces pensées étaient devenues plus fréquentes après l’arrestation de Timothy McVeigh lors de l’attentat d’Oklahoma City en 1995 ou après avoir vu les atrocités commises en Serbie.

Resendiz rejetait certaines évaluations d’experts affirmant qu’il avait tués parce qu’il avait été agressé à l’âge de 8 ans et violé par des garçons à l’âge de 14 ans, ainsi que des années de toxicomanie et d’abus d’alcool. Il a également repoussé les théories des psychiatres selon lesquelles son comportement violent serait dû au fait qu’on l’avait laissé tomber sur la tête quand il était bébé.

L’un des avocats des victimes, Andy Kahan, a qualifié Maturino Resendiz de « tueur en série de sang-froid, diabolique et brutal qui mérite amplement sa punition ultime ». Kahan a contesté les affirmations selon lesquelles Resendiz était fou, indiquant notamment que le tueur avait astucieusement tenté de profiter de sa notoriété. « Dans les semaines qui ont suivi son arrestation, il a essayé d’utiliser sa réputation mal acquise. » Resendiz a en effet refusé de vendre ses autographes pour moins de 50 $. Il a également vendu des mèches de cheveux et s’est fait rémunérer pour des interviews, au point que George Benton, l’époux de Claudia, a porté plainte pour que Resendiz ne puisse pas garder cet argent et ainsi profiter financièrement de sa notoriété de serial killer.
Kahan a également fait valoir que le tueur connaissait la différence entre le bien et le mal, et avait l’acuité mentale pour créer des dizaines de faux noms et échapper aux diverses forces de police pendant des mois.

Les différentes apparences de Resendiz
Les différentes apparences de Resendiz

Des psychiatres témoignant pour l’accusation ont eux aussi souligné l’ingéniosité de Resendiz qui a changé son nom, mais également son apparence physique durant des années pour échapper à la détection et à la capture. Ils ont pointé du doigt sa capacité à entrer silencieusement dans les maisons et à utiliser le moindre objet comme arme mortelle.

Patti Lumpkin, qui supervisait l’équipe d’enquêteurs du bureau du shérif du comté de Marion quand Jesse Howell a été tué, a expliqué qu’en 2000, après que Resendiz ait été condamné à mort, ils ont commencé à écrire des lettres au tueur parce que le Texas ne leur permettait pas d’entrevues en face à face.
Resendiz a finalement dessiné une carte pour indiquer où il avait enterré le corps de Wendy Von Huben mais a expliqué qu’il ne donnerait des détails précis que si on lui accordait l’immunité. Une fois l’accord passé, Resendiz a offert des informations précises qui ont permis de retrouver le cadavre de l’adolescente.
Pour Patti Lumpkin, Resendiz, qui a un QI moyen de 120, savait exactement ce qu’il faisait. Le tueur était très lucide, il avait une excellente mémoire et pouvait donner des détails exacts sur ses crimes.
« Nous savions tous en lui parlant qu’il savait qu’il avait commis les crimes, savait pourquoi il l’avait fait et savait qu’il était dans le couloir de la mort, ce qui était la conséquence de ces crimes. Il ne fait aucun doute pour moi qu’il était sain d’esprit. »

Le sergent Jeff Owens, qui était l’enquêteur principal sur l’affaire en 1997, a déclaré que Resendiz est « tout simplement mauvais ». « Il n’avait aucun respect pour les êtres humains. » Comme Patti Lumpkin, il pense que Resendiz est un homme intelligent, voire rusé. Il enseignait l’algèbre quand il travaillait dans les champs de tabac du Kentucky.

Citations

« C’était une forme du Mal qui marchait et respirait » : l’ancien Texas Ranger Drew Carter

« C’était une terrible extermination (overkill)… C’était vraiment venu d’ailleurs, totalement venu d’ailleurs » : le sergent Ken Macha, de la police de West University parlant du meurtre de Claudia Benton.

« Tout ce que j’avais entendu à son sujet était terrifiant. Mais dans la salle d’audience, il semblait très timide, il n’avait pas cette présence effrayante, il avait l’air effrayé. » : l’un des jurés du procès de Resendiz, Kristin Roland.

« Il a eu une sorte de don de faire disparaître certaines des meilleures personnes de la société. » : George Benton, le mari de Claudia.

« Maturino Resendiz ressemblait à un homme et marchait comme un homme. Mais ce qui vivait sous sa peau n’était pas un être humain. » : George Benton

«  Le meurtre a été dévastateur pour notre famille d’une manière qu’il est difficile de décrire. Personnellement, j’ai vécu dans un état suspendu. J’ai dit à ma femme que j’ai raté des choses comme nos enfants qui ont grandi au cours des dernières années. Jusqu’à ce que je sache que justice a été faite et qu’il y ait une certaine finalité, je n’arrive pas à enregistrer les choses. » : Thomas Konvicka, fils de Josephine.

« Et j’avais attendu de voir ce type. Donc, quand ils l’ont amené [dans la salle d’audience] c’était un grand moment, mais il était si effrayant. C’était un petit gars. Mais raide et fort, des muscles noueux sur ses bras et… curieux. Il regarderait… il regarderait tout le monde là-dedans. Il m’a regardé. Et il n’y avait rien. Il n’y avait rien en lui. Pas d’humanité. Pas d’émotion. C’est comme si quelqu’un avait pris un marqueur noir magique et avait coloré ses yeux. Ils étaient noirs et sans expression » : Devon Anderson, procureur du comté de Harris.

« Il n’y avait rien de particulièrement descriptif à son sujet, mais ses yeux me troublaient. Pas d’iris, juste du noir encadré de lunettes carrés. » : Holly Dunn Anderson, parlant de l’agression de Resendiz.

« Une fois que je sentais le mal, ils devaient mourir. Et ils sont morts » : Angel Maturino Resendiz, lors d’une interview.

Bibliographie

SOLE SURVIVOR par Holly Dunn

In this memoir of survival and healing from a horrific true crime, Holly recounts how she lived through the vicious assault, helped bring her assailant to justice, and ultimately found meaning and purpose through service to victims of sexual assault and other violent crimes. She has worked as a motivational speaker and activist and founded Holly’s House, a safe and nurturing space in her hometown of Evansville, Indiana.

THE RAILROAD KILLER

Angel Maturino Resendez is described by most who know him as a quiet, polite, soft-spoken man, a loving husband and father to a baby daughter. But law enforcement officials suspect that he might be responsible for upwards of eight grisly and random killings in the span of two years, all of which occured near the southwest railroad line that the killer is believed to have ridden on his twisted murder spree. In each case, the same mode of attack–resulting in the same slow and painful death–appears to have been used, pointing to the methodical slayings of a serial killer. Is Angel Maturino Resendez the ruthless Railroad Killer–a sadistic slayer who led police on one of the longest manhunts in history? Bestselling true crime author Wensley Clarkson digs deep into the heart of a horrifying murder case to uncover some stunning answers.

Si vous appréciez le site tueursenserie.org et que vous voulez encourager mon travail, soutenez-moi sur Tipeee (de 1 à 20 euros / mois) et vous obtiendrez des contreparties telles que des livres numériques ou papier, des questions/réponses, des articles exclusifs, des vidéos privées, etc. 
Merci à celles et ceux d’entre vous qui sont déjà mécènes !
Vous ne voulez pas soutenir le site chaque mois ? Pas de soucis. Vous pouvez simplement m’acheter un café (ou plusieurs !) sur Ko-fi.com.

Cet article vous a intéressé ? Partagez-le.