Article mis à jour le 26 janvier 2024

Nom : Gerald Armond Gallego et Charlene Adell Williams
Surnom : les « Sex Slaves Killers »
Né le : Gerald Gallego le 17 juillet 1946 à Sacramento, Charlene Williams le 10 octobre 1956 à Stockton (Californie) – États-Unis
Mort le : Gerald Gallego le 1er novembre 2002 au Nevada (cancer généralisé), Charlene Williams est toujours vivante, elle a été libérée.

À la fin des années 70, en Californie, ce couple a enlevé et assassiné dix personnes. La plupart de leurs victimes étaient des adolescentes, enlevées grâce à des stratagèmes planifiés, dans le but de fournir à Gerald Gallego un cortège « d’esclaves sexuelles » « jetables ». Selon l’histoire que vous êtes prêt à croire, Charlene Gallego était soit une assistante dégoûtée, mais contrainte, soit une participante volontaire aux orgies tragiques de son époux. Après l’arrestation du couple, Charlene affirma que Gerald l’avait battue et menacée pour qu’elle l’aide, mais Gallego insista sur le fait qu’elle avait pris part aux agressions et aux meurtres.

Informations personnelles

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Gerald Albert Gallego

Le pedigree criminel de Gerald Armond Gallego Jr était édifiant. Il est né en 1946, alors que son père, qu’il ne rencontra jamais, faisait de la prison à Saint Quentin. Libéré sur parole, son père commit à nouveau un crime et fut promptement renvoyé au pénitencier. Lorsqu’il fut de nouveau libéré, il quitta la Californie pour le Mississippi, où il tua deux policiers. En 1955, Gerald Albert Gallego devint le premier homme exécuté dans la nouvelle chambre à gaz du Mississippi.
La mère du petit Gerald avait été élevée dans une famille de meurtriers et de pédophiles. Lorraine Pullen Bennett Gallego était une prostituée de Sacramento, et son fils Gerald servit de coursier à différents souteneurs durant les années 50.

Au contraire, l’enfance Charlene Gallego fut presque un conte de fée. Elle était née Charlene Williams, de Charles et Mercedes Williams. Charles Williams avait gravi les échelons dans le commerce de l’épicerie, commençant comme boucher de supermarché pour terminer dirigeant d’une chaîne nationale d’épicerie.
Charlene était fille unique (très gâtée) et grandit à Arden Park, une banlieue chic de Sacramento. Elle était douée pour tout, avait un QI de 160 et un prodigieux talent pour le violon. Ce n’est que lorsqu’elle arriva au lycée que ses prédilections pour l’alcool, les drogues et le sexe se révélèrent dans son caractère. Elle obtint son bac avec difficulté, échoua à l’université et rata deux courts mariages, l’un après l’autre.
Toutefois, des millions de jeunes femmes avaient précédé Charlene dans la grande tradition de la rébellion adolescente et de ses décisions désastreuses, sans pour autant tomber dans le sadisme sexuel. Pour autant qu’on pouvait dire, elle était juste une fille trop gâtée qui avait des problèmes. Ses parents l’attendaient toujours, les bras grands ouverts, lorsqu’elle revenait chez eux en pleurant…

Pour sa part, Gerald Gallego suivit la tradition familiale de brutalité et de désastres. Ses problèmes avec la police commencèrent dès six ans et il fut arrêté à 13 ans pour le viol d’une fillette de six ans.
Lorsqu’il rencontra Charlene en 1977, il avait déjà été arrêté 23 fois (pour vol, cambriolage et agression) et avait été envoyé dans toutes les maisons de correction de la région, ainsi que différentes prisons de comtés et de villes. Il avait également accumulé une collection d’ex-femmes, toutes plus jeunes les unes que les autres, s’étant marié et ayant divorcé cinq fois (à cause de sa violence).
Mais peu importait ce qu’il avait fait ou vécu, Gallego était irrésistiblement attirant pour certaines femmes. Et parmi ces femmes figurait sa future épouse et partenaire dans le crime, Charlene Williams.

Plan-2

Gerald et Charlene se rencontrèrent dans un bar miteux de Sacramento en septembre 1977. Charlene le trouva « très agréable ». Gallego fut attiré par son petit corps d’adolescente (elle avait pourtant 21 ans) et ses cheveux blonds.
Quelques jours plus tard, il lui envoya une douzaine de roses avec une carte sur laquelle il avait écrit : «à une fille adorable». Ils s’installèrent ensemble quelques semaines plus tard, et Gerald imposa sa loi immédiatement. Charlene devait être celle qui ramènerait l’argent à la maison et elle lui donna tout ce qu’elle gagnait comme employée dans un supermarché. Il lui indiqua comment elle devait s’habiller et ne lui cacha pas avoir des aventures avec d’autres femmes.
Pourtant, Charlene le trouvait excitant et fort, bien plus dynamique que ces deux époux précédents (Craig, un homme doux et gentil, et Gary, fainéant et héroïnomane).
Lorsqu’il commença à parler de son fantasme d’esclaves sexuelles, l’idée intrigua Charlene, mais ne la dégoûta nullement. Il lui expliqua qu’il avait des problèmes sexuels et que le seul moyen de le guérir était «de coucher avec des vierges».

Crimes et châtiment

Le 11 septembre 1978, Gerald Gallego était prêt. Il réveilla Charlene (qui était enceinte de deux mois) et lui dit qu’il avait un plan et qu’elle devait le suivre.

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Ils conduisirent dans leur van (payé par papa Williams, et qui présentait de très discrètes montagnes peintes sur les flancs…) jusqu’au Centre commercial du Country Club Plaza de Sacramento. Là, Gallego expliqua son plan : elle devait lui trouver deux « esclaves sexuelles » et les attirer dans le parking, puis à l’intérieur du van. Ahurie, Charlene Williams hésita, par peur de ne pas réussir ou d’être arrêtée. Gallego s’énerva et lui dit que si elle savait ce qui était bien pour elle, elle allait faire ce qu’il disait.

Charlene descendit du van et, peu après, elle remarqua les deux futures victimes. Rhonda Scheffer, 17 ans, et Kippi Vaught, 16 ans, étaient sorties pour faire les courses et quoi que ce soit d’autre qui serait amusant. Lorsque Charlene (qui paraissait avoir leur âge) les approcha pour leur demander si elles voulaient fumer un joint, elles acceptèrent avec enthousiasme. Elles la suivirent jusqu’au parking, où Charlene ouvrit le van. Gerald Gallego attendait à l’intérieur avec un pistolet. Les deux adolescentes furent surprises, terrifiées et facilement enlevées. Gallego les attacha avec un gros adhésif et ordonna à Charlene de les surveiller alors qu’il conduisait.

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Ils parvinrent sur l’autoroute I-80, près des Montagnes de la Sierra Nevada. À Baxter, ils quittèrent la I-80 et Gallego les emmena encore plus loin, jusqu’à une forêt de pins. Après avoir trouvé un endroit qui lui plaisait, Gallego saisit les deux adolescentes, son arme et un sac de couchage. Il dit à Charlene d’attendre et fit avancer Rhonda et Kippi devant lui.
Lorsqu’il revint au van, des heures plus tard, il lui ordonna de conduire leur van jusqu’à Sacramento et d’aller voir des amis afin de leur fournir un alibi. Ensuite, elle devait laisser le van chez eux et revenir ici dans leur autre véhicule, une Oldsmobile. Charlene fit exactement ce que Gallego lui avait dit, et lorsqu’elle revint dans les bois près de Baxter, presque trois heures après, Gerald ordonna aux deux adolescentes de monter à l’arrière de l’Oldsmobile. Leurs vêtements étaient sales et déchirés. Rhonda et Kippi semblaient anéanties, en état de choc.
Gallego s’assit avec elles et dirigea Charlene, qui conduisit jusqu’à ce qu’il lui dise d’arrêter. Sur la route, il expliqua à ses captives en riant qu’il allait les relâcher. Mais lorsqu’il enjoignit à Charlene de se mettre sur le bas côté, il poussa les filles en dehors de la voiture, les assomma avec un tube en acier, puis les tua de plusieurs coups de feu.
Ils repartirent ensuite à leur appartement. Gallego, qui avait volé les sacs de deux adolescentes, les fouilla. Ils dormirent un peu, puis, au réveil, décidèrent de se débarrasser des vêtements que Gallego avait portés cette nuit-là. Ils allèrent les jeter dans une benne à ordures non loin de chez eux, puis lancèrent le calibre .25, le tube en acier et les sacs des deux victimes dans la Sacramento River.
Une fois rentré chez eux, comme si de rien n’était, Gallego commença à préparer un voyage dans l’Oregon et Charlene se rendit dans une clinique pour avorter, comme Gerald l’avait exigé.

Le lendemain, le tout jeune mari de Rhonda Scheffler passa à la télévision, sur une chaîne locale, pour demander qu’on l’aide à retrouver sa jeune épouse. Le 13 septembre, son corps fut découvert, avec celui de Kippi Vaught, par des travailleurs mexicains.

Gerald et Charlene, quant à eux, étaient partis pour l’Oregon, mais Gerald changea d’avis sur la route, et préféra aller voir sa famille, en Californie. Sa mère, sa grand-mère, sa fille et son beau-père vivaient ensemble dans un ranch. Gerald alla discuter avec son beau-père et Charlene rejoignit les femmes. Elle fut accueillie froidement par la grand-mère qui lui annonça que la fille de Gerald, Sally Jo, 14 ans, venait de porter plainte chez le Shérif, contre son père. Il l’avait violée chaque semaine, parfois plusieurs fois, depuis six longues années, chez lui, dans son van ou dans l’Oldsmobile. Surprise, mais pas du tout horrifiée, Charlene alla trouver Gerald Gallego pour le prévenir. Inutile. Le beau-père de Gallego venait de lui apprendre que sa mère avait appelé la police et qu’il devait partir.
Gallego parut terrifié. Il dit à Charlene de monter dans le van et ils partirent immédiatement. Il les conduisit en dehors du comté et chercha un motel.
Là, Gallego appela sa mère pour lui réclamer les 700 $ qu’il avait envoyés à Sally Jo et qu’elle ne «méritait plus» ! Ils se rejoignirent dans un bar et elle lui donna l’argent.

Le lendemain, ils retournèrent à Sacramento et apprirent grâce à la télévision que les suspects des meurtres de Rhonda Scheffler et Kippi Vaught étaient deux hommes noirs. Gerald Gallego jubilait.
Les policiers avaient reçu le témoignage d’une jeune femme assurant avoir vu les deux victimes monter dans le véhicule marron de deux hommes noirs. Quatre amies qui étaient avec elle témoignèrent de même. Kippi connaissait justement un jeune homme noir qui possédait un véhicule marron, et qui ne pouvait offrir aucun alibi pour le soir des meurtres.

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Gallego décida malgré tout de quitter la Californie. Il n’avait pas peur que l’enquête se dirige vers lui, mais il voulait fuir le mandat d’arrêt lancé contre lui pour les viols de sa fille, jusqu’à ce que « les choses se tassent ».

Ayant appris que le père de Charlene avait des connexions à Houston (Texas), Gallego décida de s’y rendre. Mais auparavant, Charlene et lui se marièrent, à Reno (Nevada), le 30 septembre 1978. Gallego était parvenu à convaincre les parents de Charlene que les accusations portées contre lui étaient mensongères et qu’il n’avait jamais touché sa fille. Ils le crurent et leur donnèrent leur bénédiction.
Lorsqu’ils parvinrent à Houston, un emploi de routier attendait Gallego. Mais ni le travail, ni le patron ne lui convinrent et il démissionna rapidement. Il trouva un autre emploi comme barman.

Gallego décida qu’il avait besoin d’une nouvelle identité pour échapper au mandat d’arrêt s’il voulait rentrer en Californie. Il savait exactement comment faire. Il discuta avec Charlene et lui trouva un cousin éloigné, né à Sacramento, comme lui. Gallego convainquit la mère de Charlene de lui obtenir une copie de l’acte de naissance de ce cousin. Mercedes Williams alla même jusqu’à faire la route jusqu’à Houston pour apporter le papier à Gallego en mains propres. L’ironie de la chose était que le cousin, Stephen Feil, était… policier !
Gallego obtint un permis de conduire et d’autres documents officiels au nom de Stephen Feil, et commença à mener une double vie. Au travail, on l’appelait Stephen et, chez ses amis, il était « Gerry ».
Lorsque Gallego autorisa Charlene de travailler, elle trouva facilement un emploi dans une banque. Tout comme son père, elle était douée pour le « business ». Et Gallego, incapable de trouver un emploi lucratif, en était très jaloux.

Un soir, il revint du travail et ordonna à Charlene de faire ses valises : ils s’en allaient. Il ne prit pas la peine de lui expliquer qu’il avait été licencié pour s’être battu avec un collègue.
Ils partirent à Reno et, durant l’été 1979, ils parcoururent le désert autour de la capitale du jeu, Las Vegas.

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À nouveau grâce à l’aide du père de Charlene, Gerald Gallego travailla comme routier pour un distributeur de viande. Charlene, sans l’aide de son père, trouva un emploi dans un bureau, pour un autre distributeur. Elle devint proche du directeur de cette société, mais cette intimité resta amicale.
Elle ne voulait pas « trahir » Gallego (alors que lui ne s’en privait pas), car elle craignait sa réaction s’il venait à l’apprendre.
Gallego quitta rapidement son emploi (ou fut licencié…) et la vie redevint compliquée. Charlene remarqua qu’il était redevenu impotent, comme la première fois où il avait perdu son emploi, à Sacramento.

L’attraction que Charlene avait ressentie envers Gallego dès leur première rencontre commençait à s’amoindrir. Mais elle resta pourtant avec lui : elle avait peur de ce qu’ils avaient fait et, finalement, Gerald Gallego était son « homme ». Ses sentiments pour lui étaient primaires, elle ne pouvait pas s’imaginer vivre sans lui, tout comme elle ne pouvait s’imaginer vivre sans son père.

Gerald et Charlene Gallego firent du camping avec le directeur de Charlene et son épouse, et Gallego regarda avec avidité la jeune fille de ces derniers. Il parla de nouveau à Charlene de son fantasme et tenta de la convaincre que la jeune fille de 11 ans «serait parfaite» pour lui. Mais Charlene refusa catégoriquement. Il était rare qu’elle s’oppose à Gallego, mais elle le fit cette fois-là.

Le 24 juin 1979 (jour de la fête des Pères), Gerald Gallego avait commencé à imaginer un plan. Il parla de nouveau à Charlene de la fille de son employeur et Charlene, apeurée, lui expliqua qu’ils ne pouvaient pas s’en prendre à elle parce qu’il existait un lien entre eux et la fillette. La police les soupçonnerait.
Mais Gallego voulait de nouvelles « esclaves ». Il acceptait de ne pas s’en prendre à la fillette, mais, en échange, Charlene devait l’aider à obtenir d’autres adolescentes à violer. Et, pour lui, le meilleur endroit pour en trouver était le Washoe County Fair, un parc d’attraction.

Brenda Judd, 14 ans, et Sandra Colley, 13 ans, étaient presque sorties du parc et rentraient chez elles lorsque Charlene les accosta. Elle leur expliqua qu’elle avait besoin d’aide pour distribuer des prospectus publicitaires sur le parking, et qu’elle leur donnerait quelques dollars si elles l’aidaient. Lorsque les filles acceptèrent, Charlene ajouta qu’elle devait prendre plus de prospectus dans son van et elles la suivirent dans le parking. Elles montèrent toutes trois dans le van (à l’arrière duquel Gallego avait placé un fin matelas et des couvertures) et Gerald Gallego, qui les avait observées et suivies, arriva un instant plus tard. Brandissant son arme, il attacha les jeunes filles en larmes et conduisit à nouveau vers l’autoroute I-80.
Sur la route, il s’arrêta à un magasin de bricolage et laissa Charlene seule avec les filles. Elle ne les aida pas à s’enfuir. L’idée ne lui traversa même pas l’esprit. Gallego revint un moment plus tard avec un marteau et une pelle.

Gallego conduisit sur la I-80 jusqu’aux collines de Mustang. Il ordonna à Charlene de prendre le volant et passa à l’arrière du van, où il viola les deux jeunes filles. Charlene conduisit un long moment à travers les collines du Nevada, sans jamais s’arrêter ni se retourner. Finalement, reprochant à Charlene de conduire trop vite, Gallego reprit le volant. Lorsqu’il s’arrêta, il emmena Brenda et Sandra, l’une après l’autre, dans l’obscurité, les tua avec son marteau et les enterra.

Charlene nettoya le van lorsqu’ils retournèrent à Reno le lendemain matin, mais Gerald Gallego décida de garder son marteau et sa pelle.
Pendant ce temps, bien que la disparition de Brenda et Sandra a été signalée, leur disparition fut confondue avec celle de deux autres adolescentes qui avaient fugué pour rejoindre une compagnie de cirque itinérant.
Même lorsque cela fut tiré au clair, l’enquête sur la disparition de Brenda et Sandra ne donna rien.

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La relation entre Gerald et Charlene Gallego empira. Gerald n’avait jamais était tendre et le sexe se résumait, pour lui, à obtenir son plaisir comme il le voulait et sûrement pas à en donner. Charlene s’était toujours pliée à ses désirs et ses demandes car, pour elle, c’était le devoir d’une épouse de satisfaire sexuellement son mari, quelle que soit la manière. Mais Gallego devenait de plus en plus violent.

En juillet 1979, les choses se calmèrent. Gallego trouva un nouvel emploi de conducteur de camion et, pour fêter ça, il s’acheta un 357. magnum. Il perdit de nouveau son emploi, mais continua à rapporter de l’argent. Il expliqua à Charlene qu’il jouait au poker…
Il se plaignit pourtant que Charlene ne gagnait pas assez (il était surtout jaloux de la relation qu’elle avait avec son employeur) et, lassée de ses récriminations, Charlene démissionna à la fin septembre.

Pensant qu’ils n’avaient plus rien à craindre, Gerald et Charlene Gallego quittèrent Reno pour retourner à Sacramento.
Ils ne savaient pas que la police de Sacramento avait finalement compris que les deux suspects noirs n’avaient rien à voir avec les meurtres de Rhonda Scheffler et Kippi Vaught.