Article mis à jour le 5 mars 2023

Les victimes de Guy George

Roselyne D.
Agressée en automne 1976. (Une de ses soeurs adoptives).

Christiane D.
Agressée le 31 mars 1978. (Une de ses soeurs adoptives).

Pascale C.
Agressée le 6 février 1979.

Jocelyne S.
Agressée le 5 mai 1980.

Nathalie L.
Agressée et violée (laissée pour morte) le 16 novembre 1981 (l’affaire a été classée sans suite en 1982).

Roselyne C.
Agressée le 16 mai 1980.

Violette K.
Agressée et violée le 7 juin 1982, dans un parking sous terrain.

Pascale N.
Agressée et violée le 27 février 1984, dans un parking sous terrain.

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Pascale Escarfail (19 ans)
Violée et assassinée dans son appartement, le 24 janvier 1991.

Eléonore D.
Agressée sous son porche, le 22 avril 1992

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Catherine Rocher (27 ans)
Violée et assassinée dans sa voiture, dans un parking sous terrain, le 7 janvier 1994.

Annie L.
Violée sous son porche, le 13 janvier 1994.

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Elsa Benady (22 ans)
Violée et assassinée le 8 novembre 1994 dans sa voiture, dans un parking sous terrain.

Agnes

Agnès Nijkamp (33 ans)
Violée et assassinée le 10 décembre 1994, dans son appartement.

Elisabeth O.
Agressée dans son appartement le 16 juin 1995. Elle parvint à s’enfuir.

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Hélène Frinking (27 ans)
Violée et assassinée le 8 juillet 1995, dans son appartement.

Mélanie B.
Agressée dans son appartement, le 25 août 1995

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Magali Sirotti (19 ans)
Violée et assassinée le 23 septembre 1997, dans son appartement.

Valérie L.
Agressée dans son escalier, le 28 octobre 1997

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Estelle Magd (25 ans)
Violée et assassinée le 16 novembre 1997, dans son appartement.

Mode opératoire

Guy Georges a toujours tué (ou agressé) de belles jeunes femmes, qui dégageaient une impression d’assurance et de bonheur. Tout ce que lui n’était pas et n’avait pas.
Il « flashait » sur elles, dans la rue ou dans un café… ou dans un parking sous terrain. Alors, discrètement, il se mettait à les suivre. Il était capable de les suivre pendant un long moment avant de les attaquer, de se tapir dans l’ombre, ou au contraire de leur sauter dessus immédiatement.
Il les agressait par surprise, dans leur voiture (parking), ou dans la cour de leur immeuble, ou devant la porte de leur appartement, après les avoir suivies dans les escaliers.

Il sortait son couteau, un Opinel n°12 à lame repliable, et les menaçait de les « planter » si elles ne lui obéissaient pas. Tétanisées par la peur (les rescapées sont celles qui ont réussi à hurler), elles le laissaient entrer.

Il les ligotait, les attachait au lit. Il utilisait du sparadrap ou des lacets. Il a révélé qu’il avait parlé parfois longuement avec ses victimes et leur avait souvent fait croire qu’il allait les épargner, avant de les frapper.
« Elle a parlé de son métier et de son âge et sûrement d’autres choses que j’ai oubliées. Elle a dit que je me calme. Elle m’a posé des questions aussi », a-t-il dit à propos d’Hélène Frinking.

Mais il finissait toujours par les bâillonner (pour qu’elles ne puissent pas crier, mais aussi pour qu’elles ne puissent pas lui parler, et le pousser à réaliser qu’elles étaient des personnes et non des objets).

Il déchirait ou découpait les vêtements des jeunes femmes et coupait systématiquement le soutien-gorge d’un coup de lame entre les bonnets, et souvent le slip.
Il violait les jeunes femmes, et utilisa fréquemment un préservatif pour ne pas laisser de trace. Puis, il les tuait de plusieurs coups de couteau dans la région du cou.

Enfin, calmement, posément, il « faisait le tour » de l’appartement pour voler des objets. Il a même parfois bu une bière, assis tranquillement, ou mangé un morceau pris dans le frigo.
Que ce soit dans les meurtres des parkings ou des appartements, il emportait toujours au moins un objet, souvent le sac à main.

Lors du procès, le médecin légiste, M. Spitakis détailla la sauvagerie avec laquelle les coups de couteau avaient été portés : « Il faut quand même y aller pour atteindre la vertèbre avec le couteau. » Il a également émis l’hypothèse de sévices ou de viols post mortem. Il n’y a pas eu de réponse de Guy Georges.

Motivations

Selon les psychiatres qui l’ont examiné, Guy Georges n’est pas un malade mental. Il n’est pas fou, dans le sens où il n’a jamais perdu contact avec la réalité, évitant de tuer quand il se sentait recherché, utilisant un préservatif pour ne pas laisser de trace. Des tests psychologiques ont prouvé sa lucidité et ont mesuré un QI normal de 101.

Par contre, sa violence de psychopathe est totalement incurable, selon les experts appelés à témoigner au procès. Il souffre de pathologies et de fantasmes qui ne s’effaceront pas avec le temps.
Dans une expertise médico-psychologique datée de février 1999, les quatre spécialistes qui lui ont fait passer des tests de personnalité, à plusieurs reprises, écrivent : « Il y a aussi quelque chose de la faiblesse, de l’inconsistance de sa personnalité, qui ne lui permet pas de maintenir avec force sa position face à des interlocuteurs variés. Il est trop honteux pour confirmer un aveu, trop fier pour reconnaître ce qui lui a échappé. Il ne s’agit pas de contradiction, mais d’ambivalence : s’il partage la reconnaissance d’un crime avec autrui, il en est dépossédé et en perd la maîtrise, son omnipotence avec elle. »

guygeorges

Guy Georges présente les traits d’un psychopathe et d’un « pervers narcissique » dénué de toute émotion, comme un chat qui chasse un oiseau. « Il n’a pas de colère ni d’agressivité apparente, pas de haine. Il est focalisé sur la cible. Il traite ses victimes comme des objets qui n’éprouvent rien. Il s’agit d’une conduite qui provoque un bénéfice psychique effrayant : un sentiment de maîtrise et d’omnipotence absolues », a ajouté l’un des experts. Pour lui, la victime n’est qu’une chose, un objet.
Lors de ses interrogatoires, Guy Georges ne reconnaissait pas bien les photos de ses victimes, il mélangeait les visages. En revanche, il reconnaissait parfaitement chaque lieu. Il a totalement dépersonnalisé ses victimes et n’a aucun remords puisqu’il n’a pas l’impression d’avoir tué un être humain.
Les médecins ont également relevé que Guy Georges est un homme « timide, intelligent, qui n’exprime aucune haine envers personne ».

Guy Georges pouvait présenter deux visages différents :

– Le personnage qu’il s’est créé et qu’il montre face aux autres, « Joe », le squatteur un peu paumé à l’air sympathique et aux gestes attentifs. Ami protecteur, amant attentionné. Marginal séducteur, sans problème sexuel, qui faisait l’amour sans intimité avec Sandrine, qui connaîtra Edwige, Virginie, Vincianne, Pauline et bien d’autres… Solitaire qui a des amis, timide au tempérament bagarreur…
Il a été capable d’inventer avec minutie un autre lui-même, d’endosser une panoplie de rebelle et de révolté. De créer une vie de braqueur, pour camoufler une incarcération pour viol. Capable en liberté de marquer son écœurement devant les agissements du serial killer lorsqu’on raconte les crimes à la télé, capable implicitement de requérir la peine de mort pour lui. En affirmant « si c’était ma fiancée, je ferais justice moi-même ».

Le personnage de « Joe », Guy Georges l’a inventé enfant. Fasciné par « Joe l’Indien » dans les aventures de Tom Sawyer, le jeune Guy s’identifia à ce héros négatif, exclu, parce qu’Indien, joueur de couteau et accusé de meurtre. Parmi les résidents des squats de la rue Didot et de la rue Saint-Sauveur, tous décrivent un « Joe » blagueur, à la nature souvent enjouée.
Aujourd’hui encore, plusieurs gardiens de la prison de la Santé affirment qu’il était un détenu « agréable » avec lequel ils avaient plaisir parfois à discuter. À aucun moment, un seul squatter ne se douta de sa double vie. Un jeune psychiatre, qui à cette époque s’était lié d’amitié avec « Joe », avoua qu’il n’avait jamais décelé dans son comportement le moindre signe de violence ou de dangerosité.

– Et puis, pour l’État civil, il y a Guy Rampillon : un orphelin trimballé de maisons d’accueil en foyers, d’errance en maisons de correction. Un enfant adoptif, fils de personne. L’enfant métis abandonné à la naissance par sa mère et qui ne découvrira l’identité de son père qu’au moment de son arrestation en 1998. « Le fils de personne, l’enfant prêté par le DDASS, surnommé « noiraud » à l’école, il souffre depuis toujours d’une faille identitaire très importante », expliqua le psychiatre Henri Grynszpan.
Un garçon désœuvré, que rien n’intéresse et qui ne voit aucune issue à la grisaille de sa vie. Zonard, paumé, il cherche en permanence la compagnie des marginaux, des exclus, les seuls capables de le comprendre, lui le tueur perdu dans le monde « normal ».

De cette identité morcelée, tiraillée entre la marginalité et le besoin de reconnaissance, serait née selon les psychiatres « Joe the killer », alias Guy Georges. Un homme passionné par la traque des femmes, auteur de ce rituel où les jeunes femmes sont à sa merci, où il découpe les vêtements et les sous-vêtements, où le partenaire, l’autre n’existe pas. Celui qui a tué sous l’emprise de « pulsions irrépressibles ».
C’est cette part de lui-même que les avocats de la défense ont réussi à atteindre lors de son procès, pour le pousser dans ses retranchements, le faire craquer, pour qu’apparaisse enfin au grand jour sa facette meurtrière. La même qu’il n’aurait pas su maîtriser lors de ses aveux.
À la barre, le policier qui avait à l’époque réussi à le faire parler témoigna : « Nous l’avons eu par les sentiments. En partant sur la notion de mère, nous l’avons désarçonné et troublé. On ne s’est pas adressé à ‘Joe the killer’ ou à Guy Georges, mais à Guy Rampillon ».

Lors du procès, il était stoïque, et observa pendant plus de cinq minutes les corps martyrisés de ses victimes sans ciller.
Après ses aveux, les familles des victimes attendaient de Guy Georges des explications.
Celui qui ne voulait plus parler a enfin confessé ses pulsions criminelles et sa personnalité sans pitié :
« Quand je frappais, j’étais dans l’état que je n’explique pas. J’ai conscience sans être conscient. Dans ces moments-là, je n’ai aucune pitié ».
« C’est le désir sexuel ou le désir de tuer qui vous animait ? », l’interrogea alors le président Yves Jacob.
« Tuer », répondit sans hésiter Guy Georges.

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Selon le docteur Henri Grynszpan, la fureur destructrice de Guy Georges envers ses victimes aurait eu pour mobile possible leurs caractéristiques communes. « Ce qui accroche son regard dans la victime, ce n’est pas la faiblesse ou la vulnérabilité, mais au contraire sa beauté irradiante, son caractère socialement adapté qu’il repère à ses vêtements, à l’énergie vitale qu’elle dégage », a-t-il expliqué.
« Ce qui lui est insupportable, c’est la vie chez l’autre, la réussite, qui le renvoie à son propre sentiment de frustration et d’échec », a-t-il ajouté.
Guy Georges voulait des victimes terrorisées et à sa merci, sans réaction, paralysées par la peur. Les jeunes femmes qui ont pu lui échapper sont celles qui ont réagi, en criant, en le repoussant, en courant.
Comme tous les tueurs en série, il est, au départ, quelqu’un de profondément lâche. Il s’attaquait toujours à plus faible que lui : en l’occurrence, une femme seule.
Au début des années 80, il confia à un de ses codétenus sa difficulté à aborder les femmes et le sentiment d’infériorité que celles « bien dans leur peau » lui inspiraient.

Un autre codétenu, qui a côtoyé Guy Georges à la prison de Caen, présenta une facette supplémentaire de la personnalité du tueur : sa peur de la violence. « Je me souviens d’un épisode où il avait été provoqué par des insultes d’un autre détenu et il n’avait pas répliqué. À plusieurs reprises, il a montré ce refus de l’affrontement », expliqua-t-il. Il n’opposa effectivement aucune résistance à chacune de ses arrestations.
Les experts ont noté que sur les 20 agressions reprochées à Guy Georges au cours de sa vie, il en niait 4 où les victimes avaient eu la vie sauve et l’avaient fait fuir : ce sont les « échecs » dans sa vie de tueur en série.

Guy Georges, comme de nombreux tueurs en série, est un marginal, un délinquant qui a vécu de petits boulots en petits boulots, de squats en squats, de galères en galères. Il a commis toutes sortes de crimes, et pas seulement sexuels : des vols, des agressions, des cambriolages, des trafics de stupéfiants. Des délits qu’il continua d’ailleurs à commettre quand il se mit à assassiner des femmes.

Comme beaucoup de tueurs en série, il est venu progressivement au meurtre. Adolescent, il commença par voler dans le porte-monnaie de sa mère adoptive puis il commit des petits délits, des vols de motos. Il passa un palier en tentant d’étrangler ses deux sœurs adoptives à 15 ans, avant de plonger, vers 17 ans, en agressant des femmes, en les violant puis en les tuant. « Il y a vraiment eu, chez lui, une graduation dans l’acte criminel ».

Guy Georges a eu très peur après son premier meurtre, mais avec les suivants, il a pris confiance et sa crainte a disparu. Résultat, il a commis des erreurs qui ont fini par le confondre : il a laissé des traces de sperme sur les lieux d’un crime, de la salive sur le mégot d’une cigarette…

Il n’a jamais dit pourquoi il s’était mis à tuer. Il a simplement expliqué qu’il avait des fantasmes de viols depuis longtemps. Il a commencé par assassiner des femmes qu’il croisait dans la rue et qui le faisaient « flasher« , selon ses propres termes. Il « enchaînait » les meurtres, sauf quand il était en prison. Mais dès qu’il sortait, il recommençait, à intervalle régulier.

Michel Dubec est psychiatre à Paris. Il a examiné Guy Georges à sept reprises entre 1998 et 1999, après son arrestation et son incarcération à la Santé. «Ce qui m’a frappé en premier», se souvint l’expert devant les jurés, «c’est sa mémoire parfaite de toute sa biographie et l’importance qu’il accorde au regard des autres sur lui. J’ai eu l’impression d’avoir en face de moi un individu hyper adapté au monde réel».
Mais aussi un individu froid, «sans aucune émotion ni sensation sur ses actes passés», qui n’exprime pas de regret sauf de manière convenue ou contrainte.
«Guy Georges ne souffre d’aucune aliénation mentale, c’est un être responsable, conscient de ses actes au moment des crimes, pour lequel il y a peu d’espoir thérapeutique».
Incurable donc. «À 14 ans, il agresse Roseline M., une de ses sœurs de lait qu’il aime bien et avec laquelle il n’a aucun problème. C’est un acte sans raison ni regret, une violence prédatrice qui est la marque des plus grands psychopathes», affirme le psychiatre.

«Il avait un sentiment d’invincibilité par rapport à la police et à la justice, il se sentait sans doute très fort», a dit ensuite un policier de la Brigade Criminelle, qui le cherchait alors depuis 1994 et l’avait interrogé une première fois en 1995, sans succès.

Selon son avocat, Guy Georges aurait entrepris une thérapie depuis sa condamnation.
«Il a déjà vu deux fois un psychologue et veut aussi voir un psychiatre», a affirmé l’avocat. «Guy Georges ne fait pas appel de sa condamnation par la cour d’assises de Paris, car il assume la peine qui lui a été infligée», a expliqué Me Ursulet. Selon lui, son client «a pris conscience de la gravité des faits qu’il a commis», et «a décidé seul cette thérapie» : «Il veut comprendre deux choses, pourquoi il a fait ça et pourquoi sa mère l’a abandonné».

Citations

« Le foyer, ce n’est pas fait pour arranger un homme, c’est l’apprentissage de la prison » : Guy Georges.

« Ce soir-là j’étais en chasse, donc je disposais d’un couteau et de bandes adhésives dans mon sac (…). Je savais que j’allais la tuer » : déposition de Guy Georges en 1998, à propos de meurtre de Catherine Rocher.

« En suivant le procès et lorsque j’entends les points de vue des experts psychiatriques, l’image que j’en avais à l’époque me paraît très décalée… Dans l’univers de la prison, c’était un type sympa, sportif, drôle, et très sociable. J’ai l’impression d’avoir affaire à deux personnages juxtaposés. J’ai du mal à croire que c’est la même personne. Cela accrédite la thèse des experts : c’est un vrai pervers » : Jean-Jacques D., qui donna des cours à Guy Georges, dans la prison de Caen en 1991-92.

« Pourquoi mes parents m’ont-ils abandonné ? Pourquoi m’a-t-on retiré mon identité ? Pourquoi les mensonges de la DDASS quand je recherche cette identité ? Pourquoi ne s’est-on pas penché sur mon cas après ma première incarcération, puisque je présentais une certaine dangerosité ? Pourquoi ai-je été condamné à 10 ans de réclusion à Nancy en 1984, en deux heures et demie, délibéré compris ? Pourquoi ma folie meurtrière commence en 1991 ? Pourquoi on m’arrête pas en 1995 ? Pourquoi, quand on m’interroge sur mon CV, on s’arrête à 18 ans, et que les 20 autres années sont racontées par d’autres ? Pourquoi je suis devenu ce tueur implacable ? Pourquoi alors est-ce que j’aime passionnément mes amis, mes petites amies, ma famille, pourquoi est-ce que je suis capable de plaisanter ou rire quand je souffre ? » : déclaration de Guy Georges avant que les jurés ne se retirent pour voter sa condamnation.

« J’ai entendu dire que vous avez été placé à la DDASS, M. Guy Georges. Moi aussi, j’ai été placée à la DDASS, ma mère m’a abandonnée avec cinq frères à l’âge de cinq ans. Ce n’est pas pour ça que je suis devenue délinquante » : Mme Sirotti, mère de Magali, durant le procès.

« Vous n’avez rien compris, Monsieur. Hélène, c’était la vie, vous êtes la mort » : la sœur d’Hélène Frinking, durant le procès.

« Tu peux demander pardon à Dieu, à qui tu veux, mais tu ne peux pas demander pardon aux familles pour un truc comme ça, t’as pas le droit, car tu sais très bien ce que tu fais » : Franck Sirotti, le frère de Magali, durant le procès.

« Pour moi, son seul accent de sincérité aura été quand il a dit qu’il pisse sur la justice » : Liliane Rocher, mère de Catherine, durant le procès.

« Vous êtes quelqu’un de complètement bidon à un degré très désagréable pour moi. Vous portez le pull blanc de l’innocence, vous êtes là à plastronner, je trouve ça insupportable » : le père de Pascale Escarfail, durant le procès.

Bibliographie

Guy Georges : Contre-enquête sur « le tueur de l’est parisien »
Résumé : « Mais qui est donc cet homme qui a fait frémir la France entière ? Pourquoi des actes aussi violents, une répétition de meurtres à peine descriptibles ? Comment ce tueur, qui a passé plus de la moitié de sa vie en prison, a-t-il pu se faufiler à ce point entre les mailles du filet de la police et des avis des psychiatres ? Après une longue et minutieuse enquête, les auteurs de ce livre ont fait pour nous le parcours d’un homme qui, dès sa naissance, est marqué par un sombre destin. Ils ont ainsi rencontré policiers, avocats, familles des victimes, relations de « squat » et de galère afin de dégager le portrait de ce tueur en série. »
Critique : Les auteurs tentent d’expliquer les pulsions morbides de Guy Georges. Ils s’insurgent des erreurs et de la froideur de la justice, qui préfère juger « rapidement et mal » que « lentement et bien ». L’ouvrage, chronologique, suit Guy Georges de sa naissance jusqu’à son arrestation en 1998. Le livre est illustré de photos inédites de Guy Georges dans l’intimité.

Hélène f. victime d’un tueur en série
Résumé : La mère d’Hélène Frinking, victime du tueur en série de l’est Parisien, Guy Georges, nous livre son expérience personnelle sur l’enquête, la police, la justice, le deuil…
Critique : On parle beaucoup trop souvent des tueurs et pas de leurs victimes : non seulement celles qui sont tuées, mais aussi leurs familles. Le courage d’Anne Gautier est incroyable et l’amour qu’elle a pour sa fille transparaît dans tout le livre. Dans cet ouvrage, elle nous explique les nombreux dysfonctionnements de la police et de la justice dans l’affaire Guy Georges. La froideur de l’appareil judiciaire, le manque d’information, les erreurs et errements de l’enquête. Sans haine, mais avec colère, elle met le doigt « là où ça fait mal ». Pour terminer le livre, elle laisse le tueur et la justice de côté et revient au plus important, sa fille Hélène, qu’elle fait revivre avec de très jolis mots. Un livre à lire !

Guy Georges, un ami insoupçonnable ?
Résumé : « Philippe Tersand, psychiatre, j’ai fréquenté durant plus de trois ans, à titre amical, Guy Georges, surnommé Joe, celui que les médias ont appelé le « tueur de la Bastille », sans que rien ne me permette de me douter de quoi que ce soit. L’histoire commence à mon retour à Paris fin 1993. Par une suite de hasards. Dans la confusion des termes répercutés par les médias (« pervers narcissique », « psychopathe », etc.), j’ai envie de parler de la psychiatrie d’aujourd’hui et du rôle qu’on lui demande de jouer dans ce type d’affaires criminelles ».
Critique : L’auteur, qui écrit sous le pseudonyme de Philippe Tersand, est psychiatre des Hôpitaux dans l’est de la France. Il a soutenu les squats militants dans lesquels a vécu Guy Georges. Il a côtoyé et est même devenu ami avec ce « type plutôt courtois et doux », qui menait une vie normale avec sa petite amie et qui, s’il ne cachait pas ses séjours en prison, leur donnait une raison beaucoup plus avouable que les agressions sexuelles. Il décrit la perplexité horrifiée dans laquelle la révélation des crimes l’a plongé.

Guy Georges – La traque
Résumé : L’affaire du « tueur de l’Est parisien » reste légendaire à la Crim’. Jugé et condamné à la perpétuité en 2001 pour le meurtre de sept jeunes femmes, Guy Georges aura échappé à la police durant sept longues années. Sept ans d’acharnement, de recherches et d’échecs, en dépit des indices que le meurtrier laissait derrière lui. Une affaire qui a mis en lumière les failles d’un système, mais qui a aussi permis la création d’outils d’investigation de pointe, tel le fichier national automatisé des empreintes génétiques.

Pour ma fille, victime d’un tueur en série
Résumé : Au cours du procès de Guy Georges, Jean-Pierre Escarfail, le père de Pascale, prend conscience de l’ampleur de la criminalité sexuelle. Chaque semaine, plusieurs femmes sont violées et tuées en France. Chaque année, plus de 30 000 personnes subissent un viol, effraction de leur être le plus intime. Nous pouvons tous être un jour confrontés à un tel crime, dans notre chair, celle de nos enfants ou de nos proches.
Pour la première fois, un livre regroupe enquêtes minutieuses et témoignages bouleversants sur la douleur des victimes et leurs difficultés à se reconstruire, sur le risque qu’encourt la population, sur le parcours des violeurs et des tueurs en série. L’auteur relance le débat sur les dysfonctionnements de notre système judiciaire, mais aussi sur les formidables possibilités qu’offrent les nouvelles technologies pour prévenir les récidives.

Serial douleur
Résumé : « Serial Douleur, Sept familles face à Guy Georges » est un document troublant, un voyage sans complaisance dans le deuil et la souffrance, la reconstitution minutieuse des sept crimes, des sept ans d’enquête et des trois semaines de procès qui ont conduit le serial killer à la maison centrale de Moulins-Yzeure où il purge actuellement sa peine de prison à perpétuité.

L’énigme des tueurs en série
Résumé : Expert psychiatre de Guy Georges, Patrice Allègre, Pierre Chanal, Michel Fourniret et quelques autres, Daniel Zagury affronte l’énigme des tueurs en série. Qu’est-ce qui pousse certains hommes à commettre des horreurs et à recommencer encore et encore ? La réponse à cette question, c’est ce que nous brûlons de savoir et ce que nous refusons de regarder en face. Daniel Zagury entraîne le lecteur dans les arcanes des processus psychiques en cause chez ces criminels de l’extrême. Il compare ce qui rapproche et ce qui différencie les serial killers des auteurs de génocide. Sa contribution soulève des interrogations vertigineuses.

Filmographie

Documentaires :
– Les Documents du dimanche : « L’empreinte du crime », France 2. Ce documentaire aborde la cas de Guy Georges en traitant de l’empreinte ADN.
– Faites entrer l’accusé : « Guy Georges, le tueur de l’Est parisien », France 2.
Chroniques criminelles : « L’affaire Guy Georges, le tueur de l’est parisien », NT1.
– « Guy Georges, enquête sur un tueur en série », d’Alain Hamon, sorti en 2000.

Films : 

L’Affaire SK1
Résumé : « L’affaire SK1″ replonge le spectateur dans les méandres de cette histoire criminelle hors norme, en suivant à la trace un jeune policier, Charlie, inspiré d’un des enquêteurs du 36 quai des Orfèvres, qui a travaillé des années sur ce dossier. »
Critique : Un film poignant mais sobre et réaliste, qui évite le voyeurisme, car il ne donne jamais le point de vue du tueur. Il commence par le procès de Guy George puis alterne les scènes au tribunal et les retours en arrière, durant l’enquête. Les comédiens sont justes, et l’histoire retranscrit bien l’enquête des policiers, leurs tâtonnements, leurs erreurs, leurs rivalités, leur découragement, les fausses pistes, la monotonie, les doutes et le temps qui passe.

Liens

Un rapport du Sénat sur le FNAEG (fichier national des empreintes ADN).
– Le syndicat de la magistrature frileu face au FNAEG.
– Article du Parisien : Le FNAEG, meilleur allié des enquêteurs

Articles de Journaux sur Guy George : 

L’Express : le cas Guy Georges // Sept ans de traque pour un tueur en série

Le Point : ce que l’affaire Guy George a changé

Paris Match : Guy Geroge, quand le serial killer rôdait dans Paris

Libération : La «co-enquête» d’une mère en deuil : un article de Patricia Tourancheau sur le combat et le livre d’Anne Gautier, la mère d’Hélène Frinking.

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