Article mis à jour le 26 septembre 2015

La police a arrêté Jeffrey Mailhot, un jeune homme discret de 33 ans qui jouait à la Nintendo avec les enfants de ses voisins, et l’a désigné comme étant un tueur en série responsable des meurtres de trois femmes de Woonsocket.

Mailhot, qui n’a jamais été inculpé de quoi que ce soit de sa vie, a emmené ses victimes chez lui, les a tuées, puis les a démembrées. Il a placé les morceaux des corps dans des sacs poubelle, qu’il a jeté dans des bennes à ordures en différents endroits de la ville.

Le chef de la police de la ville, une petite agglomération ouvrière, a affirmé qu’il n’avait jamais rencontré une affaire aussi horrible.

Mailhot a été arrêté à la mi-juillet pour les agressions de deux femmes qu’il avait étranglées et presque tuées en février et juin 2004. Ces deux femmes étaient des prostituées qu’il avait emmenées chez lui. Un coup de fil anonyme a indiqué aux enquêteurs que ces deux agressions et les disparitions des trois femmes étaient liées.
Jusque là, la police n’avait jamais relié les disparitions de Audrey Harris, 33 ans, Christine Dumont, 42 ans, et Stacie Goulet, 24 ans.

Mailhot a été interrogé durant cinq heures et, selon les policiers, il a admis avoir assassiné les trois femmes.
La police et la société de travaux publics de Woonsocket ont exploré les canalisations d’égouts devant la maison de Mailhot et ont emporté certains morceaux comme preuve, ainsi que de la boue trouvée à l’intérieur. Ils ont découvert les restes d’un corps humain qui pourrait être celui de Stacie Goulet.
Cette dernière, qui avait deux enfants de 2 et 7 ans, et était enceinte de deux mois, a disparu après être allé voir un feu d’artifice au Parc du Mémorial des Vétérans de la Deuxième Guerre Mondiale, le 3 juillet dernier.
Audrey Harris, qui avait des problèmes de drogue, a disparu le 9 février 2003, après avoir téléphoné à sa mère pour lui annoncer son intention de rejoindre un programme de soin contre son addiction.
Christine Dumont, qui avait deux garçons de 9 et 19 ans, a été vue pour la dernière fois sortant de la voiture d’une amie le 23 avril 2004. Elle vivait avec un concubin depuis 23 ans et venait de terminer un programme de réhabilitation contre la drogue. Un an plus tôt, elle avait été violemment frappée et laissée pour morte par un autre agresseur en série, Timothy Scanlon, qui devrait bientôt être jugé pour plusieurs enlèvements et agressions.

Ces trois femmes étaient connues des services de police pour des problèmes de prostitution ou de drogue. Toutes trois ont rencontré Mailhot dans la rue et sont venue chez lui volontairement.
Selon le Capitaine de la police, Luke Gallant, « Mme Harris a été tuée juste après être entré chez Mailhot, vraiment juste après avoir passé la porte. Son corps a ensuite été démembré et les morceaux placés dans des sacs poubelle que l’accusé à jeté dans les bennes à ordures de centres commerciaux de la région ».

La police continue d’enquêter mais ne pense pas que Mailhot ait pu commettre des meurtres supplémentaires.

Les amis et les voisins de Mailhot ont exprimé leur surprise après la conférence de presse de la police. Le capitaine Gallant a ajouté « M. Mailhot avait un emploi ordinaire. Il allait au travail régulièrement, n’avait aucun casier judiciaire, ni même une amende pour excès de vitesse. En fait, il est difficile de comprendre comment il a été capable de faire ça. […] Je vous encourage à réfléchir sur le fait que Jeffrey Mailhot ait pu exister au sein de notre communauté sans que quiconque qui le connaissait n’ait pu se douter de quoi que ce soit ».
Selon le propriétaire du bar dans lequel Mailhot se rendait tous les samedis, ce dernier ne buvait que de la bière sans alcool et ne se saoulait jamais. Il se comportait toujours de manière correcte, gentille, « mais n’était pas très causant ».
Les clients d’un autre bar ont expliqué qu’ils l’avaient vu parler à des prostituées, mais toujours de manière très convenable : « Il avait la réputation d’un homme qui allait vers elle, qui leur offrait à manger, à boire ou un endroit pour se laver lorsqu’elles n’avaient nul part où aller. Il les nourrissait, tout ça… ».

Seuls quelques voisins ont admis qu’ils le trouvaient “solitaire et renfermé”, “trop timide” ou “un peu bizarre”.