Article mis à jour le 15 septembre 2022

De nombreuses personnes pensent que l’apparition des tueurs en série est un phénomène récent. C’est faux.
Les tueurs en série sont apparus avec la violence, avec l’envie, avec la frustration, avec la colère et la haine, avec le pouvoir… : avec les Hommes.
Ils sont simplement plus nombreux à notre époque et, surtout, ils sont nettement plus médiatisés.

“Jack l’Éventreur” est devenu mondialement connu grâce aux nombreux journaux qui relataient quotidiennement ses méfaits avec délectations (et qui étaient certains de vendre beaucoup d’exemplaires…), en Angleterre, mais aussi dans toute l’Europe et aux États-Unis.

Le meurtre en série dans l’Histoire

En novembre 1983, le “Time” (le magazine américain) a décris les tueurs en série comme «un nouveau genre de tueurs».
Nombre de ces commentaires était courants dans les années 1980. Ils étaient également erronés. Quelques auteurs, qui avaient une compréhension légèrement meilleure de l’Histoire, ont affirmé que le premier tueur en série a été Jack l’Éventreur, au 19e siècle. Mais eux-aussi se sont trompés de presque deux millénaires.

En fait, le premier cas de meurtre en série “consigné” concernait une femme, Locusta, une empoisonneuse professionnelle qui tuait aussi “pour le plaisir”. Elle fut exécutée par ordre de l’empereur romain Galba en 69 après JC, pour les meurtres de l’Empereur Claudius et de son fils Britannicus.
Près de 400 ans plus tard, dans le Yemen du 5ème siècle, le riche Zu Shenatir attirait des garçons chez lui en leur promettant de la nourriture et de l’argent. Il les violait avant de les jeter par la fenêtre la plus haute de son habitation. Le nombre de ses victimes n’est pas connu, mais les archives disent que Zu Shenatir fut tué avec un couteau par un des garçons qu’il tentait de violer, chez lui.

En Europe, les premiers tueurs en série connus sont apparus aussi bien dans les rangs de la noblesse que parmi les paysans. Le baron Gilles de Rais, homme le plus riche de France et compagnon de Jeanne d’Arc, fut pendu et brûlé vif en 1440 pour avoir assassiné des enfants lors de rituels sataniques pervers.
Margaret Davey, une cuisinière anglaise, fut ébouillantée vivante en 1542 pour avoir empoisonné plusieurs de ces employeurs sans raison apparente.
Au moins cinq assassins sadiques furent condamnés en tant que “loup-garou”, en France et en Allemagne, entre 1573 et 1590.

Erzbeth Bathory
Erzbeth Bathory

En 1661, la Comtesse Hongroise Erzebeth Bathory fut condamnée à être emmurée vivante parce qu’elle avait torturé des centaines de jeunes femmes “pour s’amuser”.
L’empoisonneuse française Marie de Brinvilliers pratiqua son “art” sur des invalides, puis s’en prit à son propre père, ses amis et ses voisins. Elle fut exécutée pour ses crimes en 1676.
Quatre ans plus tard, la France fut ébranlée par le scandale de la “chambre ardente”, impliquant la maitresse du Roi Louis XIV et un prêtre catholique, qui avaient tué des dizaines de personnes.
En 1719, les autorités italiennes exécutèrent une femme, La Tofania, parce qu’elle avait empoisonné près de 600 personnes !

La “tradition” européenne des tueurs en série se perpétua au 19e siècle, notamment avec l’Allemande Gessina Gottfried, décapitée en 1828 pour avoir empoisonné 20 personnes depuis 1815.
En Angleterre, les “résurectionnistes” Burke et Hare, fatigués d’exhumer des cadavres dans les cimetières pour fournir des médecins anatomistes peu scrupuleux, tuèrent 11 personnes avant d’être arrêtés en 1828.
En 1850, un mendiant Autichien nommé Swiatek nourrit sa famille avec, au moins, six enfants qu’il avait tués.

Hélène Jegado
Hélène Jegado

La cuisinière Bretonne Hélène Jegado fut exécutée un an plus tard, accusée d’avoir empoisonné 60 personnes en 20 ans.
Joseph Phillipe assassina des prostituées françaises vers 1860, et “Jack l’Éventreur” fit de même à Londres 20 ans plus tard, inspirant de nombreux imitateurs à Moscou, Vienne, au Nicaragua et au Texas, jusqu’en 1900.
Amelia Dyer, une “fermière de bébé” (“baby farmer“) britannique, fut condamnée en 1896 pour les meurtres d’au moins 15 nourrissons.
Quelques années plus tard, le Français Joseph Vacher fut exécuté pour avoir assassiné 14 personnes en 3 ans.

“L’explosion” des tueurs en série aux USA

Aux Etats-Unis, les frères Harpe terrorisèrent la “piste sauvage” dans les années 1790, en étripant leurs victimes et en jetant leurs corps lestés de pierres dans des rivières ou des lacs pour qu’on ne les découvre pas.
John Dahmen, condamné pour deux meurtres dans l’Indiana en 1820, en confessa bien d’autres commis en Europe et en Amérique.
Samuel Green, assassin de la Nouvelle Angleterre, fut condamné à mort pour “de nombreux meurtres” en 1822.
Quarante ans plus tard, les frères Espinoza voulurent se venger de la Guerre du Mexique (perdu par les Mexicains) en massacrant 26 américains à travers tout le sud-ouest du pays.
Le “clan” des Bender assassina au moins une douzaine de voyageurs au Kansas en 1872 et 1873, et s’enfuit avant que la justice ne les rattrape.
Thomas Piper fut condamné à mort pour les meurtres de trois femmes en 1875, et l’adolescent Jesse Pomeroy fut condamné à la prison à vie pour les tortures et les meurtres des enfants de ses voisins.
Stephen Richards, le “Démon du Nebraska”, tua au moins neuf personnes avant d’être arrêté en 1879.

Jane Toppan
Jane Toppan

À Chicago, le sadique Herman Mudget (alias “Docteur H. H. Holmes”) construisit un “château de torture” pour assassiner les femmes qui visitaient l’Exposition Universelle de 1893. Condamné pour un meurtre, il en avoua 26 autres.
L’infirmière de Nouvelle Angleterre Jane Toppan commença à empoisonner ses patients en 1880. Durant son procès, 20 ans plus tard, elle admit en avoir tué 31, mais le procureur affirma que le “compte juste” approchait plutôt de 100.

De nos jours, la population et les autorités américaines se préoccupent beaucoup de ce problème et l’angoisse est palpable. Et pourtant, l’Amérique doit beaucoup de sa fameuse légende du “Far West” (et beaucoup de sa nature moderne) à des tueurs pathologiques qui ont été transformés en héros, voire en légende, par une déformation de l’Histoire.
Le montagnard John Johnston (“Jeremiah Johnson” dans le film avec Robert Redford) tua un nombre incalculable d’Indiens et mangea leur foie dans un “geste de mépris”.
Henry McCarthy, plus connu sous le nom de “Billy The Kid”, assassina moins de la moitié des victimes que le roman du 19e siècle lui attribut, mais était tout de même un “tueur de flics ” sans remords et un homme brutal.
L’alcoolique Clay Allison tua un compagnon de couchette parce qu’il… ronflait.
Bill Longley et John Wesley Hardin (40 victimes connues, “sans compter les Mexicains”) étaient des racistes à la gâchette facile qui massacrèrent des noirs, des hispaniques et des Indiens pour un oui ou un non, et qui n’hésitaient jamais à tirer dans le dos d’un shérif si l’opportunité se présentait.
Même ceux qui servaient (sporadiquement) la loi, en tant que Marshal, gardaient habituellement un œil sur les banques ou les diligences non accompagnées pour y faire “leurs emplettes”.
Leur déification actuelle, à travers les romans et les films, n’a rien à voir avec la réalité. Elle est même totalement déplacée.

Durant le 20e siècle, les tueurs en série offrirent aux médias certains de leurs articles les plus horribles.

Leonard Nelson
Leonard Nelson

Leonard Nelson, l’étrangleur qui aimait citer la bible, viola et assassina ses différentes logeuses d’une côte à l’autre vers 1920 et fut finalement pendu au Canada.
Le “Boucher Fou de Cleveland” fut la sensation des années 1930 et Elliot Ness lui-même ne parvint pas à l’arrêter. Il disséqua et démembra 16 victimes avec tant d’adresse que 10 des crânes ne furent jamais retrouvés.
Les unités de la Garde Nationale Américaine durent traquer le jeune Charles Starkweather, qui tua 11 victimes entre décembre 1957 et février 1958, accompagné par sa petite amie, Caril Fugate.
Deux ans plus tard, la “Bête du Sexe” Melvin Rees choqua la nation toute entière avec ses abominables meurtres de huit femmes dans le Maryland et en Virginie.
Quand Albert DeSalvo confessa les 13 meurtres de “l’Étrangleur de Boston” en 1967, les autorités avaient reconnu les signes avant-coureurs de ce que l’un des portes-paroles du FBI avait appelé «une épidémie de folie homicide».

En fait, bien que le meurtre en série ne soit pas un phénomène neuf ou moderne, le nombre de tueurs et leurs victimes a, par contre, dramatiquement augmenté durant le dernier quart du 20e siècle.
Entre 1900 et 1959, la police des États-Unis enregistrait une moyenne de deux tueurs en série par an dans tout le pays. À partir de 1969, les autorités comptaient six cas par an, et ce nombre tripla dans les années 1970.
En 1985, de nouveaux tueurs en série étaient signalés avec une moyenne de trois par mois, un “taux” qui est resté assez stable durant les années 1990-2000.

Quoi que cela signifie en termes de dégénérescence sociale, le meurtre en série est de toute façon une “industrie en pleine croissance” à travers le monde, et un véritable défi pour la police et la justice du 21e siècle.

Les croque-mitaines du 20e siècle ?

Bien que le terme “serial killer” ait été créé en 1971, des fables très anciennes au sujet de “monstres humains” révèlent qu’il a toujours été dangereux de s’éloigner de la route et d’accepter l’aide d’un étranger. Les personnages des comtes de Grimm sont des métaphores vivantes de la soif de sang des hommes. Les horribles histoires de Barbe Bleue et de sa chambre sanglante, de grands loups affamés, d’ogres dévoreurs d’enfants, de trolls rôdant sous les ponts et des sorcières dans la forêt, qui s’en prennent tous à des victimes innocentes, nous rappellent nos “monstres” contemporains.
Ces histoires en forme d’avertissement représentent peut-être une manière “pré-psychologique” de comprendre le côté sadique de la nature humaine.

Werewolf
Représentation d’époque de Peter Stubbe

– Loups-garous
La “lycanthropie” est un concept ancien créé pour décrire l’horreur de meurtres sexuels insensés. Le “loup-garou” était un homme, un prédateur sexuel (parfois cannibale), qui terrorisait les villages du 16ème siècle, à tel point que les autorités le considéraient comme l’un des problèmes sociaux les plus pressants de l’époque.
Parmi les plus célèbres de ces “hommes loups”, on connait surtout Gilles Garnier, un Français, et Peter Stubbe, un Allemand. Tous deux s’attaquaient aux enfants, les éventraient et les dévoraient. Stubbe en vint même à mutiler sauvagement son propre fils et à manger son cerveau.
Le mythe du loup-garou est encore populaire de nos jours. On entend toujours que la pleine lune fait sortir les fous…

Albert Fish
Albert Fish

Albert Fish, le tueur d’enfants cannibale, était surnommé le “loup-garou de Wisteria” et aimait danser nu sous la pleine lune.
Ed Gein faisait la même chose, mais vêtu de son “habit en peau de femme”.
Bobby Joe Long avait été opéré à l’adolescence pour enlever ses seins anormalement développés. Mais même après l’opération, il affirmait être affecté par les cycles de la lune à travers son propre “cycle menstruel”.

– Dr. Jekyll et Mr. Hyde
Le 19ème siècle a donné naissance à un autre prédécesseur du tueur en série : Dr Jekyll et de Mr Hyde. Robert Louis Stevenson a littéralement créé un homme-monstre qui incarne le “moi divisé”, apparaissant civilisé et rationnel à l’extérieur, alors qu’une brute sanguinaire se bat pour se révéler à l’intérieur.
L’une des particularités les plus surprenantes chez les tueurs en série est leur apparence aimable de “bon Docteur Jekyll”. Ils ont l’aspect et les agissements de n’importe quel autre homme, ils sont «anormalement normaux» comme dit Mark Seltzer. Si quelque chose en eux peut paraître dangereux, ils vont le neutraliser dans leur comportement.

John Wayne Gacy
John Wayne Gacy

L’imposant Edmund Kemper cultivait l’apparence du “gentil géant” qui l’aidait à attirer des auto-stoppeuses dans sa voiture.
Le charmant Ted Bundy portait un plâtre et demandait qu’on l’aide à porter ses livres.
John Wayne Gacy amusait les enfants hospitalisés dans son costume de Pogo le Clown. «Vous savez, les clowns s’en tirent avec le meurtre» a-t-il dit un jour. Gacy utilisait les menottes et les cordes “de magicien” avec lesquels il proposait des tours aux enfants, pour étrangler ses victimes.
Pour beaucoup de tueurs en série, l’affreux Mister Hyde apparaît seulement après que la victime est apaisée, en confiance.

– Frankenstein
En tant qu’homme obsédé par le fait de recréer un être humain à partir de morceaux de corps, le Docteur Frankenstein cherchait le même pouvoir ultime de création que Dieu lui-même. Il ambitionnait de recréer un être humain, alors que nos Dr. Frankenstein modernes sont plus doués pour l’art de la décomposition.

Denis Nilsen
Denis Nilsen

Jeffrey Dahmer et Dennis Nilsen ont tous les deux tenté de créer des “compagnons” grâce à des cadavres. Dahmer voulait créer des “zombies” qui ne le quitteraient jamais. Nilsen, qui désirait concevoir un “compagnon parfait” a dit : «Je crois que, dans certains cas, j’ai tué ces hommes pour créer la meilleure image d’eux-mêmes… Ce n’était pas vraiment un mal, mais plutôt un état parfait et calme pour eux» (comme s’il leur faisait une faveur…). «Je me souviens avoir été excité par le fait que je contrôlais totalement ce corps magnifique, que je le possédais».
Beaucoup pensent qu’Ed Gein essayait de “reconstruire” sa mère en volant des morceaux de cadavres dans un cimetière.

– Les Vampires
Et, bien sûr, l’un des surnoms de monstre les plus célèbres pour les tueurs en série est “vampire”. Dans le drame gothique, les vampires représentent la sexualité réprimée de la société Victorienne puritaine, des créatures de la nuit conduites par des désirs bestiaux.
Le motif du vampire est tellement fréquent que nous avons des vampires “localisés” : le Vampire de Dusseldorf (Peter Kürten), le Vampire d’Hanovre (Fritz Haarmann), le Vampire de Sacramento (Richard Chase)…

John George Haigh
John George Haigh

Kürten a affirmé que sa “plus grande satisfaction dans le meurtre était d’attraper le sang giclant de la blessure d’une victime dans sa bouche et de l’avaler“.
Un autre “vampire”, John George Haigh, a expliqué que des rêves terribles créaient sa soif de sang humain : «J’ai vu devant moi une forêt de crucifix, qui se transformaient peu à peu en arbres… Soudain, toute la forêt commença à se tordre et les arbres, rudes et droits, à suinter le sang… Un homme vint à chaque arbre pour prendre le sang… Le boire».

Les tueurs en série “anciens” : comment ont-ils expliqués leurs crimes ?

– Gilles de Rais

Ce baron français du 15ème siècle a assassiné plusieurs dizaines d’enfants. Gilles de Rais a gaiement déclaré qu’il avait torturé des innocents «uniquement pour mon propre plaisir et ma satisfaction physique, et pour aucune autre intention ou fin».

Gilles de Rais
Gilles de Rais

De Rais était incroyablement hardi dans sa manière de se “procurer” ses victimes : il envoyait ses serviteurs parcourir les campagnes, se saisir d’enfants et les ramener dans son château, de la même manière qu’il les envoyait collecter l’argent de leurs parents.
Pourquoi un héros, maréchal de France et compagnon de Jeanne d’Arc torturerait-il des enfants ? L’excuse de Gilles de Rais est étonnement moderne : il blâma ses parents. Ils ne l’avaient pas abusé physiquement. Mais de Rais se plaignit du fait qu’il était la victime malchanceuse de leur attitude amorale.
Alors que les lacunes parentales semblent courantes de nos jours, c’était quasiment un crime selon les standards médiévaux : les parents se devaient d’être des gardiens diligents contre les tentations du Diable. Gilles de Rais affirma que, lorsqu’il était enfant, le Mal était descendu sur lui «lorsqu’il était laissé seul, libre de faire tout ce qui lui plaisait et de prendre du plaisir dans des actes illicites».

– Jack l’Éventreur
Les abominables meurtres de Jack l’Eventreur ont déconcerté la police et terrorisé les habitants du quartier de Whitechapel. En tant que premier tueur en série “à sensation”, il est devenu le prototype du “lust killer“.
Le mystère lié à son identité rejoint le mystère de son mobile. Rien de semblable n’avait été vu auparavant. Pourquoi quelqu’un irait-il rôder, la nuit, et éviscérer des prostituées sans le sous ? La police pensa que l’Éventreur ne pouvait être qu’un fou. Les enquêteurs parcoururent les asiles d’aliénés, à la recherche d’un homme connu pour sa haine des femmes. Des immigrants fous, des bouchers lunatiques et même des membres de la famille royale soi-disant aliénés par la syphilis furent suspectés.
La plupart des gens pensèrent que Jack l’Éventreur devait être un immigrant (un Américain étant le suspect préféré) parce qu’un “véritable gentleman anglais” ne commettrait jamais de crimes aussi horribles…
Les meurtres de l’Éventreur amenèrent certains à spéculer qu’il devait être un médecin dérangé. Les asiles de fous furent fouillés et les murmures suspicieux firent échos dans les respectables maisons bourgeoises, mais il devint clair que l’Eventreur pouvait être n’importe qui. Le monstre “non-civilisé” avait agi de la manière la plus abominable devant la “bonne tenue” de la société Victorienne.

– Explications populaires
Au 19ème siècle, la civilisation a arrêté de considérer le Diable comme la seule et unique force derrière les comportements violents et sadiques. Les scientifiques et les écrivains ont commencé à chercher la “bête” à l’intérieur de l’homme. Les théories de Darwin sur l’évolution créèrent un pont entre la bête et l’homme. À quelle distance sommes-nous de nos ancêtres simiesques ? Pas très loin, selon les criminologues du 19ème siècle Cesar Lombroso et Max Nordau, qui pensaient que l’homme violent possédait un visage “primitif” avec de larges mâchoires et un front proéminent. En mesurant le tour de tête de criminels italiens, Lombroso croyait pouvoir cibler le criminel violent.
Bien que Lombroso et son système de mesures aient été discrédités depuis longtemps, le concept d’une brutalité animale refoulée en l’homme est toujours populaire de nos jours.
Franz Josef Gall a promu la “phrénologie”. En sentant les bosses sur la tête d’une personne, Gall croyait pouvoir prédire son caractère et son niveau d’intelligence. La physionomie, développée par Johann Kaspar Layatar, prétend pouvoir lire le caractère d’une personne dans ses caractéristiques faciales.

H.H. Holmes
H.H. Holmes

Ces théories étaient célèbres lorsque Herman Mudgett (plus connu sous le nom de H. H. Holmes) fut jugé pour les meurtres de plusieurs personnes dans son “château de l’horreur”. Le public, désireux de savoir pourquoi Holmes avait agi ainsi, se bouscula pour voir des dessins de son crâne, comme si la forme des certaines bosses sur sa tête allaient le désigner comme un meurtrier en puissance.
Holmes lui-même décrivit sa métamorphose vers le mal : «Mon apparence prend une forme Satanique prononcée… Ma tête et mon visage se sont graduellement allongés. Je crois réellement que je me transforme pour prendre le visage du Diable lui-même, mais la similitude n’est pas encore complète. En fait, je suis impressionné par le fait que je suis convaincu de ne plus rien avoir d’humain en moi».
Cette excuse habituelle, “le Diable m’a poussé à le faire”, était une tentative évidente d’éviter la corde. Elle échoua.

Bibliographie :

Tueurs en série de France

Gilles de Rais: Grand seigneur et tueur en série

Vacher l’éventreur : Archives d’un tueur en série

20 siècles de serial killers avant Jack l’Éventreur