Article mis à jour le 27 septembre 2015

Richard Williams, un ancien infirmier de l’hôpital des Vétérans de Colombia (Missouri) a été inculpé lundi 3 juin des meurtres de 10 patients, qu’il aurait tués en leur injectant un médicament paralysant qui les empêchait de respirer.

Les accusation contre Williams, 36 ans, concernent une période de quatre mois en 1992, durant laquelle il est suspecté d’avoir assassiné plus de 40 patients au Truman Memorial Veterans Hospital.

Utilisant des technologies qui n’étaient pas disponibles il y a dix ans, les policiers ont enquêtés à nouveau sur certaines de ces affaires et ont détermines que l’on avait injecté de la succinylcholine à ces patients peu avant qu’ils ne meurent.

Ce médicament est utilisé lorsqu’on intube un patient pour la respiration artificielle. Il cause une paralysie complète en moins de 90 secondes, empêchant la personne de respirer pour pouvoir mieux passer le tube. Mais, en dose trop élevée, il peut provoquer l’arrêt du coeur en moins de 10 minutes.

Richard Williams nie les faits qui lui sont reprochés. Il a été arrêté lundi matin, sans incident, chez lui à Saint Peters (où il vit avec son épouse et leur bébé), dans la banlieue de Saint Louis et a été conduit à la prison du Comté de Boone. Il doit comparaître vendredi.

L’enquête a été menée conjointement par la police de Colombia, le FBI et par le Ministères des Anciens Combattants.

Les familles de certains des vétérans décédés avaient perdu espoir que leurs morts ne soient jamais expliquées. Ils ont appris l’arrestation de Williams avec soulagement.

En 1992, une enquête du FBI et du Bureau de l’Inspecteur Général du Ministère des Anciens Combattants avait déterminé que 41 personnes étaient mortes à l’hôpital entre mai et août 1992, quand Williams travaillait. Les patients avaient 20 fois plus de risque de mourir lorsque Richard Williams travaillait que lorsque les 11 autres infirmiers étaient présents. Pourtant, en 1993, l’exhumation de 13 personnes n’avait pas permis de déterminer les causes de leur mort. La plupart des victimes était des hommes de plus de 60 ans.
Les agents du Ministères ont commencé une autre enquête en 2001, en demandant de nouveaux tests sur des tissus prélevés sur les corps en 1993. Et, en mai 2002, le laboratoire des Services Médicaux Nationaux a indiqué que de la succinylcholine était présente dans les tissus des 10 patients décédés. Et Williams était seul à chaque fois que l’un de ces dix patients était mort.

En 1993, Richard Williams avait affirmé au journal local, le Post-Dispatch, qu’on l’utilisait comme bouc-émissaire dans cette enquête. « Quelqu’un m’en veut » avait-il dit. Il avait expliqué qu’il travaillait souvent de nuit dans un service où la moitié des patients mourraient de cancer ou d’autres maladies graves. « Je ne suis pas coupable mais mon nom est étalé partout dans la presse. Et les gens pensent que c’est moi ».
Williams avait été licencié de l’Hôpital des Vétérans et a travaillé durant les 18 derniers mois comme employé en comptabilité à la Panera Bread Company de Richmond Heights.

L’enquête est encore en cours en ce qui concerne les 30 autres patients décédés dans des conséquences suspectes.

Une autre enquête est menée au Ashland Healthcare, où Richard Williams a travaillé de juillet 1993 à juillet 1994. Trente patients sont décédés durant cette période, alors que la maison de soins ne comportait que 60 lits. Six patients seulement sont morts en dix mois, après le départ de Williams, le 13 juillet 1994. Williams avait été licencié après un mauvais rapport d’inspection du Ministère des Personnes Agées.