Article mis à jour le 5 mars 2023

Citations

– « Ted a toujours été le meilleur des fils. Il a toujours été très attentionné. Parfois, je me demandais s’il oublierait la fête des Mères, avec la vie agitée qu’il menait. Mais il se débrouillait toujours pour venir avec un cadeau. (…) Il a toujours voulu être policier ou avocat » : Louise Bundy, mère de Ted Bundy.

– « Vous me demandez ce qu’un tueur ressent lorsqu’il traque sa proie ? C’est difficile à dire. Comment vous expliquer le goût de certaines choses… Comment décrire le goût d’une quiche ou celui d’une bouillabaisse ? » : Ted Bundy.

– « La personne avec laquelle j’ai grandi ne peut pas avoir fait les choses qu’ils affirment qu’il a faites. Je ne peux pas réconcilier l’image du tueur en série et du gamin qui courait jusqu’au porche de ma maison lorsque la première neige tombait en novembre, tout excité d’aller skier. Entre ces deux images, quelque chose s’est passé. Clairement, quelque chose a explosé » : Terry Storwick, ami d’enfance de Ted Bundy.

Au moment où il commettait ces viols, il avait le sentiment de posséder entièrement sa victime, « comme on possède une plante en pot, un tableau, ou une Porsche. C’était pour ainsi dire, être propriétaire de cette personne » : Ted Bundy.

– « Quelqu’un de vraiment habile, avec un peu d’argent, pourrait probablement passer inaperçu indéfiniment. Ma théorie a toujours été que pour chaque personne arrêtée et inculpée pour homicides multiples, il y en a sans doute au moins cinq autres en liberté » : Ted Bundy.

– « Tant qu’il fonctionne comme un avocat, tout est vraiment bien avec Ted. Puis, lorsque quelque chose lui rappelle qu’il est le prisonnier, vous sentez ces éclairs de colère, d’hostilité. Il veut toujours être la superstar. Mais il n’est bon que dans le premier quart du jeu dans lequel il se trouve. Ensuite, il se passe quelque chose » : Le procureur d’Aspen, Colorado.

– « Je ne me sens coupable de rien… Je plains ceux qui se sentent coupables… Je suis un salopard sans pitié » : Ted Bundy.

Bibliographie

Livres en français

Un tueur si proche
Résumé : « Voici la véritable histoire d’Ann Rule, ex-policière devenue chroniqueuse judiciaire, qui couvre la plus grosse affaire de sa vie et tente de rassembler des indices sur une kyrielle de mystérieux meurtres. Ann apprend que les soupçons portent sur un certain Ted Bundy. Impossible pour elle d’admettre que le monstre traqué n’est autre que son ami et confident, bénévole comme elle à SOS Suicide. Ted le chevalier servant qui la reconduisait chez elle au milieu de la nuit de peur que le tueur en cavale n’en fasse sa prochaine proie… »
Critique : Ann Rule a rencontré Bundy à « SOS suicide » et, à force de passer des nuits à travailler ensemble, ils sont devenus amis. Elle pensait bien le connaître et a découvert qu’il lui avait caché une très grande partie de sa vie et de sa personnalité. Ann Rule n’était pas amoureuse de Bundy, même si elle l’appréciait beaucoup, comme un petit frère. Il a pu la manipuler comme les autres femmes qu’il a connues. Elle a d’abord nié l’évidence puis a véritablement été terrifiée lorsqu’elle a compris que Bundy était vraiment un tueur en série. Elle n’a jamais pu expliquer ni le pourquoi, ni le comment. Elle donne à Bundy le bénéfice du doute et semble parfois lui trouver des excuses, comme si elle ne parvenait toujours pas à accepter la vérité. Peut-être se sent-elle un peu coupable de ne pas « avoir vu ni compris »… Ann Rule parle également des victimes de Bundy et de leurs familles, longuement, et je crois qu’elle est la seule à l’avoir fait.

Livres en anglais

The Phantom Prince: My Life With Ted Bundy
Résumé : Elizabeth Kendall est le pseudonyme d’Elizabeth Koepfler. Pour elle, Bundy était un homme normal, charmant, beau et gentil. Elle n’a pas voulu croire ni les journaux ni ses propres doutes lorsqu’elle a appris qu’il était un tueur en série.
Critique : Ce livre vous donne une bonne idée de ce que Bundy semblait être. Tous les gens qui le connaissaient pensaient que c’était un homme sympathique et l’on comprend presque pourquoi. « Elizabeth Kendall » décrit en détail la vie de Bundy et son passé, ses relations avec lui, les amis, la famille, les autres petites amies, les groupies… Elle ne parle que très peu des crimes et des procès et ne parvient pas à comprendre comment il a pu commettre des meurtres aussi horribles.
Elle décrit Bundy comme une personne adorable qu’elle a justement adorée, au point que sa vie est devenue un cauchemar : elle alternait entre l’amour, la jalousie, l’égoïsme, la peur, la confiance… Bundy l’a manipulée comme il l’a fait avec toutes les femmes qu’il a connues. Elle a noyé ses doutes dans l’alcool et a pensé qu’elle méritait d’être punie pour avoir fait part de ses soupçons à la police.

The Riverman: Ted Bundy and I Hunt for the Green River Killer
Résumé : Le détective Robert Keppel explique comment Ted Bundy l’a aidé, à sa demande, dans son enquête sur le Green River Killer. Keppel en a habilement profité pour faire parler Bundy du meurtre en général et de l’état d’esprit dans lequel peut se trouver un tueur.
Critique : Bundy a certainement accepté de parler du Green River Killer à Bob Keppel parce qu’il en était jaloux. D’après ce qu’il avait lu dans les journaux, il savait que le tueur abandonnait le corps de ses victimes dans des endroits que Bundy connaissait pour y avoir lui-même laissé des corps ou s’y être promené. Il se sentait proche du Green River Killer. Mais il ressentait également de la jalousie parce que le tueur pouvait continuer à tuer alors que lui avait été arrêté. De plus, il adorait parler de meurtre, ça l’excitait vraiment.
Grâce à cet ouvrage, le véritable visage de Bundy apparait, celui d’un pervers sexuel et d’un nécrophile. Malheureusement, comme bien d’autres, Keppel ne parvient pas à aborder le « pourquoi ».
Je peux conseiller ce livre à celles et ceux qui s’imaginent qu’interroger un tueur en série est aussi excitant que de parler à Hannibal Lecter : leurs illusions vont s’envoler. C’est une tâche compliquée, énervante, éprouvante psychologiquement et épuisante physiquement.

The Only Living Witness: The True Story of Serial Sex Killer Ted Bundy
Résumé : Michaud et Aynesworth ont interviewé Ted Bundy en prison puis dans le couloir de la mort, en Floride. Ils décrivent ses actes et ses crimes. Ils sont parvenus à convaincre Bundy (alors qu’il refusait d’admettre une quelconque culpabilité) de leur parler de ses crimes, mais à la 3ᵉ personne, comme s’il décrivait les actes d’une autre personne dont il étudierait la psychologie, puisque qu’il avait un diplôme dans ce domaine… Bundy offre en fait des commentaires sur ses propres crimes, sa vie et sa façon de penser.
Critique : Un livre incroyable qui permet de pénétrer en profondeur dans l’esprit tordu de Bundy. On découvre l’enfance, l’adolescence, la vie toute entière de Bundy, en détail, car les deux auteurs ont également interviewé la famille de Bundy, ses amis, ses fiancées et Carole Boone, son épouse aveuglée par l’amour et qui l’a toujours cru innocent. Bundy parle de lui-même à la troisième personne et répète qu’il est innocent, mais les deux auteurs réalisent rapidement qu’il ment et qu’il prend plaisir à raconter ses crimes. On comprend mieux le « comment » et un peu plus le « pourquoi ». Mais finalement, Michaud et Aynesworth en viennent à conclure que cela importe peu, car Bundy est devenu un tueur tout simplement « parce qu’il l’a voulu ».

Ted Bundy: Conversations With a Killer : The Death Row Interviews
Résumé : « The only living witness » propose de nombreux extraits des entrevues de Michaud et Aynesworth avec Ted Bundy. « Conversations with a killer » en offre la transcription complète et contient une préface de Robert Keppel.
Critique : J’ai trouvé que « The only living witness » était plus intéressant, car mis en perspective. Dans « Conversations », Bundy joue son jeu habituel, il tente de manipuler, il ment, sans contrepoint. D’un autre côté, on réalise qu’il se laisse aller et peut souvent être très franc lorsqu’il décrit la façon de penser d’un tueur, sa manière de « chasser », comment les victimes sont choisies, etc. Bundy cherche à convaincre qu’il est innocent des meurtres dont on l’accuse. Cela finit par être intolérable, car il est évident qu’il en sait bien trop pour ne pas être coupable.

Filmographie


Films inspirés du cas de Bundy

Source d’inspiration pour « Le Silence des agneaux », The Deliberate Stranger (« Au-dessus de tout soupçon »), réalisé en 1986 par Marvin Chomsky, avec Mark Harmon dans le rôle de Bundy, est un très bon téléfilm, marqué par une belle performance de Mark Harmon… qui est malheureusement « trop » charmant et pas assez réaliste. D’une durée de trois heures, le téléfilm a été tourné juste avant la seconde évasion de Ted Bundy.

Ted Bundy (2002), décrit les meurtres de Bundy du premier au dernier. Il présente un homme ombrageux et socialement inadapté, mais le réalisateur s’attarde trop sur les meurtres et leur brutalité. On enchaîne les meurtres sans chercher à comprendre les motivations du tueur. Ça en devient glauque, voire complaisant.

The Stranger Beside Me (2003). C’est un bon film, mais il n’a ni l’émotion ni la complexité du livre d’Ann Rule, dont il est inspiré. Le film aborde une partie du passé de Ted Bundy et ses crimes horribles, et l’acteur qui joue son rôle souligne bien son côté caméléon. Mais le film laisse de côté certains aspects qui auraient aidé à mieux comprendre la vie et la psychologie de Bundy, et présente les événements dans le désordre, ce qui n’aide pas à suivre….

Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile (2019). Ce film se penche sur la relation entre Elizabeth Koepfler et Ted Bundy, joué par Zac Efron. Il ne s’attarde pas sur les crimes horribles de Bundy, ça n’est pas le sujet. Si j’apprécie qu’il évite de se repaître de scènes sordides comme d’autres films, je trouve que ce choix, au final, ne permet pas d’appréhender totalement le personnage abject qu’était Ted Bundy. D’un autre côté, il souligne comment Bundy a pu être considéré comme « un homme charmant » par tant de personnes. Ce film nous montre à quel point un tueur en série peut être charismatique, paraître innocent et convaincant, et se révéler être un menteur et un manipulateur.
L’autre problème est que nous n’apprenons rien de nouveau sur Bundy lui-même, rien sur son enfance ou les raisons pour lesquelles il a pu commettre des meurtres pendant si longtemps, s’il aimait vraiment Elizabeth ou s’il n’avait vraiment aucune capacité à ressentir de l’empathie. Dans le même ordre d’idées, nous n’apprenons rien du tout sur les victimes, presque comme si elles n’existaient pas. Si vous regardez ce film sans rien savoir de Bundy, vous ne penserez peut-être pas que ses actes étaient (selon le titre) « extrêmement mauvais, choquants et ignobles ». Vous ne ressentirez pas l’immense perte qu’il a causée dans tant de familles.

Ted Bundy: American Boogeyman (2021), surfe sur la vague des films et documentaires sortis sur Ted Bundy après « l’anniversaire » de son exécution en 2019. Il est parfois très loin de la réalité ou déforme les faits, voire ajoute des événements qui ne se sont jamais produits. C’est terne et malsain.

No Man of God (2021). Ce film choisit de mettre en scène les (véritables) derniers entretiens de Bundy avec l’agent du FBI Bill Hagmaier, dans le couloir de la mort. Au fil du temps, les deux hommes forment une sorte de lien, comme un va-et-vient psychologique, jusqu’à l’exécution de Bundy. On est plongé dans les années 1980, les deux acteurs principaux offrent une belle performance, et tout le début du film est passionnant. Malheureusement, le film n’explique pas les crimes de Bundy, si ce n’est pour dire qu’il était considéré comme l’un des pires tueurs de l’époque. Et le concept de la « série d’interviews d’un profileur du FBI avec un serial killer » a été perfectionné par la série « Mindhunter », qui le fait avec plus de réussite et de tension. Dommage, car le film aurait pu être excellent.


Documentaires

Les Grandes Affaires Criminelles – Ted Bundy – Tueur De Collégiennes : issue de la collection de magazines et de DVD publiés dans les années 1990, ce documentaire résume les crimes de Bundy.

Dans « Fatal Addiction« , un documentaire américain de 1989, on découvre une interview de 56 minutes avec Ted Bundy effectuée par le Révérend James Dobson la veille de l’exécution du serial killer. Le Révérend veut que Bundy explique que la pornographie l’a poussé à tuer, et Bundy s’y plie avec plaisir, tout heureux de se trouver une excuse.

A&E Biography Video : Ted Bundy, The Mind of a Killer
Cette vidéo est une très bonne source d’informations concernant la vie de Bundy. On peut y voir des extraits de la dernière interview de Bundy par le révérend Dobson. Ce documentaire explique comment se conduisait Bundy et les professionnels qui l’ont connu donnent leur opinion sur les raisons de ses actes.

Conversations with a Killer: The Ted Bundy Tapes, série documentaire sur Netflix (2019)
Un documentaire « solide », sans doute le plus documenté sur Bundy, qui se base sur les interviews enregistrées qu’il a donné en prison. Il présente les faits chronologiquement, avec des images d’époque des lieux et de Bundy lui-même, mais aussi des témoignages d’enquêteurs, d’avocats, etc., qui ont travaillé sur l’affaire, et rassemble de nombreuses coupures de presse des journaux des États où Bundy a frappé. C’est passionnant. Cependant, le documentaire, en choisissant de se calquer sur les mots de Bundy, n’entre jamais dans les détails de ses meurtres, puisqu’il a juré de son innocence jusqu’à la veille de son exécution, ce qui ne permet pas réellement de mesurer la monstruosité des actes de Bundy. Et j’aurais aimé qu’il essaye de comprendre le « pourquoi ».

Ted Bundy: Falling for a Killer, série documentaire sur Amazon Prime Video (2020).
Dans ce surprenant documentaire, Elizabeth Kloepfer et sa fille Molly partagent leurs histoires, leurs souvenirs, avec de nouveaux détails troublants sur Ted Bundy. Interviennent également le frère de Bundy, certains membres des familles des victimes, des journalistes, des avocats… Après des dizaines d’années, nous entendons enfin la voix des femmes. Elizabeth et sa fille sont mises en avant, mais le documentaire rend surtout hommage aux victimes. Il présente les centaines de vies qui ont été affectées par ce tueur sans pitié, à travers les histoires de personnes qui l’ont aimé, les victimes survivantes et les familles et amis des jeunes femmes assassinées. C’est déchirant.

Liens

– Le ville de Tacoma, dans le Washington : le site officiel, en anglais
– L’ université de Puget Sound : le site officiel, en anglais
– L’Université du Washington, à Seattle : le site officiel, en anglais
– Les états du Washington, de l’Oregon, de l’Utah et du Colorado.
– La ville de Tallahassee, en Floride : le site officiel, en anglais

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