Article mis à jour le 15 octobre 2015

Une infirmière Britannique qui possédait ce qu’on appelle un « Complexe de Dieu » (elle se croyait très supérieure), inculpée des meurtres de trois patients, pourrait avoir tué 20 personnes de plus, selon la police.

Anne Grigg-Booth, 52 ans, qui s’est suicidée chez elle, dans le Lancashire, le 29 août, était accusée d’avoir empoisonné ses patients avec des opiacés, durant ses gardes de nuit à l’hôpital Airedale General de Keighley, dans le West Yorkshire. Elle a injecté des doses non prescrites de morphine, de péthidine (un antalgique) et de diamorphine (un dérivé de l’héroïne), la même drogue que le célèbre Docteur Harold Shipman utilisait pour assassiner ses victimes.

Grigg-Booth avait été arrêtée et inculpée en septembre 2004 et devait être jugée au Tribunal de Leeds en avril 2005 pour les meurtres de June Driver, 67 ans, Eva Blackburn, 75 ans, et Annie Midgley, 96 ans. Elle était également accusée d’avoir tenté d’assassiner Michael Parker, 42 ans, et d’avoir injecté des antalgiques sans prescriptions à 12 autres patients, entre juin 2000 et juillet 2002.

La police du West Yorkshire, qui a enquêté sur plus de 20 morts suspectes à l’hôpital Airedale General, a expliqué que l’infirmière a sûrement fait d’autres victimes.

Les familles des victimes ont exprimé leur incompréhension et leur peine à l’annonce du décès de Grigg-Booth. Sa mort met fin au processus légal et le procès qui aurait peut-être pu expliquer ses actes n’aura pas lieu.
Divorcée et mère d’un fils, elle était considérée comme dépressive, alcoolique et ne s’occupait pas beaucoup d’elle même.

L’hôpital Airedale General
L’hôpital Airedale General

Une enquête avait commencé la concernant après qu’un contrôle des médicaments opiacées ait été mené, suite à la condamnation du Docteur Shipman, qui avait utilisé ces drogues en masse comme « arme du crime ». La direction de l’hôpital avait découvert que des médicaments avaient disparus. Durant cette enquête, Anne Grigg-Booth, qui était l’infirmière en charge des soins de nuits à l’hôpital, avait été mise à pied.

Les autres infirmières la décrivaient comme excentrique et autoritaire, mais toutefois populaire et respectée. Elle était connue pour son amour des animaux, qui remplissaient sa maison.
Selon une infirmière : « Elle avait un contrôle total mais elle se prenait un peu pour Dieu. Elle pensait qu’elle n’avait jamais tord, qu’elle ne se trompait jamais, même lorsqu’elle agissait contre le règlement de l’hôpital ».

La plus jeune victime que Grigg-Booth aurait assassinée serait Lorraine Boddy, qui n’avait que 18 ans en octobre 2000 lorsqu’elle fut admise à l’hôpital pour un kyste aux ovaires. Elle était si mal que ses parents requirent un prêtre.

Le Detective Superintendent Phil Sedgwick, qui a mené l’enquête sur les crimes de l’infirmière, a expliqué que le nombre précis de ses victimes ne sera sans doute jamais connu. Il est très difficile de différencier le nombre de patients, souvent très âgés et fort malades, qui ont été assassinés, de ceux qui sont morts « de mort naturelle ». La majorité des corps a été incinérée, ce qui n’a pas permis aux enquêteurs de chercher des résidus de drogues dans les corps des victimes.

Comme la majorité des « infirmières et Docteurs de la mort », Anne Grigg-Booth a nié avoir eu une quelconque responsabilité dans le moindre meurtre et a affirmé qu’elle n’avait agit que par pitié, afin d’éviter aux patients de mourir. Mais évidemment sans jamais leur demander leur avis.