Article mis à jour le 26 janvier 2024

Les victimes de Bonin

Victimes officielles :

Marcus Grabs (17 ans)
Disparu sur la Pacific Coast Highway, à Newport Beach, le 5 août 1979.
Violé, tabassé et poignardé par William Bonin et Vernon Butts.
Son corps nu fut découvert sur Malibu Canyon le lendemain.

Donald Hyden (15 ans)
Enlevé non loin du centre de la communauté Gay de Los Angeles le 27 août 1979.
Violé, étranglé, égorgé et presque castré par William Bonin et Vernon Butts.
Son corps nu fut découvert dans une benne à ordure près de la Ventura Freeway.

David Murillo (17 ans)
Enlevé le 9 septembre 1979 alors qu’il se rendait au cinéma à vélo.
Violé, étranglé et le crâne fracassé.
Son corps fut retrouvé le 12 septembre près de la Ventura Freeway.

Frank Dennis Fox (18 ans)
Violé et étranglé. Son corps nu fut découvert le 13 décembre 1979, près de la Ortega Highway et de l’Interstate 5.

Charles Miranda (14 ans)
Enlevé le 3 février 1980 à West Hollywood.
Violé, torturé et étranglé par William Bonin et Gregory Miley.
Son corps fut découvert nu dans une allée de Los Angeles le même jour.

James McCabe (12 ans)
Enlevé le 5 février 1980 alors qu’il attendait le bus pour se rendre à Disneyland.
Violé, tabassé et étranglé par William Bonin et Gregory Miley.
Son corps nu fut retrouvé le 8 février près d’une benne à ordures à Walnut City.

Ronald Gatlin (19 ans)
Enlevé à North Hollywood le 14 mars 1980.
Violé, tabassé et étranglé par William Bonin et Vernon Butts.
Son corps fut découvert le lendemain, à Duarte, à la jonction des autoroutes 210 et 605.

Harry Turner (14 ans)
Enlevé à Hollywood le 20 mars.
Violé et étranglé par William Bonin et Vernon Butts.
Son corps fut découvert le 25 mars, près de l’autoroute de Santa Monica.

Russell Rugh (15 ans)
Enlevé alors qu’il attendait le bus qui le conduisait au fast-food où il travaillait.
Violé et étranglé par William Bonin et Vernon Butts.
Son corps fut découvert le 22 mars, au bord de l’Ortega Highway, près de celui de Glen Barker.

Glen Barker (15 ans)
Enlevé à Huntington Beach le 21 mars 1980.
Violé et étranglé par William Bonin et Vernon Butts.
Son corps fut découvert le 22 mars, au bord de l’Ortega Highway, près de celui de Russel Pugh.

Steven Wood (16 ans)
Enlevé le 10 avril 1980 alors qu’il se rendait au lycée.
Violé et étranglé.
Son corps fut découvert le lendemain près de la Pacific Coast Highway.

Lawrence Sharp (17 ans)
Aperçu pour la dernière fois le 10 avril 1980.
Violé et étranglé.
Son corps fut découvert le 18 mai dans une benne à ordure, près d’une station service de Westminster.

Daren Kendrick (19 ans)
Enlevé le 29 avril 1980 sur le parking du magasin de Stanton où il travaillait.
Violé et étranglé par William Bonin et Vernon Butts. Ils le forcèrent à ingérer de l’hydrate de chloral qui provoqua des brûlures. Ils lui plantèrent également un pic à glace dans l’oreille droite, qui provoqua une blessure fatale au cerveau.
Son corps fut découvert le lendemain, près de la Artesia Freeway.

Steven Wells (18 ans)
Pris en stop le 2 juin 1980 et emmené dans l’appartement partagé par William Bonin et James Munro.
Violé, tabassé et étranglé par Bonin.
Son corps fut découvert le lendemain derrière la benne à ordure d’une station service proche d’Huntington Beach.

Victimes potentielles :

Thomas Lundgren (14 ans)
Enlevé à Reseda le 28 mai 1979.
Son corps fut découvert quelques heures plus tard près de Malibu.

Mark Shelton (17 ans)
Disparu de Westminster le 4 août 1979. Son corps fut retrouvé une semaine plus tard à Cajon Pass.

Robert Wirostek (18 ans)
Disparu le 17 septembre 1979. Son corps fut découvert en 1980 au bord de l’autoroute inter états I-10, entre Banning et Palm Springs.

Un jeune homme inconnu (15-20 ans)
Son corps fut découvert dans le Comté de Kern le 30 novembre 1979.

John Kilpatrick (15 ans)
Disparu le 5 décembre 1979 et retrouvé le 13 décembre 1979 dans le comté de Los Angeles.

Un jeune homme inconnu (15-20 ans)
Son corps fut découvert le 13 décembre 1979 le long d’une autoroute.

Michael McDonald (16 ans)
Enlevé à Ontario le 1er janvier 1980. Son corps fut découvert deux jours plus tard dans le Comté de San Bernardino.

Sean King (14 ans)
Enlevé à South Gate le 19 mai 1980.
Son corps ne fut jamais retrouvé.

Il est possible que William Bonin ait assassiné, seul ou avec ses complices, un total de 20 à 35 jeunes gens en 1979 et 1980.

Mode opératoire

Les jeunes victimes de William Bonin étaient souvent des auto-stoppeurs qu’il invitait dans son van.
Lors de la plupart de ses crimes, il a été accompagné par quatre complices différents : Gregory Miley, James Munro, Vernon Butts et William Pugh.
Toutes les victimes ont été battues et étranglées, généralement avec leur propre t-shirt, que Bonin utilisait pour former un garrot. Il a fréquemment attaché les pieds et les mains de ses victimes avec du fil électrique, des menottes ou une corde. Toutes ont été violées.
Bonin abandonnait les corps nus de ses victimes sur le bord de l’autoroute ou dans des bennes à ordures.

Motivations

Des psychiatres ont affirmé lors du premier procès de Bonin, en 1982, qu’il était dans un état “maniaque” lorsqu’il tuait. Ses pulsions sexuelles violentes étaient devenues irrésistibles : « Il a expliqué être excité par la simple perspective de tuer quelqu’un, être presque incapable d’attendre la tombée de la nuit pour pouvoir commencer à rouler dans son van afin de ‘ramasser’ quelqu’un dans ce but et obtenir une sorte de délivrance ».

Earl Hanson, l’avocat qui a défendu Bonin lors de son interrogatoire par les policiers, a comparé la soif de violence de Bonin à une drogue : « Il devait constamment augmenter le dosage pour obtenir la même euphorie ».

william bonin

Bonin observait avec plaisir la police tourner en rond et appréciait beaucoup la publicité que ses meurtres recevaient dans les médias. Il parlait avec ses amis des meurtres du “Freeway Killer” et fit un jour la remarque : « ce type donne une mauvaise réputation aux bons homos comme nous »…
Il gardait un album de ses meurtres dans son van, sur lequel il collait des articles de journaux.

Selon les policiers, il ne montra aucune émotion particulière lorsqu’il avoua les meurtres. Sur les bandes audio de la police, on peut l’entendre expliquer d’une voix monocorde : « Jim (Munro) et moi l’avons battu avant de le tuer. Il disait qu’il ne dirait rien à personne si on le laissait partir. Lorsqu’on a décidé de le tuer, on a mis un t-shirt autour de son cou. Je l’ai tordu et il a été étranglé ».

Des années plus tard, les enquêteurs qui avaient assisté à cette confession étaient toujours choqués par ce manque flagrant d’émotion et de remords.
Selon Sterling Norris, le procureur qui accusa Bonin de 10 meurtres dans le Comté de Los Angeles, Bonin harcelait et dépréciait souvent ses complices pour qu’ils l’aident à tuer ses victimes.

Bonin devait ressentir du pouvoir non seulement en assassinant ses jeunes victimes, mais aussi en parvenant à convaincre ses complices à violer et à tuer, à “relever le défi”… ou obéir à ses ordres. Pour certains complices, le meurtre devient acceptable puis “désirable” à travers l’influence et “l’exemple” du leader.
Pour certains tueurs, le pouvoir peut être ressenti en observant le complice détruire une vie humaine, tout autant qu’en tuant soi-même. Les deux tueurs contribuent à la sensation de domination de l’un et de l’autre. Les inhibitions et la peur sont dissipées par l’interaction des deux hommes. L’un est un témoin, un spectateur, du pouvoir destructeur de l’autre. Généralement, il y a un crescendo dans les violences, car les complices se provoquent et se lancent des défis.

Comme nombre d’autres tueurs en série, Bonin cherchait à faire disparaître son sentiment persistant de médiocrité, à se venger des traumatismes qu’il avait vécus durant son enfance, mais pas contre son grand-père incestueux ni les adolescents qui l’avaient violé au centre d’éducation surveillé.
Il s’en prenait à son tour à des jeunes gens à qui il faisait subir ce que lui-même avait enduré, ses victimes étant à la fois une représentation du “lui faible” qu’il détruisait et faisait disparaître, et des plus “vulnérables” que lui, à présent fort et puissant, qu’il violait et humiliait à son tour.
Il reproduisait ses traumatismes d’enfance dans l’espoir d’être cette fois celui qui domine la situation, mais ce sentiment n’était qu’illusoire et fuyant, et le forçait à toujours recommencer.
La police découvrait les corps nus le long des autoroutes ou dans des bennes à ordures, jetés là comme un enfant jette un jouet dont il s’est servi et ne veut plus, comme on se débarrasse d’un déchet.

Lorsque Bonin avait satisfait son fantasme de domination et de dégradation, il tuait sa victime afin de ne pas laisser de témoin, mais aussi parce qu’une fois que ce sentiment de pouvoir avait été obtenu, la victime perdait son “utilité”.

Citations

“Bonin adorait tuer. Il aimait beaucoup en parler. Ce gars était exalté par ce qu’il avait fait. Il adorait ça. Écouter sa confession, c’est comme s’asseoir dans la chambre des horreurs. Nous parlons ici de meurtres d’enfants, d’en tuer un et de le jeter comme un déchet, puis aller en chercher un autre. Ca me rendait malade” : Sterling Norris, le procureur de Los Angeles qui a poursuivi Bonin.

“Mon seul véritable regret, c’est de ne pas avoir fait de bowling assez longtemps pour être devenu professionnel” : William Bonin.

“J’aurais continué à tuer. Je ne pouvais pas m’arrêter de tuer. Ça devenait plus facile à chaque fois” : William Bonin, aux journalistes, après son arrestation.

“Bill disait qu’il adorait le son de ces hurlements” : Miley, au sujet des victimes de William Bonin.

Bibliographie

Livres en anglais :

William Bonin: The True Story of The Freeway Killer
Résumé : While the Freeway Killer ultimately turned out to be three different men, one of them was truck driver William Bonin, one of the most prolific and sadistic among American serial killers. Bonin usually preferred to work with an accomplice, and the lust killer and his cronies brutally raped and tortured his victims – Bonin loved the sounds of their screams – before strangling them and dumping them on the side of the road like garbage.
Critique : Un livre succint, mais efficace. Il présente des informations sur les antécédents de Bonin et ses complices, sur la série de meurtres et d’agressions commis, mais aussi sur l’interaction entre la presse, le système judiciaire et les proches des victimes.

Lustmord: The Writings and Artifacts of Murderers
Résumé : Ce livre est une compilation d’articles, histoires courtes, mémoires, confessions, lettres, manifestes, poèmes, dessins, photographies créés par 37 tueurs en série et tueurs de masse.
Critique : L’auteur propose deux des nouvelles écrites par William Bonin, tirées de son livre “Doing Time : Stories from the Mind of a Death Row Prisonner”, publiées en 1991. La première raconte l’histoire d’un garçon de 12 ans qui doit s’occuper de lui-même, car sa mère n’est jamais à la maison. La seconde présente l’histoire d’un jeune adolescent abandonné par ses parents, qui fait de l’auto-stop sur les autoroutes et se retrouve finalement l’esclave d’un homme violent, mais est libéré par un autre adolescent…

Filmographie

Freeway Killer
Résumé : Ce film s’inspire des crimes de William Bonin.
Critique : L’histoire est racontée au travers de flashbacks, alors que Bonin discute avec la mère de l’une de ses victimes, dans le couloir de la mort. Malheureusement, le film ne cherche pas à comprendre les motivations de Bonin et se contente de montrer ses crimes. Le comédien qui joue William Bonin est loin d’être mauvais et, même s’il en fait parfois un peu trop, il tient le film sur ses épaules.

Liens sur le web :

Le sud de la Californie : sur wikipedia
L’hôpital d’Atascadero : Atascadero State Hospital
Le Comté de Los Angeles : Los Angeles County
Le Comté d’Orange : Orange County
Le réseau d’autoroutes de la Californie du Sud : Interstate and State Highway system of South California