Article mis à jour le 26 janvier 2024

Crimes et châtiment

Au début des années 1990, les habitants d’Indianapolis et de ses environs ont peut-être lu un article qui expliquait que, depuis un moment, de jeunes hommes disparaissaient pour ne plus jamais réapparaître. Chaque affaire se ressemblait.
Mais cet article n’attira pas vraiment l’attention. Tous ces hommes étaient homosexuels. Et en tant que gays, ils entraient dans une catégorie de citoyens totalement dénigrée dans une « Bible Belt » très conservatrice. Même les autorités ne s’en préoccupaient pas. L’opinion commune était que les « victimes » étaient simplement parties vers une ville plus grande et plus libérale, comme San Francisco ou New York, où l’homosexualité n’est pas considérée comme un vice. Selon la police, les véritables victimes étaient les familles de ces jeunes hommes, qu’ils avaient abandonnées sans leur dire adieu !

Mais, alors que le nombre de disparitions augmentait, quelques membres de la communauté d’Indianapolis commencèrent à réaliser qu’il se passait quelque chose d’anormal.

Virgil Vandagriff
Virgil Vandagriff

Le premier à suspecter des actes criminels fut le détective privé Virgil Vandagriff. Il avait été Shérif dans le Comté de Marion et savait reconnaître un « problème » là où il y en avait un. Il avait ouvert sa société d’enquête privée en 1982, la dirigeant à mi-temps jusqu’à ce qu’il prenne sa retraite de Shérif en 1989. Depuis, sa société tournait 24h sur 24. Il était l’un des hommes les plus respectés d’Indianapolis. Perspicace et moderne, Vandagriff avait la réputation d’un homme qui ne s’arrête qu’une fois son travail accompli.

Sa spécialité était de retrouver les personnes disparues. «A Indianapolis», expliquait-il, «voilà comment ça fonctionne. Une personne n’est déclarée ‘disparue’ que lorsqu’elle est partie depuis plus de 24 heures. Ensuite, l’affaire est confiée à un enquêteur du quartier et s’il ne trouve pas la personne dans les 30 jours, le dossier est transmis au ‘Bureau des Personnes Disparues’ pour une autre enquête… qui peut ne jamais être close. Mais, pour les gens, cela ressemble à une perte de temps. Les parents ne veulent pas attendre de savoir ce qui est arrivé à leur enfant, et les épouses ne veulent pas attendre non plus. Alors ils viennent me voir».

Lorsque la mère d’Alan Broussard, 28 ans, contacta Vandagriff en juin 1994 pour lui expliquer que son fils avait disparu, l’enquêteur ne s’affola pas. Beaucoup d’affaires se révèlent être des cas de fugue, sans qu’il y ait grand-chose de criminel. Il commença son enquête.
Alan Broussard avait eu son lot de problèmes. Il était alcoolique et homosexuel dans une communauté qui évitait ce « style de vie ». Il avait été vu pour la dernière fois quittant un bar gay appelé « Brothers » (« Frères »).
Vandagriff colla des affiches représentant Alan Broussard sur tous les murs d’Indianapolis et des environs.

Avant la fin du mois de juillet, l’opinion de Vandagriff changea : il était sûrement arrivé quelque chose de grave à Alan Broussard. Il fut persuadé qu’un tueur en série opérait à Indianapolis. Trois jeunes hommes avaient disparu, les uns après les autres.

D’abord, Vandagriff avait appris qu’une enquêtrice de la police, Mary Wilson, travaillait sur les cas de disparitions d’autres jeunes hommes gays à Indianapolis, toutes similaires à celle d’Alan Broussard. Même leur apparence physique et leur âge étaient semblables.
Ensuite, il avait découvert un article dans un magazine, « Indiana Word », concernant un homme dénommé Jeff Jones, qui avait disparu durant l’été 1993, un an auparavant. Ce journal gay expliquait que Jeff Jones, 31 ans, s’était totalement évaporé. Vandagriff confia des copies du magazine à son enquêteur qui tentait d’obtenir des informations sur Alan Broussard dans les bars gays. Il découvrit que Jones avait le même style de vie « à part » que les autres disparus.
Et enfin, un autre jeune homme venait de disparaître, là, en juillet. Roger Allen Goodlet, 34 ans, avait quitté la maison de sa mère, où il vivait, pour aller dans un bar gay de la 16ᵉ Rue. Tout comme Broussard et Jones, il était gay, aimait boire et s’amuser… et avait été «avalé par le néant».

Tout comme Mme Broussard, la mère de Roger Goodlet contacta Vandagriff parce qu’elle ne voulait pas attendre la période légale obligatoire. Elle se mit à pleurer en parlant de son fils, de son comportement lorsqu’il était enfant, de sa nature confiante, de sa tendance à boire trop… Tout ce qui faisait que Roger Goodlet était vulnérable, seul, dans la rue.
Vandagriff et son enquêteur, Bill Hilzley, parcoururent les bars gay de la ville, mais sans trouver d’information utile. Les propriétaires et les clients de ces établissements semblaient trop effrayés pour parler. Ils apprirent néanmoins que Roger Goodlet avait quitté le bar « Our Place » avec un autre homme (dont la description était vague) dans une voiture bleu clair, avec une plaque minéralogique de l’Ohio.

Malheureusement, la police ne s’intéressa pas aux informations que Vandagriff lui offrit. Mais il ne se découragea pas. Il savait qu’il était sur une affaire importante et il avait assez d’expérience pour en comprendre la logique. Parfois, des pistes surgissent des endroits les plus étranges et de la manière la plus inattendue et, comme Vandagriff l’avait présumé, l’une d’elles se présenta d’elle-même en août.

Un homme, Mark Goodyear, avait rencontré Roger Goodlet dans un bar gay et ils étaient devenus amis. Il avait vu les affiches collées par Vandagriff, concernant Alan Broussard, et pensait détenir des informations qui pourraient permettre de retrouver à la fois Broussard et Goodlet.

Son histoire était incroyable, mais il jura qu’elle était vraie : il avait passé la nuit avec un homme qui était sûrement un tueur en série. Quand il avait tenté de rapporter les faits à la police, ils l’avaient traité de fou. Le FBI avait suggéré qu’il était sous l’influence de drogue.
Mark Goodyear avait vu et avait parlé avec le tueur. En fait, rétrospectivement, il semblait qu’il ait miraculeusement échappé à la mort. Durant plusieurs semaines, il se présenta au bureau de Vandagriff pour lui fournir les informations qui lui revenaient -ou qu’il choisissait de dire : il avait peur pour sa vie. Mais il réalisa rapidement qu’il pouvait faire confiance à Vandagriff et à sa secrétaire, Connie Pierce. Il en dit de plus en plus, et accepta que ses entrevues soient enregistrées.

tavern 501 club
Le 501 Tavern

Selon Mark Goodyear, il avait rencontré le suspect dans un bar gay à Indianapolis, le « Club 501 ». Il l’avait déjà vu dans d’autres bars gays sans lui adresser la parole. Il était grand, maigre et silencieux.
Au « Club 501 », ce qui avait attiré l’attention de Mark Goodyear était la façon que l’homme avait de scruter l’affiche concernant la disparition de Roger Goodlet, punaisée derrière le comptoir du bar. «J’avais simplement la sensation, à cause de la manière dont il était captivé par cette affiche, que cet homme était celui qui avait tué mon ami Roger… Quelque chose dans ses yeux».

L’histoire de Mark continuait. Soupçonnant cet homme d’être responsable de la disparition de son ami Roger, Mark s’approcha de lui dans l’espoir de le faire parler.
L’homme, qui se présenta sous le nom de Brian Smart, évita de répondre à ses questions mais, souriant, l’invita à sortir avec lui. Il expliqua qu’il était un artiste originaire de l’Ohio, et qu’il vivait actuellement dans une vaste maison vide en dehors de la ville, qu’il préparait pour les nouveaux propriétaires. Il proposa à Mark de l’accompagner, pour boire un verre et nager dans la piscine. Mark hésita, mais finit par accepter.

Une fois dehors, ils montèrent dans la voiture de « Brian », une Buick grise immatriculée dans l’Ohio. Ils se dirigèrent vers le nord, sur l’autoroute inter-état 31, vers la banlieue riche d’Indianapolis. Ils parvinrent finalement dans une petite localité très calme, parsemée de maisons neuves et de fermes à chevaux, séparées par des haies bien taillées. Au bout d’une rue, Brian ralentit et entra dans une propriété. La Buick s’arrêta devant une grande maison de style Tudor, dans laquelle les lumières étaient éteintes.
Brian fit entrer Mark à l’intérieur en passant par le garage, et le jeune homme remarqua que son hôte possédait plusieurs voitures. En entrant dans la maison, Mark pensa qu’elle était meublée au hasard, un peu n’importe comment. Même dans l’obscurité, il pouvait voir des boîtes en carton et du mobilier dans tous les coins.
Il suivit Brian à travers une succession de pièces jusqu’à ce qu’ils parviennent à un escalier qui menait à la cave. Brian alluma la lumière et Mark découvrit une vaste « salle de jeux », elle aussi plongée dans un grand désordre. Il y avait un bar rempli et une piscine accueillante, mais la vue de mannequins, figés dans des poses étranges, glacèrent le sang de Mark. Brian le remarqua et expliqua : «Je me sens seul, ici, alors ils me tiennent compagnie».

Mark refusa un verre, mais Brian insista pour qu’ils s’amusent. Il s’éclipsa brièvement et lorsqu’il revint, quelques minutes plus tard, il paraissait moins crispé et moins timide, et se mit à bavarder. Mark pensa qu’il avait du prendre de la drogue, sans doute de la cocaïne.
Brian convainquit Mark de se baigner nu dans la piscine. Ils discutèrent divers sujets. Finalement, l’expression de Brian changea et il murmura «On m’a appris un truc génial» en ramassant le tuyau d’arrosage qui serpentait sur le bord de la piscine. «Si tu étrangle quelqu’un pendant que tu couches avec, c’est une sensation extraordinaire. Ça précipite l’orgasme… Il faut juste pincer ces deux veines». Il montra les artères carotides sur son propre cou. «C’est un bourdonnement… spécial. Tu devrais voir comment ils sont quand tu leur fais ça. Leurs lèvres changent de couleur, c’est comme ça que tu sais que ça marche».
En écoutant ce Brian, si tel était son véritable nom, continuer à parler de ses délices d’asphyxie érotique, Mark fut convaincu que cet homme avait tué son ami Roger – et peut-être d’autres !

«Fais-le moi !» demanda Brian. Il s’allongea sur un canapé pliant, et guida Mark pour qu’il glisse le tuyau d’arrosage autour de son cou. Pendant que Mark serrait, il se masturba.
Mark était tellement surpris et horrifié qu’il se sentit obliger de faire ce que Brian lui demandait. Dans son esprit, le seul moyen de savoir comment ces jeux sexuels particuliers avaient pu se terminer auparavant, était de continuer à le laisser faire.
Mark plaça les mains de Brian sur son cou et s’allongea à son tour sur le canapé. Brian, sans aucune hésitation, l’étrangla lentement avec le tuyau. Lorsque Mark sentit que la pression sanguine augmentait dans sa tête, il n’attendit pas de s’évanouir pour de bon : il feignit l’inconscience.
Les yeux fermés, il sentit Brian relâcher sa pression. Il enleva le tuyau de son cou et murmura son nom. Puis il commença à le secouer violemment. Lorsque Mark ouvrit les yeux, Brian se mit à crier : «Tu m’a fait une de ces peurs ! Tu peux mourir en faisant ça, tu sais ? Il y a eu des accidents avant !»
Mark décida de sauter sur l’occasion : «C’est ce qui est arrivé à Roger Goodlet ? Il a eu un accident ? Il y en a eu d’autres ?»
Mark espéra que Brian allait avouer quelque chose, mais il fut déçu. Brian le dévisagea, perdu dans l’étourdissement que lui avait fourni la drogue qu’il avait prise. Son unique réponse fut un petit sourire niais. Il parla de tout à fait autre chose, son débit de paroles ralentit et il finit par s’endormir.

Mark en profita pour fouiller la maison, car il ne croyait pas l’histoire de Brian selon laquelle les vrais propriétaires devaient seulement arriver dans plusieurs semaines. Au premier étage, dans l’obscurité, il découvrit des jouets d’enfants et des vêtements de femmes. Quelqu’un vivait ici. Mark voulut alors savoir le véritable nom de « Brian Smart », qui lui en avait sûrement donné un faux.
Redescendant à la cave, Mark commença à fouiller le pantalon de Brian à la recherche d’un portefeuille. Mais Brian se retourna en grognant, comme s’il se réveillait, et Mark laissa retomber le pantalon. Et, malheureusement, avant qu’il ne puisse recommencer, Brian se réveilla pour de bon.
Mark réussit à convaincre Brian de le ramener en ville, à Indianapolis. Brian, plutôt satisfait de leur soirée, lui proposa de se revoir, au Club 501, le mercredi suivant.

Vandagriff voulut savoir où se situait exactement la maison de « Brian », mais Mark ne put le lui dire. Il expliqua que ça semblait être Westfield ou Carmel, des faubourgs très « select » du Comté d’Hamilton. Vu la direction qu’ils avaient prise et le temps qu’ils avaient roulé, Vandagriff savait que la maison se situait en dehors du Comté de Marion (celui d’Indianapolis).
Le problème était que la vague description qu’avait donné Mark pouvait correspondre à presque toutes les habitations de Westfield ou Carmel. Tout ce qu’ils avaient était un panneau que Mark avait entr’aperçu, et sur lequel il avait lu le mot « Farms ».

Le club 501

Le rendez-vous de mercredi approchait et Vandagriff devenait anxieux. Le jour dit, il posta un de ses hommes, Steve Rivers, en dehors du bar alors que Mark traînait à l’intérieur. Puisque Mark avait remarqué plusieurs voitures dans le garage de « Brian », Steve Rivers scruta le visage de tous les hommes qui se garèrent. Mais aucun ne correspondait à la description de Mark : grand, brun, pâle, avec un long visage.
Lorsque le Club 501 ferma ses portes, tard dans la nuit, il devint évident, au grand dam de Vandagriff, que « Brian » avait posé un lapin à Mark Goodyear.

Toutefois, réalisant qu’il avait mis la main sur quelque chose de bien plus important qu’un ou deux cas de personnes disparues, Vandagriff le signala à la police d’Indianapolis.
Mais comme, auparavant, les policiers avaient déjà éconduit Mark et son incroyable histoire, Virgil Vandagriff préféra le présenter à l’unique personne dont il pensait qu’elle comprendrait la valeur de son témoignage : le détective Mary Wilson. Cette femme intelligente travaillait déjà sur plusieurs affaires de personnes disparues. Mark et Vandagriff trouvèrent en elle une oreille prête à les écouter.

Mary Wilson, une jolie brune d’une quarantaine d’années, avait travaillé d’arrache-pied dans le Département de Police d’Indianapolis, grimpant les échelons, de « flic en uniforme » jusqu’au grade de détective. Elle avait travaillé dans la division des crimes sexuels, où elle avait rapidement appris la pathologie des criminels sexuels et les aberrations de leurs actes. Lorsqu’elle avait été transférée au service des « personnes disparues », elle avait compris que les gens ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être en surface.
Elle aimait tout dans les affaires de personnes disparues. Lorsque l’on sent que l’on se rapproche de la personne. Parler aux familles et aux amis. Retracer le trajet de quelqu’un. Suivre toutes les pistes jusqu’à la fin. C’était pour elle le travail de la police dans toute sa pureté.
Elle était l’enquêteur principal sur la disparition de Jeff Jones, l’affaire dont Vandagriff avait entendu parler dans le magasine « Indiana Word », et qui ressemblait tant à celle de Roger Goodlet et d’Alan Broussard.
Mary enquêtait également sur les disparitions d’autres hommes : Richard Hamilton, Johnny Bayer, Allan Livingstone et d’autres, depuis le début des années 90. Tous étaient homosexuels.

Mary reconnut en Mark la « connexion » possible qui pourrait les aider à relier toutes ces disparitions entre elle. Il avait survécu à une nuit passée avec le tueur potentiel et voulait parler de son expérience pour les aider.

Il répéta son histoire à Mary, puis l’accompagna dans les faubourgs du nord d’Indianapolis pour tenter de retrouver la maison de son « cauchemar ». Mais aucune des luxueuses habitations ne sembla être « la bonne ». Mary, dans le même temps, commanda à ses hommes de parcourir les bars gays (le Club 501, le Varsity et Our Place, surtout) pour parler aux propriétaires et aux clients afin de trouver des information sur « leur » insaisissable tueur.

Elle demanda à Mark de noter le numéro d’immatriculation de « Brian » si jamais il le revoyait. Mark continua de repasser au bureau de Vandagriff pour parler à Connie Pierce, la secrétaire, ouverte d’esprit et sympathique.
Les clients de Vandagriff, les familles des disparus, l’avaient payé autant qu’ils le pouvaient et, bien que la police d’Indianapolis ait commencé à enquêter sur ces affaires, Vandagriff n’abandonna pas et continua de son côté. L’argent qu’ils lui avait fourni avait déjà été dépensé en équipement et en salaire, mais peu importait, il voulait continuer.
Il savait qu’ils avaient affaire à un tueur en série.

Il dépêcha l’un de ses enquêteurs, Bill Hilzley, un ancien « state trooper » qui connaissait toutes les rues et autoroutes de la région d’Indianapolis, pour « fouiller » dans les riches faubourgs de Carmel et Westfield. Sa quête le mena jusqu’au panneau d’une grande propriété de Westfield, sur laquelle était inscrit « Fox Hollow Farms ». Il savait que Mark avait parlé d’un « Farms » sur un panneau et se décida à s’approcher.
La maison correspondait à la description de Mark : vaste, avec une cave et d’allure morbide. Il semblait que personne ne soit là. Hilzley se gara et jeta un œil à travers plusieurs fenêtres dans l’espoir d’apercevoir une piscine intérieure ou de sentir l’odeur du chlore. Sachant qu’il était dans l’illégalité, il ne s’attarda pas. Il rentra au bureau et découvrit que la maison appartenait à une famille, celle des Baumeister.

Vandagriff fit prendre des photos aériennes de la propriété. Lorsqu’il montra les clichés à Mark, pourtant, celui-ci les observa un moment avant de répondre : «Non, je ne crois pas que ce soit ça… L’allée du garage est trop courte par rapport à ce dont je me souviens».

Pendant ce temps, Herb Baumeister continuait de vivre une vie de façade. Son mariage avec Julie semblait normal et leurs deux magasins les occupaient toujours autant. Mais les fissures que leurs amis n’avaient pas vues au début des années 90 devenaient à présent évidentes.
Les tensions d’un mariage sans sexe et sans amour apparaissaient surtout dans les actes et les expressions de Julie Baumeister. Leurs amis et leurs voisins commencèrent à « parler sur leur dos ».