Article mis à jour le 16 octobre 2015
Dans un rapport sévère publié le 11 août 2003, l’organisation Amnesty International critique les autorités Mexicaines sur la manière dont elles ont mené les investigations des meurtres de femmes à Cuidad Juarez durant ces 10 dernières années.
« La nature des enquêtes et les allégations de tortures des suspects détenus par la police jette un doute sur l’intégrité des procédures criminelles menées envers beaucoup de personnes arrêtées pour ces crimes. Et pourtant, année après année, les meurtres continuent« .
Les autorités de l’état de Chihuahua ont nié avoir utilisé la torture et avoir présenté des boucs émissaires afin de résoudre les meurtres.
Benita Monarrez et Norma Andrade, mères de deux des victimes, affirment toujours chercher la justice pour leurs filles. Elles et d’autres familles de victimes ont rencontré Amnesty International.
« La structure officielle qui enquête sur ces crimes est corrompue, dit Norma Andrade. C’est que j’ai découvert depuis que j’ai moi-même commencé à enquêter sur le meurtre de ma fille« . Cette dernière, Alejandra, 17 ans, a été enlevée, torturée et violée avant d’être assassinée en février 2001.
La police a expliqué à Benita Monarrez que sa fille, Laura, faisait partie des huit corps découverts à Ejercito National et Paseo de la Victoria en novembre 2001. Mais des tests ADN mené par le gouvernement fédéral n’ont pas permis de confirmer l’identité de l’adolescente.
Selon Amnesty International, 370 femmes ont été assassinées depuis 10 ans et 137 de ces meurtres étaient sexuels. Les autorités Mexicaines ont présenté des chiffres moins élevés, allant de 232 à 258 ! Les groupes de défense juridique et les familles des victimes affirment être harcelés et menacés parce qu’ils tentent de savoir ce qui est arrivé aux victimes.
Alejandro Gertz Manero, le directeur de la sécurité nationale du Mexique, affirme que la Police Préventive Fédérale travaille avec les autorités de Cuidad Juarez et de Chihuahua pour faire de Cuidad Juarez « un endroit plus sûr pour les femmes« .
Mais la Police Préventive Fédérale n’est pas autorisée à intervenir sur des affaires qui tombent sous la responsabilité des autorités d’état.
Un mois auparavant, le gouvernement du Mexique a envoyé des centaines d’enquêteurs fédéraux à Juarez afin d’aider les policiers locaux à patrouiller dans les rues, à trouver des liens entre les meurtres et à recommander des prises de mesures publiques.