Article mis à jour le 29 septembre 2015

Le corps d’une jeune femme de 18 ans a été découvert dans un immeuble abandonné près du Musée des enfants de San Jose. Elle pourrait être la 8ème victime d’un tueur en série qui s’en prend à de jeunes femmes pauvres dans la capitale du Costa Rica.

Selon le porte-parole de la police de San Jose, la jeune femme, Franciny Bermúdez Romero, a été trouvée nue. L’autopsie a montré que la cause de la mort était l’asphyxie.

Le directeur de la police, Luis Angel Avila, a expliqué que le meurtre de Franciny a sûrement été commis par un tueur en série qui a déjà fait sept autres victimes dans le sud de la ville, majoritairement dans les quartiers de Hatillon et San Sebastian. Les victimes étaient toutes pauvres, issues de familles brisées, ou sans abri. La plupart se prostituaient et se droguaient. Les victimes ont presque toutes été violées.

« Ce sont des personnes qui ont souvent été loin de leur foyer depuis un long moment », explique Luis Avila. « Les familles ne savent pas où elles sont ou ce qu’elles font, alors il est difficile pour nous de savoir avec qui elles vivaient, qui elles ont pu rencontrer ».

costa rica carteLa police a arrêté un suspect le 12 août en relation avec les meurtres, mais il a depuis été libéré, bien qu’il soit inculpé pour un viol. Cette arrestation a été reléguée au second plan ce jour-là par le licenciement de l’entraîneur de l’équipe nationale de football masculine du Costa Rica…

Les médias n’ont alors plus parlé des meurtres. Jusqu’au samedi 5 septembre, avec la découverte du corps de Franciny Bermúdez Romero. Le premier meurtre relié au tueur en série a été commis en avril 2015, et trois des huit victimes ne sont toujours pas identifiées.

Alejandra Mora, présidente de l’Institut National pour les femmes du Costa Rica, affirme que le fait que le tueur s’en prenne à des femmes, et plus spécifiquement à des prostituées, devrait inquiéter plus d’habitants de la capitale. Selon elle, la population ne se soucie pas des meurtres parce que les victimes étaient des « filles de joie » et/ou des droguées, et qu’elles sont vues comme des « corps remplaçables ».

« Nous ne devrions pas avoir de réaction indifférente face à ces morts », dit Mora. « Le silence justifie l’impression d’un nettoyage social, ou d’un nettoyage contre les femmes, si les gens restent concentrés sur le double standard qui condamne la prostitution, en disant que ce sont de mauvaises femmes et que leurs disparitions physiques permet de nettoyer la société. »

Le directeur Avila a expliqué que la police de San Jose n’avait pas connu d’affaire semblable depuis au moins 15 ans. Le tueur en série de San Jose pourrait être le pire depuis « El Psicopata », suspecté d’avoir assassiné au moins 19 personnes entre 1986 et 1996, et qui n’a jamais été arrêté.