Article mis à jour le 28 janvier 2017

La chambre des mises en accusation de Gand a décidé lundi de renvoyer Ivo Poppe, l’ancien diacre de Wevelgem soupçonné de plusieurs assassinats, devant les assises. Combien de morts ce diacre qui a longtemps travaillé comme infirmier, a-t-il sur la conscience ? Selon le ministère public, il a assassiné dix personnes. Agé de 60 ans, incarcéré depuis 2014, le « diacre de la mort » comme on l’a surnommé en Flandre, pourrait bien être un des pires tueurs en série qu’a connus la Belgique.

Des cauchemars à la Jérôme Bosch

L’affaire éclate en mai 2014. Sur le conseil de son épouse, Ivo Poppe consulte depuis 2011 deux psychologues et un psychiatre en raison d’insomnies récurrentes. Chacune de ses nuits est ponctuée de cauchemars angoissants, lui rappelant les images que l’on peut rencontrer dans la peinture de Jérôme Bosch.

Depuis son mariage, il se réveille plusieurs fois par nuit et quitte son lit, soit pour se promener, pour admirer la lune, pour mettre la dernière main à ses homélies ou pour ranger. Ivo Poppe, chacun le dit, est un homme d’ordre : ranger ses papiers, dit-il, le détend.

C’est aussi un homme au double visage : il y a le « brave Ivo », qui veut toujours faire le bien mais il y a aussi une face plus sombre chez cet homme qui veut toujours détenir le pouvoir, au point d’être en délicatesse avec le prêtre responsable de la paroisse où il est actif.

Ivo Poppe a expliqué au psychiatre qu’il ne pouvait plus supporter d’avoir, selon ses propres termes, abrégé « de bonne foi » les souffrances de patients. Il parle d’une centaine de victimes. Le médecin dénonce les faits à la justice, craignant que son patient n’en fasse de nouvelles.

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À titre exceptionnel, la Justice souhaite renvoyer directement aux assises Ivo Poppe, alias le « diacre de la mort ». Le sexagénaire est accusé d’avoir donné la mort à une dizaine de malades. L’accusé, lui, affirme n’avoir fait « qu’aider » ses victimes.

Après un peu plus de deux ans d’enquête sur Ivo Poppe, un diacre de Wevelgem, la tenue de son procès se profile enfin avec pour particularité une dérogation à la nouvelle règle née de la réforme de la Justice. Avec cette dernière en effet, les auteurs présumés de meurtres comparaissent normalement devant le tribunal correctionnel. Mais à titre exceptionnel, le tribunal souhaite le renvoi immédiat du religieux devant les assises.

Dix morts officiellement, mais peut-être 48 voire plus

Selon plusieurs sources judiciaires, qui ont confirmé ce renvoi aux assises à Het Laatste Nieuws, l’impact des actes de l’auteur sur la société est trop étendu pour que son affaire soit cantonnée au cadre d’un procès en correctionnelle. Pour comprendre, il suffit de jeter un oeil aux grandes lignes du dossier à charge: le parquet tient l’homme pour responsable de la mort de pas moins de 48 personnes et à un stade de l’enquête, Ivo Poppe lui-même a reconnu avoir causé la mort de toutes ces victimes et ce par injection létale – avant de se rétracter et de réduire ses aveux. « Il a en tous cas fait au moins dix morts », affirme Serge Malefason, procureur à Courtrai, dans son acte d’accusation. Parmi les cinq victimes citées nommément par le parquet, trois font partie de la famille d’Ivo Poppe: son oncle, son beau-père et sa mère.

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