Article mis à jour le 5 octobre 2015

Un ancien policier qui a violé et assassiné 22 femmes, selon lui pour « nettoyer sa ville des prostituées » a été condamné à la prison à perpétuité en Russie.

Se décrivant lui-même comme un “nettoyeur”, Mikhail Popkov a tué ses victimes avec une hache, un tournevis ou un couteau, la nuit, dans la ville d’Angarsk (Sibérie) après leur avoir offert de les raccompagner dans sa voiture. Il ciblait les femmes rondes et petites, de préférences alcoolisées, et sortant d’un bar, d’un concert ou d’une fête. Il revêtait parfois son uniforme de policier pour « convaincre » plus facilement ses proies de monter dans son véhicule.

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Tatiana Martynova et Ioulia Kuprikova

Deux des victimes de Popkov étaient des amies : Ioulia Kuprikova, 19 ans, et Tatiana Martynova, 20 ans. Le 29 octobre 1998, elles avaient passé un peu de temps dans un bar puis étaient mont dans la voiture de Popkov, qui était vêtu ce soir-là de son uniforme de policier. Leurs corps mutilés à la hache avaient été retrouvés le lendemain près d’une route.
Une autre de ses victimes, Maria Molotkova, 20 ans, travaillait à la station de pompage des eaux d’Angarsk. Elle a été découverte dans la forêt le 17 août 1999. Tous les employés de la station sont venus à son enterrement. Quelques jours plus tôt, on avait trouvé le corps d’une femme décapitée et frappée de 6 coups de couteau dans une poubelle. Sa tête fut retrouvée dans une autre poubelle, dans un district différent.
Marina Lyzhina, 35 ans, et Lilia Pashkovskaya, 37 ans, deux amies qui travaillaient dans la même boutique, furent enterrées le 8 juin 2000. Six jours plus tôt, elle avait été rendre visite à la sœur de Maria et avaient voulu rentrer chez elle vers minuit, à pieds. Leurs corps avaient été retrouvés dans la forêt bordant le village de Veresovka.

Les corps des victimes, dont une enseignante, une vendeuse et plusieurs prostituées, entre 19 et 40 ans, ont été retrouvés dans des bois, le long de routes ou dans un cimetière.
L’une d’elles a été décapitée et il a emporté le corps d’une autre. Il les forçait à se déshabiller avant de les tuer. Il aurait eu des rapports sexuels avec certaines de ses victimes après les avoir assassinées.
Deux autres femmes ont survécu à une agression du tueur en série mais ont été gravement blessées.

Mikhail Popkov, 50 ans, marié et père d’une fille, était policier au moment des meurtres. Selon le procureur Olga Muzykova : « Il parcourait les rues la nuit dans sa voiture à la recherche de femmes. Soit il proposait à ses victimes de monter, soit les femmes l’interpellaient pour qu’il s’arrête… Ensuite, le crime était commis, presque toujours selon le même scénario. En se donnant le surnom de ‘nettoyeur’, il essayait de se justifier. En fait, c’était un tueur en série ordinaire ».

Il a commis ses meurtres durant 6 années, à partir de 1994, propageant la peur parmi les femmes de la ville, jusqu’à ce qu’il s’arrête brusquement en 2000. Selon Popkov, à cette date, il aurait contracté la syphilis de l’une de ses victimes et serait devenu impotent.

Angarsk
Angarsk

La police a expliqué que Popkov est soupçonné de 29 meurtres mais « les enquêteurs sont parvenus à rassembler des preuves impliquant Popkov dans 22 meurtres et deux tentatives ».
Pendant des années, les policiers avaient soupçonné que le tueur était un métallurgiste, un chauffeur, un employé de chemin de fer ou de la station de chauffage. Ou même un employé de de cimetière.
L’une des victimes ayant survécu leur décrivit toutefois un policier : le 26 janvier 1998, une voiture de police s’était arrêtée à côté de Svetlana M., 15 ans, et le conducteur lui avait proposé de la reconduire chez elle. En fait, il l’avait conduit dans un bois et avait frappé sa tête contre un arbre. Elle avait malgré tout survécu.
Mais son témoignage ne fut pas suivi d’effet et ce n’est que bien plus tard que la police compris que le tueur en série devait être l’un des leurs : non seulement le meurtrier connaissait les moyens de couvrir ses traces, mais les empreintes de pneus retrouvées sur les lieux d’un des crimes étaient ceux d’une voiture de police.

Mikhail Popkov a malgré tout été arrêté après que les enquêteurs aient réexaminé l’affaire et mené des analyses d’ADN sur 3500 policiers et ex-policiers de la région d’Angarsk.

Popkov avait été surnommé “Le loup garou” par les médias russes et “Le tueur du mercredi” par les policiers, car la majorité des corps ont été retrouvés ce jour-là.

Les anciens collègues du tueur ont expliqué au journal local qu’ils avaient pris part à l’enquête sur certains des meurtres, sans le soupçonner. L’épouse de Popkov travaillait également dans la police et a fourni par deux fois un alibi à son époux, éloignant les soupçons des enquêteurs. Elle le décrit comme « un époux et un père parfait ».
Un ancien collègue de Popkov a déclaré: « C’était un homme tout à fait normal. Il aimait le biathlon. Une fois en service il a tiré sur un violeur lors d’une arrestation. Il y eu une enquête et il n’a pas été puni, les chefs ont considérés qu’il avait pris les mesures nécessaires« .
Un autre ex-collègue a dit : « J’ai travaillé avec lui pendant cinq ans. Il connaissait beaucoup de blagues et d’histoires, et il savait faire la fête« .

Popkov a quitté la police en 1998 pour travailler comme agent de sécurité pour la compagnie pétrolière locale, et n’a été arrêté qu’en juin 2012, dans la ville de Vladivostok, où il s’était rendu pour acheter une nouvelle voiture.

Popkov purgera sa peine dans une « colonie pénitentiaire » spéciale réservée aux anciens membres des forces de l’ordre.