Article mis à jour le 26 août 2023

Crimes et châtiment (suite)

F Lee Bailey
F. Lee Bailey

Le 4 mars 1965, devant l’insistance de Nassar et du Docteur Robey, Bailey se rendit à Bridgewater. Il discuta avec DeSalvo et enregistra leur discussion grâce à un dictaphone. Albert DeSalvo avoua les meurtres des onze victimes « officielles » mais aussi ceux de Mary Brown, à Lawrence, en 1963, et d’une « dame âgée » qui était morte d’une crise cardiaque alors qu’il l’agressait, en 1962.

DeSalvo lui expliqua calmement comment il avait pu échapper à la police et comment il agissait avec ses victimes. Bailey compris que DeSalvo, qui n’était pas physiquement menaçant, s’était toujours comporté comme un jeune homme sympathique et courtois – jusqu’à ce qu’il se décide à étrangler sa victime – alors que la police avait cherché une bête fauve.
Bailey, intrigué et désirant épargner la vie de DeSalvo s’il était bien l’Étrangleur, pensa qu’il pouvait exister un moyen de lui éviter la peine capitale.
Il appela le lieutenant Donovan pour lui annoncer qu’il avait un suspect intéressant et qu’il devait lui poser des questions particulières afin d’établir si, oui ou non, il était bien l’Étrangleur.

De leur côté, les enquêteurs du « Bureau de l’Étrangleur » avaient décidé d’interroger DeSalvo : son dossier leur avait été transmis après son arrestation pour les crimes de « l’Homme en Vert » et il leur semblait être « une personne d’intérêt ».
Bailey revint discuter avec DeSalvo, son dictaphone à la main, le 6 mars 1965. DeSalvo lui expliqua que le détective DiNatale, du Bureau de l’Étrangleur, était venu relever ses empreintes digitales la veille, « mais je n’ai jamais laissé aucune empreinte ». Bailey comprit qu’il devait se presser s’il voulait sauver la tête de son client. Il lui posa donc les questions proposées par Donovan, dont seul l’Étrangleur pouvait connaître les réponses.
DeSalvo répondit juste. À chaque fois.

Bailey expliqua plus tard : « Je suis devenu certain que l’homme assis en face de moi dans cette pièce sombre était bien l’Étrangleur de Boston. Quiconque a l’habitude des interrogatoires apprend à reconnaître la différence entre un homme qui parle de ce qu’il a vécu et d’un homme qui raconte une histoire qu’il a inventée ou qu’on lui a racontée. DeSalvo parlait d’événements qu’il avait vécus. Il n’essayait pas de se souvenir de mots qu’il aurait appris par cœur, il se souvenait des scènes, il les revivait. Il pouvait se rappeler du moindre petit détail, la couleur d’un tapis, une photographie, l’état d’un meuble. Comme s’il regardait une vidéo à nouveau, il décrivait ce qui était arrivé, généralement avec autant d’impassibilité que s’il racontait ses courses au supermarché ».

Il répéta également ses aveux de deux meurtres que ni la police ni les médias n’avaient attribué à l’Étrangleur : celui de la « dame âgée », Mary Mullen, 85 ans, morte dans ses bras d’une crise cardiaque alors qu’il l’agressait, le 28 juin 1962 dans Commonwealth Avenue ; et celui de Mary Brown, 69 ans, battue à mort et étranglée dans son appartement de Lawrence le 9 mars 1963. Il décrivit ces deux meurtres avec autant de détails que les autres.
D’ailleurs, il se souvenait de tant de détails qu’il permit à la police de vérifier la véracité de ses affirmations. F. Lee Bailey appela le lieutenant Donovan et son collègue, le lieutenant Sherry. Ils se rendirent dans son bureau et, grâce au dictaphone, ils écoutèrent DeSalvo décrire le meurtre de Sophie Clark. Il s’était souvenu qu’elle avait ses règles, qu’il avait renversé une chaise, qu’il avait marché sur un paquet de cigarettes d’une marque précise… Sherry vérifia dans le dossier : tout était vrai, même la marque des cigarettes.

John Bottomly
John Bottomly

Bailey discuta avec DeSalvo, le convainquit de coopérer avec la police et de passer au détecteur de mensonges. Il contacta le préfet McNamara et le Docteur Ames Robey, de l’hôpital de Bridgewater. Ils ne pouvaient trop en faire sans impliquer John Bottomly. De plus, Bailey voulait éviter la peine de mort à son client, mais le procureur général Brooke voulait garder le contrôle de l’enquête. Brooke voulait se présenter aux élections sénatoriales et la résolution de cette affaire lui ferait une excellente publicité.
Bottomly accepta à contrecœur la proposition de F. Lee Bailey : il pourrait discuter avec DeSalvo et lui poser toutes les questions qu’il voudrait… mais les réponses ne pourraient pas être utilisées par l’accusation lors d’un éventuel procès.

Les entretiens commencèrent le 17 août 1965. Bottomly interrogea DeSalvo en détail, en présence de Bailey, jusqu’au 29 septembre 1965. Il en résultat plus de 50 heures d’enregistrement et 2000 pages de transcription. Alors que chaque détail des aveux de DeSalvo était vérifié, Bottomly, Brooke et Bailey tentaient de trouver un arrangement quant au sort du jeune homme.

Bientôt, le doute quant à sa culpabilité ne fut plus permis :
Il savait qu’il y avait un calepin sous le lit de Beverly Samans.
Il savait que des petites cloches de Noël étaient attachées sur la porte de l’appartement de Patricia Bissette et que cette porte s’ouvrait vers l’extérieur. Il avait dessiné un plan exact et précis de son appartement (et des douze autres).
Il décrivit correctement le nœud particulier employé par l’Étrangleur. Il avait bien pris un imperméable chez Anna Slesers pour couvrir sa chemise couverte de sang.
Les enquêteurs apprirent qu’Anna Slesers avait acheté deux manteaux identiques et en avait donné un à une amie. Ils montrèrent ce dernier à DeSalvo, avec 14 autres imperméables, et il reconnut le bon.
En fait, DeSalvo ne fit qu’une ou deux erreurs parmi les dizaines de détails précis qu’il donna.

Il décrivit également une agression envers une jeune femme blonde, à Boston, dans le quartier de Jamaica Plain, en mai 1962, avant le premier meurtre de l’Étrangleur. Il était parvenu à la convaincre de le laisser entrer dans son appartement, elle s’était retournée et il avait passé son bras autour de son cou, dans son dos, pour l’étrangler. Mais il avait soudainement vu son reflet dans un grand miroir pendu sur le mur. Se voyant en train de tuer, il avait été horrifié par lui-même. Il avait relâché la jeune femme et s’était mis à pleurer. Il lui avait présenté des excuses et l’avait supplié de ne pas appeler la police. Il avait menti en affirmant que si sa mère l’apprenait, elle ne lui donnerait plus d’argent et il ne pourrait pas finir ses études. La jeune femme n’avait pas porté plainte.
Grâce aux détails fournis par DeSalvo, DiNatale parvint à retrouver la jeune femme blonde : elle se souvenait de tout et identifia DeSalvo.

Finalement, les membres du “Bureau de l’Étrangleur” parvinrent à la même conclusion que F. Lee Bailey : DeSalvo était bien « l’Étrangleur de Boston ».

Maintenant, il fallait décider quoi faire de lui. En dépit de l’exactitude du récit de DeSalvo et de son désir d’avouer ses crimes, la police ne possédait aucune preuve directe contre lui. L’Étrangleur n’avait pas laissé d’empreinte et les analyses d’ADN n’existaient pas encore à l’époque.
Bailey, Brooke et Bottomly parvinrent à s’accorder : DeSalvo risquait, de toute manière, de passer le restant de ses jours en prison à cause de ses crimes de « l’Homme en Vert ». S’il s’avérait que DeSalvo était déclaré apte à être jugé, il serait soumis à un examen psychiatrique afin de déterminer son état mental au moment des meurtres. Si DeSalvo était reconnu irresponsable, il ferait des aveux officiels, utilisables devant la cour, mais plaiderait non coupable pour être placé dans un établissement psychiatrique. S’il était reconnu sain d’esprit, il n’y aurait pas d’aveux officiels et toutes les poursuites contre lui cesseraient.
DeSalvo, sûr de son immunité, accepta la proposition.

Le 26 avril 1966, les médecins déclarèrent qu’il était apte à être jugé.
Toutefois, suite à de récentes décisions de la Cour Suprême, l’accusation (mettant à profit la démission de Bottomly le 7 avril 1966 suite à un différent avec le procureur général Brooke concernant « l’affaire DeSalvo ») refusa d’admettre que DeSalvo avoue ses crimes en plaidant l’irresponsabilité.

Bailey décida à son tour de faire volte-face et affirma qu’il allait faire juger DeSalvo pour les crimes commis par « l’Homme en Vert » : les psychiatres pourraient alors attester de sa démence, sans pour autant que ce diagnostic soit directement relié aux crimes de l’Étrangleur ! DeSalvo serait alors déclaré dément sans encourir la peine de mort.
C’était donc – fait sans précédent – à la défense de prouver la culpabilité de l’accusé !

DeSalvo procès

Le 9 janvier 1967, Albert DeSalvo fut jugé à Cambridge pour les crimes de « l’Homme en Vert » (agressions sexuelles et vols à main armée). Bailey choisit d’invoquer la démence de son client. Il présenta pour cela deux psychiatres comme témoins principaux : le Dr Robert Ross Mezer, de Boston, et le Dr James Brussel. Pour eux, DeSalvo était un schizophrène paranoïde et les deux spécialistes s’efforcèrent d’intégrer les meurtres de l’Étrangleur à son passé psychiatrique. Selon Bailey, lorsque le jury disposerait de tous les éléments se rapportant aux meurtres, il reconnaîtrait la démence de DeSalvo, même s’il n’était pas jugé pour les crimes de l’Étrangleur.

L’accusation affirma quant à elle que DeSalvo était un psychopathe qui feignait les symptômes d’une maladie mentale dans l’espoir d’être placé dans un établissement psychiatrique. Les jurés notèrent avec attention que DeSalvo pourrait alors être libéré quelques années plus tard…

Bailey tenta de convaincre le jury qu’il serait utile de placer DeSalvo dans un établissement psychiatrique, afin qu’il y soit étudié pour permettre une meilleure approche de ce type de meurtre à l’avenir. Selon lui, étudier ce qui avait poussé DeSalvo à commettre ces crimes pouvait permettre de « détecter » les problèmes chez les futurs tueurs avant même qu’ils n’agissent.

Les jurés ne furent pas sensibles à cet argument. Le 18 janvier, ils déclarèrent DeSalvo coupable. Bailey expliqua alors que DeSalvo avait demandé à être emprisonné à vie : « Il veut que la société soit protégée de ses crimes ». DeSalvo reçut cette peine et fut admis – à son grand désespoir – à l’hôpital de Bridgewater, en attendant d’être transféré dans une prison de haute sécurité.

DeSalvo arrêté après son évasion
DeSalvo arrêté après son évasion

Le 24 février 1967, il s’échappa de l’hôpital en compagnie de deux autres détenus. On retrouva ces deux derniers 36 heures plus tard, dans un bar de la banlieue voisine. Deux heures plus tard, DeSalvo entra dans une boutique de Lynn d’où il appela Lee Bailey pour se livrer. Il avait laissé une lettre sur le lit de sa cellule, dans laquelle il déclarait s’être enfui parce qu’on ne lui apportait pas l’aide psychiatrique dont il avait besoin. Le psychiatre James Brussel était convaincu de la sincérité de DeSalvo qui, d’après lui, voulait qu’on l’aide à comprendre pourquoi il avait tué.

En réponse, DeSalvo fut immédiatement transféré à la prison de haute sécurité de Walpole, une véritable forteresse.
Il ne reçut jamais aucun soin et ne fut jamais ni examiné ou soigné par des psychiatres, ni interrogé par des policiers, dans le but de mieux cerner ses motivations et sa façon de faire.
Les États-Unis connurent malheureusement d’autres affaires de tueurs en série (de plus en plus, en fait) et ne purent utiliser les connaissances qu’ils auraient pu acquérir en interrogeant DeSalvo. Il fallut attendre les années 1980 pour que le FBI lance un programme d’interviews avec les tueurs en série, qui se révéla fort utile par la suite.

Le 25 novembre 1973, on retrouva Albert DeSalvo mort dans sa cellule. Il avait été poignardé à plusieurs reprises dans le cœur. Le directeur de la prison évoqua une bagarre et un trafic de drogue auquel DeSalvo aurait été mêlé.

On ne retrouva jamais son assassin.

Des doutes sur la culpabilité de DeSalvo ?

En octobre 2000, les familles de Mary Sullivan et d’Albert DeSalvo ont décidé de s’unir pour prouver l’innocence d’Albert DeSalvo et découvrir l’identité du « véritable Étrangleur de Boston ».
En octobre 2001, le corps de Mary Sullivan a été exhumé afin d’y prélever « des cheveux, du sperme et de la peau ». Le corps d’Albert DeSalvo a lui aussi été exhumé, pour permettre les mêmes prélèvements. James Starrs, un professeur de sciences forensiques à l’Université George Washington, dirigeait l’équipe de scientifiques qui a effectué ces prélèvements.
Le 13 décembre 2001, il a annoncé aux médias que les preuves ADN prélevées sur le corps de Mary Sullivan ne correspondaient pas à l’ADN de DeSalvo. Il a appuyé sur le fait que cette « preuve » n’innocentait DeSalvo que du viol de Mary Sullivan. Mais Casey Sherman, le neveu de Mary Sullivan, a vite sauté à la conclusion selon laquelle DeSalvo n’était pas l’assassin de sa tante et qu’il ne pouvait donc pas être « l’Étrangleur de Boston ».

Sauf que…

– Dans leur rapport, les experts ont expliqué avoir eu bien des problèmes à obtenir de l’ADN à partir des prélèvements effectués sur le corps de Mary Sullivan et n’avoir souvent pu faire que des comparaisons partielles. Après tout ce temps, il ne restait de son corps qu’un squelette et son corps a été embaumé avant d’être mis en terre. Les experts ont découvert deux profils ADN différents. L’un appartient sûrement à un Asiatique et l’autre à un « Caucasien ». Et ils ont admis qu’ils ne pouvaient jurer que l’un de ces ADN était celui de l’assassin de Mary Sullivan. En effet, personne ne sait si le corps de Mary Sullivan a été touché par ses colocataires, par les policiers, par le médecin légiste, par les employés des pompes funèbres ou qui que ce soit d’autre.

– Les sous-vêtements dans lesquels Mary Sullivan a été enterrée (sur lesquels du matériel a été découvert) lui ont été passés par une ou des personnes inconnues. Les contaminations d’ADN ont dû être nombreuses… L’aurait-on d’ailleurs mise en terre dans des sous-vêtements souillés par son assassin ?

– Les experts sont contrariés du fait que du « matériel » ADN n’ait pas été prélevé, à l’époque, sur toutes les personnes qui auraient pu avoir touché le corps de Mary Sullivan.
Moi aussi.
Cela fait beaucoup de questions sans réponse… Et sans ces réponses, il serait outrancier d’assurer sans ambages que DeSalvo n’est pas l’Étrangleur de Boston.

Susan Kelly dans son ouvrage “The Boston Stranglers: The Public Conviction of Albert DeSalvo and the True Story of Eleven Shocking Murders” explique qu’elle est persuadée de l’innocence de DeSalvo. La plupart de ses arguments ont été repris dans l’ouvrage de Casey Sherman, « A Rose for Mary ».

Aucune preuve physique ne reliait DeSalvo aux meurtres.
Si les analyses d’ADN avaient pu être aussi bien maîtrisées à l’époque qu’elles le sont aujourd’hui, les traces de sperme retrouvées sur certains lieux des crimes auraient pu établir avec certitude l’innocence ou la culpabilité de DeSalvo.

Selon Susan Kelly, aucun témoin ne pouvait se souvenir avoir vu DeSalvo autour des lieux du crime, malgré son « nez proéminent ».
C’est un argument un peu léger : DeSalvo ressemblait à Monsieur tout le monde (la trentaine, pas très grand, ni beau, ni laid, sans barbe ni moustache…) et n’a pas dû marquer les esprits de celles et ceux qui auraient pu le voir.
L’étudiant qui vivait au-dessus de l’appartement de Joann Graff et qui avait parlé à « un étranger » cherchant après elle, ne reconnut pas DeSalvo sur une photo qu’on lui montra (alors que DeSalvo expliqua avoir parlé à ce jeune homme).
Marcella Lulka (qui vivait dans le même immeuble que Sophie Clark) avait rencontré un jeune homme aux cheveux châtain clair (« pale honey-colored hair « ) qui disait venir pour repeindre les appartements. DeSalvo raconta lui-même cet épisode, par la suite, mais il avait des cheveux noir de jais et non châtains clairs.
Les témoignages semblent donc peu fiables. Un visage banal ne marque pas.

Bottomly emmena Marcella Lulka et Melle Gertrude Gruen en prison pour qu’elles puissent secrètement observer DeSalvo… et George Nassar. Gertrude Gruen, une Allemande de 30 ans, était considérée comme la seule femme ayant survécu à une rencontre avec l’Étrangleur : le 18 février 1963, il l’avait agressée chez elle, elle s’était débattue, l’avait mordu et il s’était enfui (DeSalvo a avoué et décrit cette agression, mais Gertrude Gruen se disait INCAPABLE de se souvenir du visage de son agresseur).
Aucune des deux femmes ne reconnut DeSalvo. Gertrude Gruen expliqua que George Nassar lui disait quelque chose… sans en être sûre. Marcella Lulka assura que Nassar (qui semblait nettement plus menaçant – physiquement – que DeSalvo) était le jeune homme auquel elle avait parlé.
Pourtant, Nassar était très brun, lui aussi, et non « châtain clair ». Susan Kelly (qui n’indique pas que DeSalvo a raconté sa rencontre avec Mme Lulka) demande : « N’aurait-il pas pu s’être teint les cheveux lorsqu’elle l’avait vu ? ».
Mais DeSalvo aussi aurait pu le faire.

Comment DeSalvo aurait-il pu se souvenir de tant de détails concernant ses victimes et leur appartement s’il n’avait pas été l’Étrangleur ?
Il possédait une extraordinaire mémoire, une « mémoire photographique » qui lui permettait de prendre une photographie mentale des appartements qu’il avait « visité » et de s’en souvenir, par la suite, comme s’il regardait cette photographie.

Albert DeSalvo aurait pu apprendre tout ce qu’il savait des meurtres grâce aux descriptions détaillées des journaux d’époque.
Aucun journal n’a donné de descriptions vraiment détaillées des crimes, des positions exactes des victimes, des emplacements et de la décoration de chacune des pièces des appartements, des objets trouvés à tel ou tel endroit, des paroles échangées, des vêtements (genre, coupe, couleurs) des victimes, des témoins croisés dans les couloirs, etc. DeSalvo, lui, l’a fait.

DeSalvo aurait visité les appartements des victimes lors de ses vols et non lors de ses meurtres.
Mais aucune n’avait déclaré avoir été cambriolée.

George Nassar aurait pu être le tueur et aurait donné les informations à DeSalvo pour qu’il les répète.
Nassar aurait donc eu, lui aussi, une incroyable mémoire : ce n’était pas le cas.
De plus, DeSalvo n’a pas attendu la venue de Nassar à Bridgewater pour parler des meurtres et de son éventuelle culpabilité. Il en a parlé à son avocat, au juge, au docteur Robey, à des détenus et des gardiens et à son ami Edward Keaney. DeSalvo était un homme méfiant : pourquoi aurait-il cru Nassar, alors qu’il savait qu’il était un criminel endurci et sans scrupules ?
Nassar, de son côté, aurait pu dénoncer DeSalvo directement à la police afin de toucher la récompense, mais il a discrètement contacté son avocat. Nassar n’a d’ailleurs jamais demandé à toucher le moindre cent de la récompense. Et les enquêteurs n’ont jamais trouvé la moindre preuve physique reliant Nassar aux meurtres de l’Étrangleur.

Susan Kelly rappelle que les experts de l’époque pensaient qu’il existait deux étrangleurs, un pour les dames âgées et un pour les jeunes femmes.
Mais elle « oublie » l’analyse étonnamment correcte du Docteur James Brussel, qui s’est révélée exacte sur TOUS les points sauf un (DeSalvo était marié et non célibataire).

Pour conclure :
Le 19 juillet 2013, Dan Conley, District Attorney du comté de Suffolk, a annoncé que de nouvelles expertises ADN relient Albert DeSalvo au meurtre de Mary Sullivan. L’analyse ADN montre une concordance à 99,9% entre l’ADN d’Albert DeSalvo, exhumé pour cette occasion, et du sperme retrouvé sur la scène du crime de Mary Sullivan, et conservé jusqu’à nos jours.

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