Article mis à jour le 26 septembre 2015
Le tueur en série français surnommé « Le Serpent », Charles Sobhraj, qui s’étaient attaqué aux touristes occidentaux en Asie, durant les années 1970, a été condamné à la prison à vie, au Népal.
Sobhraj, 60 ans, a été reconnu coupable du meurtre d’une touriste américaine, Connie Jo Bronizch . On lui a également reproché les morts d’au moins 20 autres voyageurs avec qui il s’était lié d’amitié avant de les voler entre 1970 et 1976, durant la grande mode des « voyages à Katmandu ».
Il a été arrêté pour la première fois en 1975, et on le décrivait déjà comme charismatique et impitoyable. Titulaire d’un passeport français, il a été surnommé « Le Serpent » à cause de ses talents pour le déguisement et l’évasion.
Durant des années, Sobhraj était parvenu à éviter les arrestations, la prison et même les inculpations à travers le monde entier, de l’Afghanistan à la Grèce… sauf une fois. Mais bien qu’il ait passé 21 ans dans une prison de haute sécurité de New Delhi pour cambriolage et meurtre, son habilité et son intelligence lui avaient de vivre assez luxueusement à l’intérieur jusqu’à sa sortie en 1997.
Extradé vers la France, il est revenu au Népal en 2003 bien qu’il se savait recherché pour les meurtres de deux touristes en 1975, mais trop confiant en sa capacité d’échapper à la justice.
Sobhraj, connu pour sa passion compulsive du jeu, a été arrêté en septembre 2003 dans le casino d’un hôtel de Katmandu.
Portant ses éternelles lunettes noires et une casquette alors qu’il était conduis dans sa cellule, il est apparu confiant malgré tout, affirmant qu’il avait été « déclaré coupable sans preuve et sans témoin » et qu’il allait faire appel.
Il a dit aux journalistes qu’au moment de son arrestation, il était revenu à Katmandu, au risque d’être inculpé, parce qu’il travaillait sur un documentaire au sujet des artisans locaux.
Né à Saigon ( Ho Chi Minh Ville) , il avait un père indien et une mère vietnamienne, qui partit s’installer en France et se remaria, ce qui permis à Sobhraj d’obtenir un passeport français.
L’affaire la plus célèbre dans laquelle il a été soupçonné (sans que rien ne puisse être prouvé) concerne les « Meurtres en Bikini », dans les années 1970, durant lesquels des jeunes touristes occidentales ont été droguées et tuées dans la station balnéaire Pattaya, en Thaïlande.
Il a finalement été reconnu coupable du meurtre par empoisonnement de Luc Salomon, un touriste français, en 1975, dans un hôtel de New Delhi.
Selon l’enquêteur Ganesh K.C., l’une des preuves qui a décidé les jurés est l’analyse des signatures faites par Sobhraj, sous le nom d’Henricus Bintanja, dont le tueur a utilisé le passeport hollandais afin d’entrer et de sortir du Népal en 1975. Bintanja et sa fiancée, Cornelia Hemker, avaient été étranglés la même année et leurs corps brûlés avaient été découverts dans un fossé aux abords de Bangkok (Thaïlande). « La carte de débarquement d’aéroport et l’enregistrement à l’hôtel en 1975, les deux écrits sous le nom du hollandais, ont été retenus durant l’enquête. La signature correspond à l’écriture du passeport français de Sobhraj. […] Cela a permis de prouver que Sobhraj mentait lorsqu’il disait qu’il n’était jamais venu au Népal avant 2003. Et cette manière de changer de passeports faisait partie de son mode opératoire pour tuer et disparaître. […] Mais le verdict lui-même est basé sur les preuves circonstanciées contre Sobhraj dans le meurtre de Connie Jo Bronizch ».
Cette jeune californienne explorant le Népal durant l’age d’or des hippies, avait été découverte assassinée avec son compagnon, Laurent Armand Carrierre, un touriste canadien. Leurs corps avaient été brûlés.
Le meurtre de Laurent Carrierre dépend d’une autre juridiction et Sobhraj ne sera jugé de ce crime que s’il est libéré après son appel pour le meurtre de Connie Jo Bronizch.