Article mis à jour le 24 août 2022

Les victimes d’Herbert Baumeister

Herbert Baumeister est soupçonné d’avoir tué au moins 16 jeunes hommes, mais tous n’ont pas pu être identifiés. On a retrouvé les restes de sept corps dans la propriété de Baumeister, dans l’Indiana. Neuf hommes ont été étranglés et découverts le long de l’autoroute I-70 dans l’Ohio. Il est possible que Baumeister ait tué trois ou quatre hommes de plus.

Parmi ceux qui ont été identifiés figurent :

Jeff Jones (31 ans)
Disparu durant l’été 1993, après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.

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Alan Broussard (28 ans)
Disparu en juin 1994, après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.

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Roger Allen Goodlet (34 ans)
Disparu en juillet 1994, après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.
Son squelette fut retrouvé dans la propriété de Baumeister en juin 1996.

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Richard Hamilton (20 ans)
Disparu après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.
Son squelette fut retrouvé dans la propriété de Baumeister en juin 1996.

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Steven Hale (26 ans)
Disparu après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.
Son squelette fut retrouvé dans la propriété de Baumeister en juin 1996.

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Manuel Resendez (31 ans)
Disparu après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.
Son squelette fut retrouvé dans la propriété de Baumeister en juin 1996.

Michael Riley
Son corps fut découvert à moitié nu sur la I-70.

Baumeister est également soupçonné des meurtres de deux jeunes hommes dont les corps n’ont jamais été retrouvés :

Allan Lee Livingston (27 ans), disparu le 6 août 1993 à Indianapolis.

Jerry Williams-Comer (34 ans), disparu le 8 août 1995 à Indianapolis.

Mode opératoire

Aussi bien pour les meurtres de la I-70 que pour ceux d’Indianapolis, Herb Baumeister trouvait ses futures victimes dans les bars gays. Souriant, sympathique, il invitait de jeunes hommes bruns à le suivre pour « s’amuser un peu ».

Il tuait en étranglant. Cela tenait surtout de son fantasme « d’asphyxie auto-érotique », qui est censé précipiter l’orgasme.

Pour les meurtres de la I-70, commis entre 1985 et 1990 : toutes les victimes étaient partiellement déshabillées. Les corps ont souvent été découverts près d’un plan d’eau. La plupart ont été étranglées.

Pour les meurtres qui ont eu lieu chez lui, dans sa piscine : il jetait les corps dans des tas de terres et de détritus et les faisaient brûler. Puis, il récupérait les os, qu’il broyait et disséminait dans son jardin.

Motivations

Il semble qu’au départ, Baumeister ait pris de la drogue pour faire disparaître ses dernières inhibitions. Apparemment, c’est d’abord en ayant pris de la drogue (cocaïne ou extasy) qu’il a étranglé ses victimes. Des accidents, en quelque sorte.
Mais, assez rapidement, il a pris goût au meurtre et le plaisir sexuel a été remplacé par celui de tuer, et de voir sa victime mourir lentement.

Herb Baumeister avait une mauvaise opinion de lui-même, de son apparence physique notamment : sa femme l’a rarement vu nu. Il était très inquiet de l’opinion que les gens avaient de lui, par exemple ses collègues de l’Indianapolis Star ou du BMV.

Son sentiment d’inaptitude générale a été renforcé par la perte de son emploi, puis par le stress provoqué par le déclin financier de ses deux magasins.

Baumeister, comme beaucoup d’autres tueurs en série, faisait de la « dissociation » : en véritable Docteur Jekyll et Mister Hyde, il était capable de dissocier ses sentiments. Il pouvait tuer, puis continuer à vivre normalement avec ses enfants (avec qui il passait beaucoup de temps) en se comportant très gentiment avec eux.
Il avait également des fantasmes très puissants (contrôler un autre être humain, le tuer) et pratiquait compulsivement la masturbation. Il avait des rêves éveillés, des fantasmes très forts, qu’il parvenait à cacher, à ne pas révéler.

À mesure qu’il parvenait à tuer sans être appréhendé, Baumeister a pris confiance en lui et s’est mis à tuer plus, de plus en plus souvent. Mais il se contrôlait assez pour parvenir à s’arrêter, lorsqu’il sentit que Mark Goodyear savait quelque chose et que la police pouvait s’intéresser à lui.

Baumeister, perfectionniste, ne laissait jamais aucune trace derrière lui. Il n’a même pas laissé de corps et certaines victimes n’ont toujours pas pu être identifiées.

La méthode qu’utilisait Baumeister pour tuer, l’étranglement, était lié à son fantasme d’asphyxie auto-érotique.
Comme beaucoup de tueurs en série, il gardait des « souvenirs » de ses meurtres : les cassettes vidéo.

Il se sentait très supérieur, très confiant et a pensé que la police ne l’arrêterait jamais. Il a cru pouvoir faire croire à sa femme qu’on l’accusait à tort et qu’ainsi, elle ne dirait rien. Il a commencé à laisser des indices. Il est notamment allé dans un bar gay avec sa propre voiture, dont la plaque d’immatriculation a permis de l’identifier.

Il a d’abord tué sur la I-70, puis, très confiant, il a fini par amener ses victimes chez lui pour les tuer.

Il semblait si normal en surface que, lorsque l’on a découvert ce qu’il avait fait, ceux qui le connaissaient n’ont pas pu le croire. C’était un père de famille, un entrepreneur qui aidait une œuvre de charité. Il avait l’air normal et il paraissait normal… jusqu’à ce que vous rencontriez le VRAI Herb Baumeister.

Citations

« La police vint me voir et me dit : ‘Nous menons une enquête sur votre mari, en relation avec des homicides homosexuels’. Je me souviens leur avoir répondu : ‘Qu’est-ce que c’est qu’un homicide homosexuel ?' » : Julie, l’épouse d’Herb Baumeister.

« Les signaux de danger sont toujours là, quelque part, pour les personnes du calibre de Baumeister. Le problème, c’est que les gens les ignorent. Dans le cas de Baumeister, même sa propre femme les a ignorés. La léthargie… C’est la plus grande force des tueurs en série » : Virgil Vandagriff, détective privé.

Bibliographie

Livres en anglais :

Where the Bodies Are Buried
Résumé : la vie normale et les crimes atroces d’Herb Baumeister. Son apparence ordinaire et sa vie cachée.
Critique : Intéressant, bien écrit et facile à lire, ce livre nous présente également l’art peu connu qu’est l’anthropologie légale (l’étude des os). Les auteurs présentent bien la double vie de Baumeister, la manière dont il a pu « berner son monde » durant des années. Le livre explique aussi que, vu les lois de l’Indiana et de l’Ohio, le fait que l’on ait trouvé les os dans le jardin de Baumeister n’aurait peut-être pas suffi à le faire condamner, puisqu’il n’y avait pas de lien direct entre eux et que l’on ne pouvait pas prouver qu’il les avait tués !

Filmographie

A&E — Investigative Reports Secret Life of a Serial Killer
Ce documentaire, diffusé sur A&E Television Network/Investigative Report en 1997, raconte les crimes d’Herb Baumeister, en insistant sur sa double vie.

Liens

– Indianapolis sur wikipedia
– Westfield : la ville sur wikipedia (en anglais)
– Le Comté d’Hamilton : le site officiel
– L’Indiana sur wikipedia
– Le journal « Indianapolis Star » : la version web