Article mis à jour le 26 janvier 2024

Les victimes d’Herbert Baumeister

Herbert Baumeister est soupçonné d’avoir tué au moins 18 jeunes hommes, peut-être jusqu’à 25, mais tous n’ont pas pu être identifiés. On a retrouvé les restes de onze corps dans la propriété de Baumeister, dans l’Indiana. Neuf hommes ont été étranglés et découverts le long de l’autoroute I-70 dans l’Ohio. Il est possible que Baumeister ait tué d’autres hommes.

Parmi ceux qui ont été retrouvés à Fox Hollox Farm et identifiés figurent :

John Lee “Johnny” Bayer (20 ans)
Disparu le 28 mai 1993, à Indianapolis.

Jeffrey “Jeff” Jones (31 ans)
Disparu le 6 juillet 1993, après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.

Richard Douglas Hamilton Jr. (20 ans)
Disparu le 31 juillet 1993 à Indianapolis.

Manuel Resendez (31 ans)
Disparu le 6 août 1993, après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.

Allan Lee Livingston (27 ans)
Disparu le 6 août 1993 à Indianapolis.

Steven Hale (26 ans)
Disparu le 1er avril 1994, après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.

Alan Broussard (28 ans)
Disparu le 6 juin 1994, après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.

Roger Allen Goodlet (34 ans)
Disparu le 22 juillet 1994, après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.

Michael Keirn (45 ans)
Disparu le 31 mars 1995, après être allé dans un bar gay d’Indianapolis.

Baumeister est également soupçonné des meurtres de Jerry Williams-Comer, 34 ans, disparu en août 1995, dont le corps n’a jamais été retrouvé.

Herbert Baumeister est aussi soupçonné d’être le tueur de la I-70, qui a assassiné :

Michael Petree (15 ans)
Ce jeune prostitué fréquentait les bars gays d’Indianapolis. Il a été découvert nu dans le comté de Hamilton, dans l’Indiana, le 16 juin 1980.

Maurice Taylor (22 ans)
Retrouvé étranglé le 21 juillet 1982 dans la Weasel Creek, dans le comté rural de Hamilton, près d’Atlanta. Taylor était un vagabond qui se prostituait dans les bars gays d’Indianapolis.

Delvoyd Lee Baker (14 ans)
Retrouvé à moitié nu le 3 octobre 1982, près d’une rivière dans le comté de Hamilton, dans l’Indiana. Il vivait encore chez ses parents, mais fréquentait les bars gays d’Indianapolis depuis trois mois et se prostituait.

Michael “Mick” Riley (22 ans)
Disparu le 28 mai 1983 après s’être rendu dans une boîte de nuit gay d’Indianapolis. Le 5 juin, le corps nu et étranglé de Riley a été retrouvé dans un fossé du comté de Hancock, au sud-est de Greenfield. Un témoin a affirmé qu’il avait vu Baumesiter quitter la boîte de nuit avec Michael.

Eric Roettger (17 ans)
Disparu le 7 mai 1985, et son corps torse nu a été retrouvé quelques jours plus tard près d’un ruisseau dans le comté rural de Preble, Ohio, à l’est de Lewisburg. Il n’était a priori pas homosexuel, mais fréquentait des toxicomanes et des dealers. Il aurait été pris en stop par un homme blanc.

Michael Glenn (29 ans)
Retrouvé le 15 août 1986, étranglé et vêtu seulement de ses sous-vêtements, dans un fossé près d’Eaton, dans l’Ohio. Michael vivait chichement dans un mobile-home et faisait de petits boulots.

James Boyd Robbins Jr (21 ans)
Disparu le 15 octobre 1987 alors qu’il quittait le domiciel de sa mère. Deux jours plus tard, le 17 octobre, son corps nu portant des marques de strangulation a été retrouvé dans un fossé dans le comté rural de Shelby, près de l’Interstate 70 au sud de Gwynneville.

Steven Elliott (26 ans)
Retrouvé le 12 août 1989, étranglé et en sous-vêtements, dans le comté rural de Preble, dans l’Ohio, près de l’Interstate 70. Il était homosexuel et se prostituait.

Clay Boatman (32 ans)
Infirmier, il a disparu le 14 août 1990 après avoir quitté son appartement de Richmond, dans l’Indiana, pour se rendre dans un bar gay local. Son corps, portant des traces de strangulation, a été retrouvé dans un fossé près d’Eaton, dans l’Ohio.

Thomas Clevenger Jr (18 ans)
Il a disparu le 6 septembre 1990. Son cadavre à demi-nu a été retrouvé sur une voie ferrée abandonnée près de Greenville, dans l’Ohio. Il se prostituait près de bars gays d’Indianapolis.

Otto Gary Becker (42 ans)
Retrouvé le 6 août 1991 dans un fossé près d’une route de gravier dans le comté rural de Henry, Indiana.

Mode opératoire

Aussi bien pour les meurtres de la I-70 que pour ceux d’Indianapolis, Herb Baumeister trouvait ses futures victimes dans les bars gays. Souriant, sympathique, il invitait de jeunes hommes bruns à le suivre pour “s’amuser un peu”.

Il tuait en étranglant. Cela tenait surtout de son fantasme “d’asphyxie auto-érotique”, qui est censé précipiter l’orgasme.

Pour les meurtres de la I-70, commis entre 1985 et 1990 : toutes les victimes étaient partiellement déshabillées. Les corps ont souvent été découverts près d’un plan d’eau. La plupart ont été étranglées.

Pour les meurtres qui ont eu lieu chez lui, dans sa piscine : il jetait les corps dans des tas de terres et de détritus et les faisaient brûler. Puis, il récupérait les os, qu’il broyait et disséminait dans son jardin.

Motivations

Il semble qu’au départ, Baumeister ait pris de la drogue pour faire disparaître ses dernières inhibitions. Apparemment, c’est d’abord en ayant pris de la drogue (cocaïne ou extasy) qu’il a étranglé ses victimes. Des accidents, en quelque sorte.
Mais, assez rapidement, il a pris goût au meurtre et le plaisir sexuel a été remplacé par celui de tuer, et de voir sa victime mourir lentement.

Herb Baumeister avait une mauvaise opinion de lui-même, de son apparence physique notamment : sa femme l’a rarement vu nu. Il était très inquiet de l’opinion que les gens avaient de lui, par exemple ses collègues de l’Indianapolis Star ou du BMV.

Son sentiment d’inaptitude générale a été renforcé par la perte de son emploi, puis par le stress provoqué par le déclin financier de ses deux magasins.

Baumeister, comme beaucoup d’autres tueurs en série, faisait de la “dissociation” : en véritable Docteur Jekyll et Mister Hyde, il était capable de dissocier ses sentiments. Il pouvait tuer, puis continuer à vivre normalement avec ses enfants (avec qui il passait beaucoup de temps) en se comportant très gentiment avec eux.
Il avait également des fantasmes très puissants (contrôler un autre être humain, le tuer) et pratiquait compulsivement la masturbation. Il avait des rêves éveillés, des fantasmes très forts, qu’il parvenait à cacher, à ne pas révéler.

À mesure qu’il parvenait à tuer sans être appréhendé, Baumeister a pris confiance en lui et s’est mis à tuer plus, de plus en plus souvent. Mais il se contrôlait assez pour parvenir à s’arrêter, lorsqu’il sentit que Mark Goodyear savait quelque chose et que la police pouvait s’intéresser à lui.

Baumeister, perfectionniste, ne laissait jamais aucune trace derrière lui. Il n’a même pas laissé de corps et certaines victimes n’ont toujours pas pu être identifiées.

La méthode qu’utilisait Baumeister pour tuer, l’étranglement, était lié à son fantasme d’asphyxie auto-érotique.
Comme beaucoup de tueurs en série, il gardait des “souvenirs” de ses meurtres : les cassettes vidéo.

Il se sentait très supérieur, très confiant et a pensé que la police ne l’arrêterait jamais. Il a cru pouvoir faire croire à sa femme qu’on l’accusait à tort et qu’ainsi, elle ne dirait rien. Il a commencé à laisser des indices. Il est notamment allé dans un bar gay avec sa propre voiture, dont la plaque d’immatriculation a permis de l’identifier.

Il a d’abord tué sur la I-70, puis, très confiant, il a fini par amener ses victimes chez lui pour les tuer.

Il semblait si normal en surface que, lorsque l’on a découvert ce qu’il avait fait, ceux qui le connaissaient n’ont pas pu le croire. C’était un père de famille, un entrepreneur qui aidait une œuvre de charité. Il avait l’air normal et il paraissait normal… jusqu’à ce que vous rencontriez le VRAI Herb Baumeister.

Citations

“La police vint me voir et me dit : ‘Nous menons une enquête sur votre mari, en relation avec des homicides homosexuels’. Je me souviens leur avoir répondu : ‘Qu’est-ce que c’est qu’un homicide homosexuel ?'” : Julie, l’épouse d’Herb Baumeister.

“Les signaux de danger sont toujours là, quelque part, pour les personnes du calibre de Baumeister. Le problème, c’est que les gens les ignorent. Dans le cas de Baumeister, même sa propre femme les a ignorés. La léthargie… C’est la plus grande force des tueurs en série” : Virgil Vandagriff, détective privé.

Bibliographie

Livres en anglais :

Where the Bodies Are Buried
Résumé : la vie normale et les crimes atroces d’Herb Baumeister. Son apparence ordinaire et sa vie cachée.
Critique : Intéressant, bien écrit et facile à lire, ce livre nous présente également l’art peu connu qu’est l’anthropologie légale (l’étude des os). Les auteurs présentent bien la double vie de Baumeister, la manière dont il a pu “berner son monde” durant des années. Le livre explique aussi que, vu les lois de l’Indiana et de l’Ohio, le fait que l’on ait trouvé les os dans le jardin de Baumeister n’aurait peut-être pas suffi à le faire condamner, puisqu’il n’y avait pas de lien direct entre eux et que l’on ne pouvait pas prouver qu’il les avait tués !

Filmographie

A&E — Investigative Reports Secret Life of a Serial Killer
Ce documentaire, diffusé sur A&E Television Network/Investigative Report en 1997, raconte les crimes d’Herb Baumeister, en insistant sur sa double vie.

Liens

– Indianapolis sur wikipedia
– Westfield : la ville sur wikipedia (en anglais)
– Le Comté d’Hamilton : le site officiel
– L’Indiana sur wikipedia
– Le journal “Indianapolis Star” : la version web