Article mis à jour le 9 octobre 2015

Le colonel Russell Williams, haut responsable des forces aériennes canadiennes accusé de deux meurtres de jeunes femmes, a avoué ces crimes et conduit les policiers au corps de sa dernière victime, rapportait ce matin le quotidien Globe and Mail.

L’officier aurait rapporté ces faits, ainsi que deux agressions sexuelles sur deux autres femmes et plusieurs dizaines de «cambriolages» fétichistes, faisant aux policiers sur un ton neutre un compte rendu précis comme un rapport militaire, indiquait le journal sur son site internet, disant s’appuyer sur «plusieurs sources» proches de l’enquête.

L’ancien commandant de la grande base aérienne de Trenton, en Ontario, était un passionné de la photo et aurait photographié tant les meurtres que les agressions sexuelles. Les enquêteurs comptent retrouver de telles images dans son ordinateur, actuellement entre les mains des experts, ajoutait le Globe and Mail.

Compte tenu de l’apparente franchise et du désir de coopérer manifestés par le colonel Williams, les policiers ne le soupçonnent plus d’autres crimes non résolus commis dans le passé à proximité des bases où il avait servi, selon le journal.

L’homme âgé de 46 ans a été arrêté dimanche dernier à Ottawa.

Ce seraient les traces d’un de ses véhicules découvertes dans la neige à proximité de la maison de sa dernière victime, Jessica Lloyd, 27 ans, qui auraient mis la police sur sa piste. Ayant noté la dimension inhabituelle des pneus et procédant ensuite au contrôle de toutes les voitures passant sur une route voisine, ils ont constaté que les traces correspondaient à celles d’un gros 4×4 japonais de l’officier.

En le questionnant, ils ont trouvé l’officier «évasif» et l’ont emmené pour poursuivre l’interrogatoire.

Par ailleurs, ils ont fait le lien avec d’autres indices : la première femme tuée en novembre était le caporal Marie-France Comeau, 38 ans, servant sous ses ordres, tandis que les deux femmes agressées chez elles en septembre habitaient dans la rue du village de Tweed où le colonel et sa femme possédaient un pavillon.

Lors de ces deux agressions, l’une contre une quadragénaire, l’autre contre une femme de vingt ans plus jeune, l’agresseur masqué a suivi le même mode opératoire, attachant ses victimes, nues, à des chaises, avec du ruban adhésif et en leur mettant des taies d’oreiller sur la tête pour être sûr qu’elles ne puissent le voir.

Puis il les a placées sur des draps ou des couvertures étalées sur le plancher, qu’il a emportés avec lui, une fois l’agression commise, probablement pour éliminer d’éventuelles traces d’ADN qui risqueraient de permettre son identification.

Les enquêteurs cherchent aussi de la lingerie féminine et d’autres «souvenirs» emportés par l’auteur des agressions.

Le caporal Comeau, trouvée asphyxiée, avait également été ligotée avec un ruban adhésif.

(article AFP publié sur le Journal de Montréal)