Article mis à jour le 5 octobre 2015
La population de Manchester craint qu’un tueur en série rôde dans ses rues car de trop nombreux cadavres ont été sortis de ses canaux depuis quelques années.
Les affirmations du professeur Craig Jackson, directeur du département de psychologie de l’Université de Birmingham, selon lesquelles un tueur en série œuvrerait à Manchester ont été rejetées par la police. Le professeur Jackson a cependant noté que 61 corps ont été retrouvés dans les rivières et canaux de la région ces six dernières années. Selon lui, le nombre de morts est « alarmant » et ne peut s’expliquer que par la présence d’un tueur en série.
Certains des corps ont été découverts dans le quartier gay de la ville. Le professeur Jackson a expliqué au journal le Daily Star : « Il est hautement improbable qu’un nombre aussi alarmant de corps retrouvés dans les canaux soit le résultat d’accidents ou de suicides. Les canaux ne sont pas des endroits habituels pour se suicider, surtout chez les hommes. Par contre, ce sont des lieux où l’on se débarrasse couramment de cadavres. Et l’eau peut être une manière très sûre d’effacer toute preuve ADN. L’étrangleur du Suffolk Steve Wright a jeté certaines de ses victimes dans l’eau afin que toute trace de lui soit détruite. »
La police de Manchester, quant à elle, a rejeté les allégations du professeur Jackson, en insistant sur le fait que chacune des affaires était étudiée en détail.
Un porte-parole a expliqué : “La police de Manchester s’est engagé à enquêter de manière approfondie sur chacune mort inexpliquée à Manchester et à aborder chacune comme potentiellement suspecte au départ. Ce n’est qu’après une enquête solide sur les circonstances de chaque décès que les enquêteurs jugent que le décès est « non-suspect » et transmettre le dossier au coroner. L’autopsie du coroner permet alors de déterminer la cause de la mort, qui serait ensuite enregistrée en conséquence par le responsable de l’enquête.
Aucune de nos enquêtes n’est effectuée sans se référer aux autres et, comme nous l’avons dit publiquement auparavant, nous n’avons établi aucun lien entre les divers incidents enregistrés. »

L’une des morts citées par le professeur Jackson est celle de Chris Brahney, 22 ans, découvert dans le Ship Canal de Manchester dix jours après sa disparition, alors qu’il s’était rendu à un concert dans le grand parc public de la ville, Heaton Park, en juin 2012. Ses amis avaient perdu sa trace après le concert, dans la foule, et on l’avait cherché dans toute la région durant plusieurs semaines. Les caméras de surveillance de la ville l’avaient remarqué alors qu’il revenait en centre-ville jusqu’au Century Buildings, sur les bords du canal.
Après son autopsie, le « deputy coroner » Joanne Kearsley a formulé un « verdict ouvert » (une mort suspicieuse mais sans préciser la cause) et a admis qu’elle ne pouvait tout simplement pas dire comment il avait fini dans l’eau. Selon elle, Chris Brahney avait des trace d’ecstasy dans le sang et s’est noyé, mais elle n’est pas persuadée que sa mort soit un simple accident.
Une autre victime, l’étudiant de l’université de Manchester Souvik Pal, 18 ans, a été retrouvé mort dans le Bridgewater Canal trois semaines après avoir été expulsé d’une soirée de nouvel an à Trafford Park. Il avait été aperçu marchant avec un inconnu, alors qu’ils s’éloignaient de la fête, et passer sur un pont enjambant le canal. La médecin légiste Naomi Carter a conclu qu’il s’était noyé et qu’il ne présentait aucun signe d’agression. Pour lui aussi, le « deputy coroner » Kearsley a formulé un « verdict ouvert », expliquant que « l’endroit et la manière dont il est entré dans l’eau ne peuvent être établis ».