Article mis à jour le 1 avril 2016

Une infirmière italienne a été arrêtée et inculpée des meurtres de 13 patients en soins intensifs, à qui elle aurait administré des doses mortelles d’un anticoagulant.

Fausta Bonino, 56 ans, aurait assassiné des patients, hommes et femmes, âgés de 61 à 88 ans, entre janvier 2014 et septembre 2015, dans un hôpital de Piombino, au sud-ouest de Florence.

Les enquêteurs pensent que les victimes, toutes dans un état sérieux après une opération chirurgicale, mais pas du tout en phase terminale, sont mortes de doses massives d’Héparine.

L’un des enquêteurs, Erasmo Fontana, a précisé : « La vie d’aucune des victimes n’était en danger au moment où le médicament leur a été injecté ». L’un des patients avait été opéré d’un simple fémur cassé.

L’Héparine est un anticoagulant qui est normalement utilisé pour éviter les caillots sanguins, les infarctus, les embolies et les thromboses. A hautes doses, elle peut provoquer des hémorragies.

Fausta Bonino est accusée d’avoir administré à ses victimes jusqu’à 10 fois la dose habituelle du médicament. Dans certains cas, l’héparine n’avait même pas été prescrite par les médecins pour traiter les patients.
La surdose a déclenché de multiples et irréversibles hémorragies internes qui ont tué 12 des victimes présumées. La 13ème victime est morte d’un arrêt cardiaque.

Bonino a été arrêté fin mars après qu’un examen de tous les décès « anormaux » à l’hôpital de Piombino l’ait identifié comme le seul membre du personnel qui était présent lors de chacune des morts. L’examen avait été mis en place après que la direction de l’hôpital ait remarqué que le taux de mortalité de l’unité de soins intensifs était passé de 12 % à 20 %.
Les carabinieri ont alors utilisé des caméras discrètes pour observer l’infirmière et obtenir des preuves contre elle. Des éléments incriminant auraient également été trouvés à l’hôpital et dans la maison de Fausta Bonino.

La police locale a expliqué lors d’une conférence de presse que l’arrestation de Fausta Bonino avant sans doute permit d’éviter de nouveaux décès.

Selon les médias locaux, la direction de l’hôpital avait des soupçons concernant l’infirmière car elle a été éloignée des soins intensifs en octobre 2015, dans un emploi où elle n’avait plus aucun contact avec les patients.

La police a précisé que l’infirmière, mariée et mère de deux grands enfants, a été traité pour dépression. Selon le journal « Il Tirreno », elle aurait des problèmes d’alcool et de médicaments (un trait couramment observé chez les tueurs appartenant aux professions médicales).

Daniela Poggiali, Angelo Strazzi et Petr Zelenka
Daniela Poggiali, Angelo Strazzi et Petr Zelenka

L’affaire Bonino suit de près celle de Daniela Poggiali, une infirmière de 44 ans qui a été condamnée à la perpétuité en mars 2016 pour le meurtre d’un homme de 78 ans, de l’un des 38 patients qu’elle est soupçonnée d’avoir assassiné dans un hôpital du sud de l’Italie. Poggiali avait pris des « selfies » à côté de ses victimes décédées et avait avoué avoir injecté des surdoses de potassium aux patients qu’elle trouvait « agaçants ».
En 2014, un infirmier nommé Angelo Stazzi a été condamné lui-aussi à la perpétuité pour les meurtres de 5 patients âgés avec des surdoses d’insuline, dans une maison de retraite près de Rome.
L’héparine a également été utilisée dans une série de meurtres similaires, notamment par l’infirmier tchèque Petr Zelenka, qui a été a été condamné à la prison à vie en 2008 pour les meurtres de 7 patients.