Article mis à jour le 26 janvier 2024

Nom : Herbert Richard Baumeister
Surnom : aucun
Né le : 7 avril 1947, près d’Indianapolis (Indiana) – Etats Unis
Mort le : 3 juillet 1996 (suicidé) dans le Ontario’s Pinery Provincial Park, au Canada.

Encore un Dr Jekyll / Mr Hyde… Bon époux, bon père, patron riche et respecté… Mais il avait un faible pour les jeux érotiques pratiqués avec des homosexuels. Au cours de ces « jeux », il a tué plus d’une vingtaine de jeunes hommes. Il a abandonné les corps de certains sur une autoroute de l’Indiana, il a enterré les autres chez lui.
Son épouse a autorisé la police à fouiller leur propriété, et les enquêteurs ont découvert des ossements. Baumeister s’est enfui dès qu’il a appris la nouvelle. On a retrouvé son corps dans un parc national de l’Ontario huit jours plus tard : il s’était suicidé.

Informations personnelles

washington indianapolis

Le père de Baumeister était médecin-anesthésiste et s’appelait lui aussi Herbert. Baumeister était le plus âgé d’une famille de 4 enfants comprenant lui, Barbara, Brad et Richard.
Au milieu des années 50, la famille déménagea dans la banlieue bourgeoise de la ville de Washington (au sud-ouest d’Indianapolis).

L’enfance d’Herbert Baumeister fut normale, mais, à l’adolescence, il devint évident que « quelque chose n’allait pas ».

Un camarade d’école de Baumeister, Bill Donovan, expliqua que son ami faisait d’étranges rêves éveillés, et qu’il se plongeait dans des réflexions concernant des sujets répugnants du genre «ce que ça ferait de boire de l’urine humaine». Les agissements d’Herb Baumeister étaient eux aussi étranges. Un jour, sur le chemin de l’école, il ramassa un corbeau mort qui avait été heurté par une voiture, le glissa dans sa poche et, en classe, lorsque l’institutrice regarda ailleurs, il le jeta sur son bureau.

Irresponsable et souvent « enflammée », l’attitude d’Herb Baumeister attira bientôt l’attention de son père, qui envoya son fils passer des examens psychiatriques. Après une longue série de tests, le psychiatre diagnostiqua que l’adolescent était schizophrène, et qu’il avait une double personnalité. Toutefois, il ne semble pas qu’Herb Baumeister ait jamais reçu un quelconque traitement ou n’ait suivi la moindre thérapie.

baumeister_jeune

Son lycée, North Central, faisait la part belle aux activités sportives. Aussi, le « rat de bibliothèque » qu’était Herb Baumeister ne s’intégra pas à la population influente et « branchée » de son établissement. Il tenta bien de faire partie du groupe mais «il n’arrivait pas à se mélanger aux autres». Il se replia sur lui-même et passa de nombreuses heures totalement seul. Pour ce qui était de son intérêt pour les femmes, Bill Donovan répond : «Zéro. Je ne l’ai jamais vu sortir avec une fille».

Une fois à l’université, il demeura « ingérable ».
Il abandonna ses études dès la première année, ne retournant que pour un semestre ici ou là durant les quatre années suivantes, et n’obtint jamais de diplôme.
Cependant, grâce à la ténacité de son père (qui était un homme respecté dans la ville), le « Indianapolis Star », le plus important journal local, engagea Herb Baumeister comme coursier de la rédaction.

Herb Baumeister en costume
Herb Baumeister en costume

Le jeune homme était extrêmement sensible à la manière dont il était considéré et traité par les dirigeants. Il désirait « être quelqu’un », jusqu’à l’obsession. Il s’habillait bien et se passionnait pour son métier. Mais, de nouveau, il ne parvint pas à s’adapter.
Un incident bizarre se produisit lorsqu’Herb Baumeister proposa à des collègues de les conduire à un match de football, dans l’espoir qu’il serait de cette façon « accepté dans le groupe ». Il arriva dans un corbillard, qu’il avait probablement emprunté grâce à des relations de l’hôpital où son père travaillait. Il mit en marche les gyrophares et, riant aux éclats, fonça vers le stade. Les autres voitures s’écartaient de la route. Baumeister avait même poussé le « jeu » jusqu’à porter une casquette de chauffeur. Il pensait que c’était drôle, mais ses collègues ne voulurent plus le fréquenter par la suite…

Et ses bizarreries continuèrent. Il trouva un autre emploi, au Bureau of Motor Vehicule (BMV), sûrement grâce à son père. Il commença rapidement à divaguer et à crier sur ses collègues, sans raison apparente. Une fois, pour Noël, il choqua certain(e)s collègues en leur envoyant une carte postale sur laquelle une photo le montrait avec un ami, déguisé en… drag-queen.

Malgré ses conflits personnels internes à la société et son comportement erratique, le Bureau remarqua néanmoins son attitude volontaire et sa grande intelligence. Il fut nommé directeur de programme. Là où d’autres auraient relevé le défi en se montrant des plus professionnels, Baumeister, lui, se laissa aller à des « polissonneries ». Il avait ce que certains appelaient un « drôle de sens de l’humour ». Par exemple, à plusieurs reprises, il urina sur le bureau de son patron ! Tout le monde savait qui était le responsable, mais Baumeister ne fut renvoyé que lorsqu’il urina sur une lettre adressée au Gouverneur de l’Indiana.

La famille Baumeister
La famille Baumeister

En novembre 1971 (il avait 24 ans), il épousa Juliana (Julie) Saiter dans l’Église Méthodiste d’Indianapolis. Julie avait été présentée à Baumeister par un ami commun. Elle avait été attirée par ce grand jeune homme aux cheveux clairs et au visage enfantin. Lorsqu’ils avaient discuté, ils s’étaient découvert des intérêts communs. Ils étaient tous les deux « Young Republicans » et rêvaient tous deux de créer leur propre entreprise.
À la fin des années 70, Julie abandonna son emploi d’enseignante à l’école de journalisme pour fonder une famille. Baumeister gagnait bien sa vie et elle pouvait se le permettre. Ils eurent trois enfants : Marie en 1979, Erich en 1981 et Emily en 1984.

Lorsqu’Herb Baumeister fut licencié de BMV, son épouse dévouée reprit son emploi d’enseignante pour que la famille ait un revenu constant, et Baumeister passa d’un petit boulot à un autre durant plusieurs années.

save a lot

Il finit par travailler pour un magasin de brocante et réalisa rapidement le potentiel d’un tel commerce. Il en discuta avec sa femme et ils décidèrent d’investir l’argent qu’ils possédaient pour créer leur propre magasin. Ils empruntèrent 4000 $ à la mère de Baumeister (qui était à présent veuve) et, en 1988, ils ouvrirent un « Sav-a-Lot Thrift » (« faites des économies ») avec le très respecté Bureau des Enfants d’Indianapolis, un organisme caritatif centenaire qui profitait aux familles environnantes.

Le magasin vendait des vêtements déjà portés, des articles de maison et tout un tas d’objets de seconde main. Tout appartenait au Bureau des enfants, qui recevait un (petit) pourcentage des ventes. Les clients pouvaient trouver des marchandises de qualité dans un cadre propre et ordonné.

Le magasin devint rapidement un endroit en vogue pour les familles au budget réduit. En peu de temps, Herb et Julie Baumeister reçurent les louanges du Bureau des Enfants, dont la cause tirait avantage de l’excellente gestion du couple. Le magasin gagna 50 000$ la première année. Herb Baumeister décida d’en ouvrir un second.

Fox Hollow Farm
Fox Hollow Farm

En 1991, les Baumeister déménagèrent dans la région bourgeoise et « à la mode » de Westfield, à environ 30 km d’Indianapolis, dans le Comté d’Hamilton. Là, ils achetèrent une élégante maison de style Tudor appelée « Fox Hollow Farms » (« La ferme du terrier de renard »), qui possédait quatre chambres, une piscine intérieure et une écurie. Les sept hectares qui l’entouraient fournirent la tranquillité campagnarde dont Julie avait toujours rêvé pour élever ses enfants.

Le couple vivait « le rêve Américain ».

En surface.

Julie Baumeister vivait dans l’ombre de son mari.
Lorsqu’ils étaient en désaccord sur des sujets importants, Herb Baumeister finissait toujours par avoir le dessus. Il disait : « Julie, nous n’allons pas faire ça, quand même… ». Son épouse s’en remettait à lui, mais cela ne lui plaisait pas.

julie baumeister
Julie Baumeister

Plus d’une fois, le couple se sépara, plus ou moins brièvement.
La maison elle-même sembla adopter la tension du couple dans ses murs. Les voisins et les associés en affaire qui pénétrèrent dans « Fox Hollow » se souvinrent par la suite que les pièces étaient encombrées et négligées. Les Baumeisters manquaient d’ordre. Ou plutôt, l’ignoraient. Le terrain si soigné de la maison fut rapidement envahi de mauvaises herbes…
Les week-ends, Julie Baumeister emmena souvent les enfants rendre visite à « grand-mère » Baumeister, près du Lac Wawasee. Le couple disait à leurs amis qu’Herb Baumeister ne venait pas avec eux parce qu’il avait trop de travail.

Derrière la porte de leur chambre, leurs problèmes conjugaux ne s’arrangeaient pas. Selon un enquêteur, Herb Baumeister et son épouse n’eurent pas plus de six relations sexuelles durant leurs 25 années de mariage ! Et Julie Baumeister ne vit presque jamais son époux nu. Il s’habillait dans la salle de bain et, lorsqu’il se mettait au lit, il portait toujours un pyjama. Son corps maigrichon lui faisait honte.
Cela aurait peut-être dû indiquer à Julie Baumeister que quelque chose n’allait pas. Mais elle lui faisait totalement confiance, malgré leurs problèmes conjugaux.

Dans un effort probable pour réconcilier leurs différents, elle abandonna sûrement son esprit à un état de complète dépendance envers son époux. Inconsciemment, elle choisit de ne pas voir les « signaux d’avertissement ».

C’est sans doute la raison pour laquelle elle accepta un alibi ridicule en 1994.
Leurs fils Erich, en jouant dans le coin boisé de la propriété, avait découvert, à moitié enterré, un squelette humain complet. Julie Baumeister, inquiète, le montra à son époux à son retour du travail.
Baumeister expliqua d’un air blasé que c’était sûrement le squelette d’un corps que son père, le fameux médecin, avait disséqué. Il l’avait laissé dans le garage un moment, puis l’avait enterré lorsqu’il avait décidé de nettoyer le garage.

Une explication toute simple.