Article mis à jour le 5 mars 2023

Crimes et châtiment (suite)

Le 29 septembre 1995, la cour d’assises de la Moselle, à Metz, condamna Francis Heaulme à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 18 ans pour complicité de viol et le meurtre de Laurence Guillaume. Le cousin de Laurence fut condamné à 18 ans de prison.

Francis Heaulme et Didier Gentil
Francis Heaulme et Didier Gentil

En avril 1997, Heaulme fut jugé devant la cour d’assises de la Dordogne à Périgueux, pour le meurtre de Laurent Bureau, un jeune soldat de 19 ans, en 1986, avec l’un de ses complices, Didier Gentil (reconnu coupable du meurtre de Céline Jourdan, 7 ans, assassinée en juillet 1988). Le jeune homme, qui rentrait d’un week-end passé chez ses parents, se rendait au gymnase de Perigueux, où il voulait assister à une compétition sportive (qui avait été annulée), lorsqu’il avait croisé des marginaux, parmi lesquels Heaulme et Gentil. Laurent Bureau avait été torturé et violé durant des heures avant d’avoir le crâne fracassé avec un extincteur.

Heaulme avait admis avoir participé au meurtre avec Gentil, puis s’était rétracté. L’accusation expliqua que Gentil avait menti à plusieurs reprises concernant sa prétendue amitié avec Laurent Bureau ; qu’il existait de fortes similitudes entre le « mode opératoire » du meurtre de Céline Jourdan et celui dont Laurent Bureau avait été victime : lien passé autour du cou, défiguration, corps retrouvés presque entièrement dévêtus ; que Francis Heaulme semblait avoir été «spontané et sincère» dans son témoignage comportant des «indications exactes», lorsqu’il avait affirmé que Gentil avait tué Laurent Bureau…
Selon le procureur, Didier Gentil était «l’initiateur de la barbarie» et Heaulme «son complice actif». L’avocat de la famille de Laurent Bureau soutenu la même thèse, ainsi que l’avocat de Heaulme, qui estima que des «rapports financiers» devaient lier Didier Gentil et Laurent Bureau, et que ce dernier était sans doute l’objet d’un « racket organisé » par Didier Gentil.
Mais ces arguments ne convainquirent pas totalement les jurés et, sans preuve matérielle, dans le doute, Heaulme et Gentil furent acquittés de ce meurtre.
Heaulme admit sa surprise, car il était persuadé d’être condamné de nouveau.

Fin mai 1997, la cour d’assises du Var, à Draguignan, jugea Francis Heaulme pour le meurtre de Joris Viville, le petit garçon belge. La mère du garçon offrit un témoignage poignant de son calvaire, ce qui ne sembla pas émouvoir Heaulme le moins du monde, puisqu’il continua à accuser son prétendu complice d’être le véritable assassin. Et, lors de la déposition d’un gendarme Varois, il reprit froidement ce dernier, en affirmant que le petit garçon avait reçu 83 et non 84 coups de tournevis.
Le 24 mai, les jurés condamnèrent Heaulme à la réclusion criminelle à perpétuité, assortis d’une peine de sûreté de 22 ans.
(Le prétendu complice de Heaulme, un infirmier présent lors de son procès, n’a pu être confondu et n’a jamais été accusé de quoi que ce soit).

Le 9 septembre 1999, la cour d’assises du Pas-de-Calais, à Saint-Omer, condamna Francis Heaulme à 15 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Jean Rémy, le sexagénaire de Boulogne.

Le 26 novembre 1999, la cour d’assises de la Meurthe-et-Moselle condamna Francis Heaulme à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Lyonelle Gineste.
Son complice, José Molins (dénoncé par Francis Heaulme en 1996) fut condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour complicité de meurtre.

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Début décembre 2001, Francis Heaulme fut jugé devant la cour d’assises de la Moselle, à Metz, avec son complice, Philippe Elivon, pour le meurtre d’Annick Maurice.
Au cours de l’instruction, les deux hommes s’étaient rejetés mutuellement la responsabilité du crime avant que Philippe Elivon déclare ne pas y avoir participé. L’accusation expliqua qu’Heaulme avait toujours affirmé avoir participé au meurtre de façon passive, mais avait donné une version différente pour le détail des faits à chacun de ses interrogatoires…
Heaulme assura qu’à l’époque, il prenait des médicaments («J’étais drogué») et proposa encore une nouvelle version des faits : «C’était un accident».

Un enquêteur de la police judiciaire messine vint détailler l’audition durant laquelle Heaulme avait avoué sa participation. «Francis nous a raconté qu’il était sorti avec Philippe Elivon et Michel Magniac (décédé en mai 1995) pour une virée en ville. Il nous a expliqué que les trois hommes étaient allés dans un café pour boire de l’alcool».
Selon la déposition de Heaulme, «Elivon a fait monter de force une femme dans le véhicule. ll a dit avoir entendu la jeune femme crier». Heaulme avait ensuite accusé Elivon d’avoir rattrapé Annick Maurice qui tentait de s’enfuir avant de l’étrangler.
Philippe Elivon, un Réunionnais de 50 ans, est selon les experts «un homme d’intelligence normale, très timide, très inhibé, qui lors du décès de sa mère, a plongé dans l’alcoolisme», un homme «faible de caractère et influençable». Il avait reconnu dans un premier temps avoir assisté à la mort d’Annick Maurice, imputant le meurtre à Heaulme.
L’avocat général reconnut que les preuves manquaient, mais que les aveux précis des deux accusés étaient accablants.

Le 8 décembre, la cour d’assises condamna Francis Heaulme à 30 ans de réclusion et Philippe Elivon à 15 ans de réclusion.

Le 18 décembre 2002, Heaulme bénéficia d’un non-lieu pour le meurtre de Jean-Joseph Clément, l’agriculteur retrouvé sur les bords de l’Ouvèze, à Bédarrides (Vaucluse), frappé à mort à coups de pierres en 1989. Francis Heaulme avait avoué le crime en janvier 1992 devant les gendarmes avant de se rétracter. Le juge estima ses aveux «non circonstanciés» et les gendarmes locaux admirent qu’ils avaient abandonné sa piste.

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Selon le juge d’instruction, le seul élément qui demeurait dans le dossier, des aveux initiaux de Francis Heaulme rétractés par la suite, n’était pas probant. Il releva dans son ordonnance que toutes les pièces à conviction avaient été perdues par la Justice, y compris un pantalon ensanglanté abandonné par le meurtrier. Il souligna également qu’aucun acte d’instruction n’avait été accompli entre 1993 et 2000. Ce qui ne l’empêcha de mettre en cause non pas la Justice, mais le gendarme Jean-François Abgrall. Le juge expliqua s’interroger sur «les circonstances réelles» de ces aveux et «leur degré de spontanéité»

Heaulme fut jugé en décembre 2004 pour les meurtres de deux retraitées, Ghislaine Ponsard, 61 ans, et Georgette Manesse, 86 ans, à Charleville-Mézières en juin 1988, ainsi que pour l’assassinat de Sylvie Rossi, 30 ans, le 19 juillet 1989 à Villers-Allerand, dans la Marne.
En 1992, lors d’une audition, il avait indiqué aux enquêteurs la présence d’un panneau de signalisation qu’ils n’avaient même pas remarqué. Le meurtre de cette serveuse qui l’avait pris en stop et lui aurait fait des «propositions» est le seul sur lequel Francis Heaulme ne soit jamais revenu.
Les deux dames âgées avaient été poignardées à plusieurs reprises chez Georgette Manesse.

Le corps de Sylvie Rossi avait été découvert dévêtu le 19 juillet 1989 près de la RN-51. L’autopsie avait permis de déterminer qu’elle était décédée d’un éclatement du foie suite aux très violents coups qu’elle a subis. Elle était couverte d’ecchymoses et des traces de strangulation apparaissaient sur son cou.

Heaulme fut reconnu coupable de ces trois meurtres et condamné à 30 ans de réclusion.

En juin 2006, Heaulme fut mis en examen pour les meurtres des petits Cyril Beining et Alexandre Beckrich, le 28 septembre 1986 à Montigny-lès-Metz (Moselle), pour lesquels Patrick Dils avait purgé 15 ans de prison avant d’être définitivement innocenté le 24 avril 2002.
Francis Heaulme confirma avoir été présent le jour même près des lieux du crime (il venait d’être embauché dans une entreprise située à 400 mètres des lieux), mais assura ne pas avoir tué les deux garçons.
Mais Heaulme avait expliqué, lors d’une audition, avoir vu « deux enfants morts à côté des wagons », non loin d’un talus, « dans l’Est« .

Lors du procès durant lequel Dils avait été blanchi, deux pêcheurs étaient venus témoigner du fait qu’ils avaient reconduit Heaulme chez sa grand-mère, le jour même du double meurtre, les vêtements tachés de sang et qui marchait le long de cette voie ferrée.
Heaulme prétendit avoir passé l’après-midi du 28 septembre avec un ami. L’ami démentit.
Heaulme assurait connaître un petit chemin qui monte jusqu’aux voies de chemin de fer parce qu’il l’empruntait avec des amis pour aller à la piscine. «C’était un raccourci». Les amis ont démenti. Les enquêteurs ont refait la route. Ils ont établi que «le raccourci [était] un détour». Heaulme était retourné sur les lieux, le soir, en faisant un détour de 4 kilomètres et avait été contrôlé par les gendarmes. Il ne s’était pas rendu, ce même jour, à l’hôpital où on devait lui ôter des points de suture.
Début octobre 2006, une reconstitution des faits eut lieu, mais elle ne permit malheureusement pas d’établir des faits nouveaux. En décembre 2007, Heaulme bénéficia d’un non-lieu pour ce double meurtre, faute de charges suffisantes contre lui.
Il fut de nouveau jugé en mai 2017 et, cette fois-ci, il fut déclaré coupable et condamné à la perpétuité.

Les victimes de Francis Heaulme

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Lyonelle Gineste (17 ans)
Etranglée et égorgée par Heaulme et José Molins en novembre 1984, dans la forêt de Puvenelle, près de Pont-à-Mousson.

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Alexandre et Cyril

Cyril Beining (8 ans) et Alexandre Beckrich (8 ans)
Tués à coups de pierre le 28 septembre 1986 à Montigny-les-Metz

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Annick Maurice (26 ans)
Assassinée par Philippe Elivon et Francis Heaulme, le 30 décembre 1986 dans la banlieue de Metz.

Ghislaine Ponsard (61 ans) et Georgette Manesse (86 ans)
Poignardées à Charleville-Mézières en juin 1988, au domicile de la seconde.

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Joris Viville (10 ans)
Étranglé et poignardé avec un tournevis, le 5 avril 1989 à Port-Grimaud, près de Saint-Tropez.

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Aline Pérès (49 ans)
Poignardée à mort sur la plage du Moulin-Blanc, près de Brest, le 14 mai 1989.

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Sylvie Rossi (30 ans)
Battue à mort et étranglée à Villers-Allerands, dans la Marne, le 19 juillet 1989.

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Laurence Guillaume (14 ans)
Assassinée en présence de son cousin Michel Guillaume, le 7 mai 1991, non loin de Metz.

Jean Rémy (65 ans)
Poignardé dans la nuit du 4 au 5 janvier 1992 à Boulogne-sur-Mer.

Heaulme a été inculpé puis acquitté d’autres meurtres (Laurent Bureau, en 1986 et Jean-Joseph Clément, en 1989).
On le soupçonne encore d’avoir commis une dizaine d’autres assassinats.

Mode opératoire

Les victimes de Heaulme étaient indifféremment de sexe féminin ou masculin, enfants, jeunes gens ou adultes, qu’il rencontrait fortuitement et tuait impulsivement.
La présence d’un comparse (et l’absorption d’alcool) a souvent favorisé le passage à l’acte, mais il a fréquemment agi seul.
Les meurtres avaient généralement une motivation sexuelle (contrecarrée par son impuissance) que Heaulme a niée, et la plupart témoignaient d’une grande brutalité (Joris Viville a été poignardé avec un tournevis 83 fois !). Heaulme a tué indifféremment à coups de poings, de pierres, au couteau ou en étranglant.

Lors des interrogatoires, Heaulme avait deux désirs contraires, celui de parler pour se vanter et celui de se taire pour échapper à la justice. A plusieurs reprises, il a cédé au premier mais seulement au bout d’un long cheminement.
Heaulme ne parlait jamais de meurtres, mais de « pépins », des détails sans importance, citant des jours entre 1986 et 1991 durant lesquels les « pépins » coïncidaient avec des meurtres. Il multipliait les versions des faits, expliquant qu’«à chaque fois qu'(il) passe quelque part, il y a un meurtre». Il se présentait comme « le gentil » qui tentait d’intervenir. Il en était ensuite le témoin involontaire et accidentel car «ce n’est jamais lui qui commet directement un crime». Plus tard, le premier coupable disparaissait et Heaulme avouait finalement être le meurtrier.
Mais il fallait ensuite remettre chaque détail dans son contexte pour faire le lien avec la bonne affaire. Et Heaulme s’est très souvent rétracté après ses aveux.

Heaulme n’avait pas de casier judiciaire et s’est toujours assuré être considéré comme un homme honnête. Il s’est souvent réfugié dans des hôpitaux ou des institutions psychiatriques, 85 fois en cinq ans. Là, il lui est arrivé d’avouer des meurtres mais ses aveux étaient couverts par le secret médical.

Motivations

Le cas de Francis Heaulme a été longuement abordé par plusieurs psychiatres et psychologues, parfois pour aboutir à des conclusions contraires.

« Personnalité dysharmonique », « psychomaniaque », « mégalomane », « mythomane », « timide mais vaniteux », tous les qualificatifs y sont passés. Selon les experts, il est évident que l’alcool aggrave ses impulsions.

Pour le Dr Jean-Claude Dubouis-Bonnefond, la personnalité de Francis Heaulme est «composite» : «on y trouve des éléments obsessionnels comme le goût du rangement, de la propreté, et des éléments psychotiques».
Il estime qu’il n’existe «ni altération, ni abolition du discernement» chez Francis Heaulme.

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Le Dr Michel Dubec estime que le passage à l’acte chez Heaulme est «favorisé par l’absorption d’alcool», mais réfute l’abolition du discernement et se prononce pour sa simple altération. Selon le psychiatre, «le passage à l’acte témoigne plus de la désorganisation de sa personnalité que de sa volonté». La personnalité de Francis Heaulme est tellement dysharmonique (une « dissociation schizophrénique » ou désagrégation de la personnalité, selon la définition du Robert) qu’«il n’est même pas capable de montrer de la perversité au sens propre du terme». «Francis Heaulme est impuissant. Lorsqu’il est en groupe et qu’il y a viol, comme il ne peut pas, il passe à la surcompensation par l’acte meurtrier».
Le responsabilité est certes altérée mais «il ne souffre pas de maladie pathologique et est accessible à une sanction pénale», affirme le Dr Dubec.

Heaulme a compensé son impuissance sexuelle et celle qui ressentait devant l’impossibilité d’empêcher les violences son père par des élans mégalomaniaques, favorisés par sa grande consommation d’alcool. « A un moment donné, il est confronté à son impuissance, si bien qu’il va au stade suivant et c’est l’enchaînement meurtrier».

Plusieurs psychiatres décrivent Francis Heaulme comme étant d’une «intelligence limitée», qui s’apparente, avec un quotient intellectuel évalué à 60, à «une débilité légère». D’autres considèrent que son intelligence est «simplement dans la moyenne». Le gendarme Abgrall doit sûrement considérer qu’il est loin d’être débile.
Le Dr Jacques Henry, qui a expertisé Heaulme à quatre reprises, a insisté sur l’«excellente intelligence sociale» de Heaulme, qui, «de par sa marginalisation, sa manière de vivre, s’attire la confiance et entre dans l’intimité d’autrui pour le manipuler». «Il est capable de persuader les autres, il s’en vante d’ailleurs en déclarant qu’en les ‘regardant dans les yeux’ , il y ‘arrive toujours’»«C’est ce qui explique qu ‘il y a presque toujours un complice, souvent pour interpréter la partie sexuelle du crime. Ce complice n’est pas n’importe qui, c’est quelqu’un de fragile qui a un point d’identification avec lui».

Les experts soulignent la tendance mythomaniaque de Heaulme. «Je serais bien incapable de démêler le vrai du faux. Il lui arrive de dire n’importe quoi, mais il peut aussi dire la vérité», reconnaît par exemple le Dr Dubec. Par ailleurs, le Dr Dubec qualifie Heaulme de « débile vaniteux » : «une classification qui remonte au 18e siècle» et qui l’amène à se vanter de ses passages à l’acte.
Heaulme a toujours été en mal de reconnaissance. Il s’auto-mutilait avec son Opinel et se ruait dans les gendarmeries en prétendant qu’il avait été victime d’une agression. Adolescent, il se tailladait les bras, les jambes et le torse avec des tessons de bouteilles. Une manière d’attirer l’attention, d’exprimer sa souffrance morale.

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Enfin, les psychiatres notent également que Heaulme souffre du « syndrome de Klinefelter », c’est-à-dire une anomalie chromosomique : la présence d’un gène sexuel X (féminin) supplémentaire. Cette anomalie génétique, qui n’a été diagnostiquée chez Francis Heaulme qu’après son arrestation, en dépit de 130 hospitalisations subies au cours de son errance criminelle, se traduit par une altération de l’identité sexuelle, une atrophie des testicules et, dans certains cas, par une légère débilité.
Très prudents, les experts expliquent toutefois que le syndrome de Klinefelter ne mène pas au passage à l’acte. «Il n’y a aucune corrélation entre crimes, délinquance, violence et Klinefelter.»

Experts et enquêteurs ont noté «un blocage quand il s’agit de meurtres d’enfants», parfois des tremblements convulsifs.

Heaulme n’a jamais montré le moindre remord pour ses crimes. Il n’a jamais eu la moindre parole ou pensée pour ses victimes.
« Intelligence limitée » ou pas, c’est un prédateur et un manipulateur qui s’est toujours attaqué à des victimes vulnérables.
Il s’est trouvé des excuses («j’étais malade, je buvais»), a accusé ses victimes de l’avoir provoqué («elle était sexy dans ces collants noirs, c’était comme une pute») ou a même menti en affirmant qu’elles l’avaient agressé («il m’a jeté des pierres»).
Il a également mis en cause Jean-François Abgrall, indiquant lors de ses procès qu’il avait parlé «pour lui faire plaisir» ou «sous la pression» du gendarme, mais sans expliquer comment il avait été capable de fournir tant de détails et de faire des croquis aussi précis des lieux des crimes…

Citations

« Francis Heaulme est-il accessible à la sanction pénale ? » demande le président.
« La seule peine qui marcherait serait d’être condamné à l’anonymat », répond le docteur Michel Klein : lors du procès Annick Maurice.

« C’est tout, ça va rien changer, elle morte, elle est morte, c’est tout » : Francis Heaulme parlant du meurtre d’Annick Maurice.

– « Quand j’ai envie de quelque chose, je le veux, je le prends. C’est dans la tête.
– A n’importe quel prix ?
– Ouais. Quand je veux quelque chose, je l’ai ».
Francis Heaulme à Jean-François Abgrall en 1994.

« Là, c’est pas moi. Mon style, c’est l’Opinel et j’étrangle à mains nues » : Heaulme durant le procès Dils en avril 2002.

Bibliographie

Dans la tête du tueur
Résumé : Le gendarme Abgrall nous permet de suivre avec lui, pas à pas, une enquête difficile et un tueur hors normes.
Critique : Jean-François Abgrall nous fait suivre le jeu de piste qui lui a permis d’arriver jusqu’à Heaulme. Il décrit avec précision l’enquête, le comportement du tueur et le labyrinthe de sa pensée, les difficultés à convaincre les autres enquêteurs de sa culpabilité, les rapports particuliers qui se nouent entre lui et Heaulme… On le sent amer concernant son ancienne « maison » (la gendarmerie) et intrigué quant à l’avenir de Heaulme, qui devrait peut-être, selon lui, être dans un hôpital psychiatrique plutôt qu’une prison. Il ne manque qu’une chronologie. Un livre passionnant.

Affaire Dils-Heaulme : La contre-enquête
Résumé : En 2008, un premier ouvrage en forme de contre-enquête minutieuse avait déjà permis de relancer l’affaire, au point d’avoir été versé au dossier d’instruction. Aujourd’hui, entièrement réactualisé et au centre du procès du « routard du crime », ce livre – qui se lit comme un roman – révèle de nombreux éléments nouveaux et des témoignages inédits. En plus de décrypter le processus qui a conduit à l’une des erreurs judiciaires les plus marquantes du XXe siècle, il éclaire d’un jour surprenant des faits qu’on croyait jusqu’à présent presque établis.

La France des tueurs en série
Résumé : Ce livre est consacré aux tueurs en série français modernes, dont Francis Heaulme.
Critique : La thèse de Frédéric Vézard est que les tueurs français ont bénéficié de « l’aveuglement et la désorganisation d’institutions peu préparées à affronter ces fauves d’un nouveau type ». Le pire est que l’on doit reconnaître qu’il n’a pas tout à fait tort… Il n’y a pas si longtemps, nombre de hauts responsables pensaient que « les tueurs en série, ça n’existe pas en France ».

Filmographie

Collection « Histoire de… », sur France 2
Dans « La psychologie du crime », diffusé le 20 juin 2000, Jean-François Abgrall explique comment il a enquêté sur Heaulme et a fini par comprendre sa manière tortueuse de se livrer.

« Dans la tête du tueur », diffusé sur TF1 le 10 mars 2005, est un téléfilm inspiré du livre du gendarme Abgral. Il retrace son enquête sur un meurtre commis à Brest en 1989, qui va le mettre sur la piste du tueur en série Francis Heaulme.

« Danse avec un tueur en série », documentaire de Nigel Williams, diffusé en 2007. La traque de Francis Heaulme racontée par l’ex-gendarme Jean-François Abgral, qui nous donne un accès exclusif aux enregistrements de ses entretiens avec le criminel.

« Crimes » avec Morandini, sur Nrj12
Jean-Marc Morandini consacre un numéro spécial à Francis Heaulme, diffusé le 3 novembre 2014.

Liens

– La Moselle : Site du Conseil Général
– Les unités de recherche de la gendarmerie : sur le site de la gendarmerie et sur wikipedia
– L’affaire Dils : un site personnel sur l’affaire
– Portrait en BD : « Heaulme, esquisse d’un meurtrier »
– Francis Heaulme, parcours d’un meurtrier : article de France Inter

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