Article mis à jour le 13 octobre 2015
Ils ont son ADN, une description offerte par une survivante et ont proposé une récompense de 500 000$, mais les policiers qui tente d’appréhender le tueur en série le plus célèbre de Los Angeles se retrouvent face à un mur.
Ils ont même rendu public l’enregistrement d’un appel d’urgence datant de 1987, dans l’espoir d’arrêter enfin un homme surnommé le « Grim Sleeper », qui a tué au moins 11 personnes en près d’un quart de siècle.
« C’est une longue enquête, c’est sur », dit le Detective Dennis Kilcoyne. « J’espère que quelques personnes vont nous appeler… Peut-être que ça nous mènera à quelque chose ».
Depuis 2 ans, Kilcoyne dirige une équipe de 7 enquêteurs des homicides qui ont été assignés exclusivement à cette affaire. Le dernier meurtre du tueur date du 1er janvier 2007, et sa première victime connue a été découverte en 1985.
Les enquêteurs ont revus tous les dossiers des meurtres et se concentrent à présent sur celui de Barbara Ware, une jeune prostituée de 23 ans qui avait été découverte en janvier 1987, abattue dans une allée de South Los Angeles.
Un homme avait vu un van bleu et blanc abandonner son corps dans l’allée, puis repartir. Il avait appelé la police et donné le numéro de plaque d’immatriculation du véhicule. En moins d’une heure, la police avait retrouvé le van à l’adresse figurant sur la carte grise, une église. Selon Kilcoyne, “Le moteur était encore chaud”.
Plusieurs personnes se trouvaient à l’intérieur de la cathédrale Cosmopolitan (détruite depuis) mais personne ne semblait savoir quoi que ce soit.
« Et la piste s’arrête là », dit Kilcoyne. « Ca semblait être une sacré bonne piste pour l’enquête à l’époque et en fait ça n’a été qu’un pétard mouillé ».
Kilcoyne et son équipe espèrent retrouver les fidèles de l’église ou même quelqu’un qui reconnaîtrait la voix de l’appel d’urgence.
Durant les 2mn d’appel, un homme décrit avoir vu quelqu’un jeter le corps d’une femme depuis un van, puis déverser un jerrican d’essence sur elle. Il explique ne pas avoir vu le visage du conducteur du van.
L’homme avait refusé de donner son nom parce qu’il « (connaissait) trop de monde » et avait raccroché.
Kilcoyne a malheureusement l’habitude que des pistes prometteuses ne mènent à rien.
L’ADN du tueur a été découvert sur 6 des victimes mais une recherche dans la base de données nationale de prisonniers n’a renvoyé aucune correspondance.
L’assassin tue en étranglant ou par arme à feu, parfois les 2 à la fois, généralement après un contact de nature sexuelle.
Dix des victimes étaient des femmes noires, et certaines étaient des prostituées. Les corps ont été découverts dans des allées jonchées de saleté ou de détritus, à quelques kilomètres au sud du centre ville.
La récompense de 500 000$ est la plus forte que la ville ait jamais proposée. Des panneaux publicitaires affichant un numéro d’appel et les photos des victimes se dressent aux endroits où leurs corps ont été découverts.
Les premiers meurtres ont eu lieu dans les années 1980, une époque d’extrême violence durant laquelle nombre de jeunes femmes mourraient de leur nouvelle addiction au crack, à la cocaïne ou une autre drogue.
Le chef de la police William Bratton a réuni l’équipe de Kilcoyne en juin 2007, après la mort de la dernière victime du tueur, Janecia Peters, 25 ans, découverte dans une poubelle…
« Nous avons réalisé que nous avions un sérieux problème, dit Kilcoyne. Ce type est encore là ».
Une partie de la population et des médias accuse la police de L.A. de s’être désintéressée des victimes parce qu’elles étaient noires.
Porter Alexander, 68 ans, dont la plus jeune fille, Monique, a été la 8ème victime du tueur en 1988, affirme que la police n’a d’abord pas voulu enquêter sur le meurtre de sa fille parce qu’il semblait qu’elle se prostituait. « Ils ne se sont pas montré concernés, dit-t-il. Si je n’appelais, ce n’était pas eux qui m’appelaient ».
La police ne sait pas pourquoi le tueur n’a plus frappé durant 14 ans avant de recommencer. Cette interruption a mené le “L.A. Weekly”, qui a été le premier publier des articles sur les meurtres, à surnommer le tueur le “Grim Sleeper” (« sombre dormeur »).
Une description du suspect existe, elle a été donnée par une femme qui a survécu à une tentative de meurtre en 1988. Elle se souvenait que l’homme conduisait une Ford Pinto orange et qu’il lui avait offert de la ramener chez une amie. Après avoir échangé avec lui quelques plaisanteries, elle avait accepté son offre.
Son visage était anguleux, il portait des dreadlocks courtes et un polo noir. Il était jeune, mais à présent, il doit avoir entre 50 et 60 ans.
Après qu’elle soit montée dans sa voiture, elle avait réalisé qu’il la prenait pour une prostituée. Il lui avait tiré dessus puis l’avait violée et laissée pour morte. « Je me suis réveillée dans le noir, j’étais au beau milieu de la rue ».
Elle était parvenue en titubant jusqu’à la maison de son amie. Conduite à l’hôpital, elle y était restée 3 semaines. La balle retirée de sa poitrine avait été analysée par la police et reliée aux autres crimes du « Grim Sleeper ».