Article mis à jour le 31 août 2022
« Le syndrome du garçon d’à côté chez les tueurs en série » est un article du Docteur Micki Pistorius, qui fut une célèbre profileuse d’Afrique du Sud.
Cet article a été publié dans R.I.P.C. (Revue Internationale de Police Criminelle) n°465, publication officielle d’Interpol, en 1997.
L’auteur
Micki Pictorius est docteur en psychologie. Elle a travaillé comme psychologue expert auprès de l’union des sciences comportementales (Behavioural Sciences Unit) de la police sud-africaine avant d’être affectée à la direction centrale de la police judiciaire (Detective Services Psychology Unit), où elle a créé l’Investigative Psychology Unit (unité de psychologie d’investigation).
Cette unité est spécialisée dans les meurtres en série, les viols en série, les meurtres sadiques à caractère sexuel, les pédophiles, les tueurs de masse, ainsi que le harcèlement, lettre de menaces et autres infractions sexuel. Le docteur Pistorius assurait également une fois par an deux cycles de formation sur la psychologie d’investigation (niveau élémentaire et niveau avancé).
Introduction
L’expression « syndrome du garçon d’à côté » (« boy next door syndrome ») vient de ce que la société a généralement du mal à croire que des personnes en apparence normales puissent commettre des atrocités telles que les meurtres en série. Le présent article se propose d’expliquer comment un tueur en série peut commettre des meurtres sans y sacrifier sa santé mentale et tout en conservant sa « normalité ».
Il est extrêmement difficile pour une personne normale de saisir comment une autre personne apparemment normale peut commettre les actes atroces que l’on attribue aux tueurs en série. C’est parce que cette idée est si difficile à accepter que les gens pensent communément – à tort – que tous les tueurs en série sont des personnes anormales qu’il convient d’interner avec les éléments les plus déséquilibrés de notre société. D’où un sentiment d’incrédulité générale lorsque les psychologues et les psychiatres déclarent que certains tueurs en série tristement célèbres sont mentalement aptes à être jugés. L’entourage de ces tueurs éprouve la même incrédulité : comment est-il possible qu’une personne si normale, qui vivait parmi eux, ait pu se révéler être un tueur en série ?
Le présent article se propose d’expliquer ce syndrome courant par deux théories freudiennes ; celle du ça, du surmoi, et celle sur l’angoisse et le refoulement.
L’affaire Jeffrey Dahmer, connu comme le « Cannibale de Milwaukee », meurtrier de 18 jeunes hommes, illustre parfaitement le syndrome « du garçon d’à côté ».
Au cours du procès, la défense de Dahmer évoque pêle-mêle « des crânes dans le placard, le cannibalisme, des pulsions sexuelles, la manie de percer des trous à la perceuse, la fabrication de zombies, la nécrophilie, une déviance sexuelle, le fait qu’il aimait regarder des vidéos violentes, une tendance à être excité par les œufs de poisson, la consommation continuelle d’alcool, un environnement familial dysfonctionnel, la tentative de construction d’un mausolée, le fait de prendre des douches avec les cadavres, la passion du surnaturel, des hallucinations, l’habitude de se masturber deux ou trois fois par jour comme un adolescent, un épisode au cours duquel il avait ramené chez lui un mannequin dans l’intention de faire l’amour avec, le fait de se masturber dans des cavités corporelles de corps humains, la manie d’appeler des taxidermistes, de se rendre dans des cimetières ou des funérariums, de porter des lentilles de contact jaunes, de faire prendre des poses à des personnes tuées par plaisir, de se masturber partout« .
Dahmer a pourtant été déclaré mentalement apte à être jugé. Aucun de ses voisins ou collègues ne le considérait comme une personne anormale.
Cameron et Frazer citent un psychologue qui a travaillé régulièrement avec des tueurs en série et qui a déclaré : « La plupart sont très normaux et amicaux. Un jour, vous entrez dans un bar pour boire un verre, vous vous asseyez à côté de l’un d’eux, vous engagez la conversation, et soudain vous êtes les meilleurs amis du monde. Vous le regardez, et rien ne vous semble étrange. Ces hommes sont tout à fait normaux.«
Concernant la normalité des tueurs en série, Elliott Leyton (1986) écrit (dans son ouvrage Hunting Humans ») :
« La folie n’est pas comme le cancer ou une quelconque autre affection physique. Il s’agit plutôt d’un dialogue culturellement programmé. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que nos psychiatres, malgré tous leurs efforts, n’aient pu découvrir de traces de maladie mentale chez nos meurtriers en captivité (sauf dans la nature de leurs actes).
C’est là que réside toute l’horreur du geste, car ces tueurs sont aussi « normaux » que vous et moi. Et pourtant ils tuent sans pitié, ils tuent pour clamer leur existence à la face du monde. »
La typologie des tueurs en série
On peut distinguer deux types de tueurs en série : le type organisé et le type désorganisé. Ressler et Shachtman (1993) décrivent le tueur en série organisé comme plutôt psychopathe, et le tueur désorganisé comme plutôt psychotique.
Douglas, Ressler et Burgess ont établi une liste des caractéristiques de ces types de tueurs, ainsi que des différences que l’on peut constater sur la scène du crime.
Scène de crime organisée
- Agression planifiée
- Victime : inconnu choisi avec précaution
- Victime personnalisée
- Exigence d’une soumission totale
- Moyens de contention (cordes, menottes)
- Apparente maîtrise des événements
- Décès précipité par des violences commises
- Dissimulation du corps
- Absence d’arme
- Transport du corps
Scène de crime désorganisée
- Agression spontanée
- Victime choisie au hasard
- Victime dépersonnalisée
- Violence soudaine contre la victime
- Contention minime
- Apparente confusion
- Actes sexuels post-mortem
- Corps non dissimulé
- Arme abandonnée sur la scène du crime
- Corps abandonné sur la scène du crime
Différences entre les tueurs en série organisés et les tueurs en série désorganisés :
Tueur en série organisé
- Intelligence moyenne à supérieure
- Bonne intégration sociale
- Qualification professionnelle
- Issu d’un milieu social élevé
- Stabilité professionnelle du père
- Discipline relâchée
- Conserve son sang-froid pendant le meurtre
- Abus d’alcool durant le meurtre
- Vit en couple
- Lit la presse concernant l’affaire
Tueur en série désorganisé
- Intelligence en dessous de la moyenne
- Mauvaise intégration sociale
- Pas de qualifications professionnelles
- Issu d’un milieu social défavorisé
- Instabilité professionnelle du père
- Discipline stricte
- Faible stress
- Consommation d’alcool limitée
- Vit seul
- Peu d’intérêt pour la couverture médiatique des événements
Nous allons à présent expliquer comment le tueur en série de type organisé parvient à tuer sans sacrifier sa santé mentale.
Les fantasmes des tueurs en série
McCulloch, Snowden, Wood et Mills ont mené une étude sur un groupe de 16 sadiques sexuels. Ils ont établi que, pour 13 d’entre eux, des fantasmes sadiques masturbatoires étaient à l’origine des actes sadiques.
Prentky, Wolbert-Burgress, Rokous, Lee, Harteman, Ressler et Douglas ont étudié le rôle des fantasmes en comparant 25 tueurs en série avec 17 meurtriers n’ayant commis qu’un seul meurtre. Ils ont émis les hypothèses que le moteur des actes commis par les tueurs en série est une vie fantasmatique envahissante qui se manifeste surtout chez ce type de tueurs par des déviances sexuelles ; que les fantasmes sont violents, comme en témoignent les confessions des tueurs eux-mêmes ; et que les scènes de crime sont organisées. Ces trois hypothèses ont été vérifiées.
Prentky et al résument ainsi le rapport de McCulloch et al : « Bien que la fonction de la consommation fantasme n’ait pas été définie, nous pensons, à l’instar de MacCulloch et al, que lorsque sont absentes les inhibitions empêchant sa mise en actes, l’individu est capable de se lancer dans une série de « coup d’essai » de plus en plus précis visant à vivre le fantasme tel que conçu dans son imagination. Les coups d’essai ne se révélant jamais tout à fait à la hauteur du fantasme, surgit le besoin de le remettre en scène avec une victime différente. MacCulloch et al ont avancé l’idée que la conception du fantasme et le motif de sa réalisation pouvaient s’inscrire dans la perspective de la théorie classique sur le conditionnement. Bien que la réalisation du fantasme ne soit pas tout à fait conforme au schéma classique en la matière, il s’avère que plus le fantasme est répété, plus il gagne en vivacité, et plus l’association entre son contenu et l’excitation sexuelle est forte. »
Prentky et al ne précisent pas la nature exacte des « inhibitions » qu’ils évoquent. Nous nous proposons d’expliquer en détail pourquoi aucun processus psychique ne vient empêcher le tueur en série de se lancer dans des série de meurtres, comme c’est normalement le cas chez tout un chacun.
Les auteurs de publications sur les tueurs de ce type sont d’accord sur un point : les fantasmes de ces personnes constituent le schéma directeur de leurs meurtres. Le modus operandi du crime correspond exactement au contenu du fantasme.
L’importance du rôle du fantasme dans les meurtres en série justifie que l’on s’intéresse à la théorie sur les fantasmes infantiles de Melanie Klein, qui décrit très précisément le contenu des fantasmes de destruction et des fantasmes sadiques, profondément ancrés dans l’inconscient. Voici ce qu’elle écrit en 1963 concernant les fantasmes du nourrisson au cours du stade oral : « Il a certains fantasmes sado-oraux d’un caractère bien défini, qui semble constituer un lien entre le stade oral de succion et le stade de morsure, et expriment l’envie de posséder le sein de la mère, d’aspirer et d’en vider le contenu. Ce désir d’aspirer et de vider le sein maternel s’étend bientôt à l’intérieur de son corps.
En 1979, Segal explique ainsi la théorie de Klein concernant les fantasmes infantiles sur le corps de la mère au cours de l’Œdipe primitif : « Dans les fantasmes de l’enfant, le corps de la mère est plein de richesses – lait, nourriture, excréments magique et précieux, bébés et pénis du père que le nourrisson, à ce stade oral de développement, imagine comme ayant été incorporés par la mère, provoquent chez l’enfant les désirs violents de l’explorer pour s’emparer de ses richesses. Il provoque des désirs libidinaux, mais aussi l’envie et la haine. Dans ses fantasmes, le nourrisson soumet le corps de la mère à des attaques voraces dans lesquelles il la dépouille de ses richesses et il se livre à des agressions envieuses et destructrices, motivées davantage par la haine que par le désir. »
D’après Klein, au cours du stade anal, l’enfant imagine que ses parents s’entre-détruisent au moyen de leurs organes génitaux et de leurs excréments. Lors du stade phallique, tous les fantasmes masturbatoires de l’enfant ont pour noyau les premiers fantasmes sadiques centrés sur le coït des parents. C’est la fusion des pulsions destructrices et des pulsions libidinales (sexuelles) qui incite le surmoi à dresser des défenses contre les fantasmes masturbatoires et contre la masturbation elle-même. Le sentiment de culpabilité qu’il éprouve à l’égard de ses pulsions libidinales (et de ses désirs incestueux) est une réaction aux pulsions destructrices dont elles sont inséparables.
Nous allons donc tenter d’expliquer dans cet article pourquoi le tueur en série ne ressent aucun sentiment d’angoisse ni de culpabilité vis-à-vis de ces pulsions destructrices, et comment il parvient à passer à l’acte.
Théorie de Freud sur le ça, le moi et le surmoi
Pour Freud, le « ça » est le premier substrat inné de la personnalité psychique. Il ne connaît pas de jugement de valeur, pas de bien ni de mal, pas de morale, pas de représentation du temps, pas de logique. Il recueille en lui les besoins pulsionnels, et l’énergie nécessaire pour les satisfaire. Il fonctionne selon le principe de plaisir, exigeant que tous les besoins pulsionnels soient immédiatement satisfaits. Les processus qu’il abrite étant inconscients, le moi n’en a pas connaissance.
Le « moi » naît du « ça », dès que le nourrisson est capable de se différencier d’autrui et du monde extérieur. Freud présente ainsi en 1933 la différente entre le « ça » et le « moi » : « Pour adopter des façons de parler populaires, nous pouvons dire que le moi représente dans la vie psychique la raison et la circonspection, le ça, tout au contraire, les passions indomptées.«
Le moi joue un rôle de médiateur entre le « ça », la réalité et le « surmoi », sachant que les revendications de ces trois maîtres sont souvent divergentes et incompatibles. Lorsque le « moi » se sent menacé, il réagit par un développement d’angoisse et dispose de toute une série de mécanismes de défense pour l’assister dans son rôle de médiateur.
La formation du « surmoi « s’effectue au moment du déclin du complexe d’œdipe (vers l’âge de six ans), période où il se sépare du « moi ». Le « surmoi » intègre ensuite les valeurs morales de la société. Il crée un idéal du « moi », auquel le « moi « se mesure, et impose au « moi » certaines normes de son comportement. Si ces normes ne sont pas respectées, le « surmoi » punit le « moi » par les sentiments de tension que constituent l’infériorité et la culpabilité. À noter qu’une partie des processus qui se déroulent dans le « surmoi » est également inconsciente.
Théorie de Freud sur l’angoisse et le refoulement
D’après la théorie des pulsions de Freud, Eros représente les pulsions d’autoconservation, tandis que Thanatos représente les pulsions de destruction. Ces deux sortes de pulsions ont leur siège dans le « ça » et sont inconscientes. La tendance agressive (destruction de l’objet) est innée, mais la société la réprouve au nom de la préservation de l’espèce. Néanmoins, la pulsion de destruction est souvent utilisée par l’Eros, tournée vers l’extérieur, afin d’éviter l’autodestruction.
Devant la réprobation du « surmoi » – la réprobation intériorisée de la société – le « moi », lorsqu’il est confronté aux pulsions destructrices, aux pulsions sexuelles ou aux pulsions sadiques, résidus des fantasmes infantiles, se sent menacé. Lorsqu’il envisage les conséquences réelles de la satisfaction de ces pulsions, le « moi » décide que celle-ci ne lui apporterait que du déplaisir. Il génère alors de l’angoisse et utilise contre elle l’un des mécanismes de défense à sa disposition : le refoulement.
Freud explique le processus de la manière suivante (1933) : « le moi anticipe donc la satisfaction de la notion pulsionnelle scabreuse et lui permet de reproduire les sensations de déplaisir qui se trouvent au commencement de la situation de danger redoutée. Ainsi est mis en jeu l’automatisme du principe de plaisir-déplaisir qui accomplit alors le refoulement de la motion pulsionnelle dangereuse. »
Le « moi » refoule dans le « ça », inconscient, les pulsions indésirables. Concernant la force du « moi « et le refoulement, Freud écrit en 1926 : « Si l’acte du refoulement nous a montré la force du moi, il témoigne pourtant constamment, aussi, de son impuissance et du caractère non influençable de la motion pulsionnelle du ça, prise isolément.«
Une fois les pulsions refoulées dans l’inconscient, elles demeurent actives et cherchent un moyen de s’exprimer, ce qu’elles font sous la forme modifiée de symptômes névrotiques. Freud définit les symptômes de la manière suivante (1905) : « Les symptômes […] sont le substitut, pour ainsi dire la transposition, d’une série de processus psychiques, de désirs et de tendances, qui, par un certain acte (le refoulement) n’ont pu arriver à leur terme en une activité qui s’intégrerait dans la consciente. »
C’est ainsi que la névrose se développe. Si ces pulsions ou tendances morbides trouvent le moyen de s’exprimer directement, elles peuvent constituer une perversion. Freud est ainsi amené à conclure que les névroses sont le négatif de la perversion (1905) : « [la psychanalyse] nous apprend que les symptômes morbides ne se développent pas aux dépens de la pulsion sexuelle normale (au moins pas exclusivement ou d’une façon prépondérante), mais représentent une conversion de pulsions sexuelles qui devraient être nommée perverses (au sens large du mot) si elles pouvaient, sans être écartées de la conscience, trouver une expression dans des actes imaginaires ou réels. Les symptômes se forment donc en partie aux dépens de la sexualité anormale ; la névrose est pour ainsi dire le négatif de la perversion.«
Les tueurs en série réalisent directement leurs pulsions sexuelles et destructrices. En cela, ils sont pervers et non névrotiques.
Le développement psychosexuel des tueurs en série
Les tueurs en série conçoivent à l’un des stades du développement psychosexuel, ou à plusieurs de ces stades, une fixation qui se manifeste dans le modus operandi choisi (Pistorius, 1996). Une fixation au stade oral, par exemple, se manifestera par la mutilation des seins de la victime. Les travaux de l’auteur l’ont amenée à conclure que les tueurs en série ont un « moi » faible, dominé par le « ça », et un « surmoi » pratiquement inexistant.
Le « moi » du tueur en série prend à l’égard du « ça » une position nourricière, protectrice, de manière très semblable à l’attitude de la mère envers son nouveau-né. Il satisfait immédiatement chaque désir exprimé par le « ça », au mépris des conséquences. On peut avancer à cela deux explications. Dans le cas où l’enfant a été rejeté par l’instance maternelle, le « moi » joue le rôle de protecteur du « ça » : c’est une question de survie. Dans le cas où la mère se plie aux exigences du nourrisson, le « moi » incorpore la figure maternelle et suit son exemple à l’égard des exigences du « ça ». Ce processus entraîne la formation d’un « moi » faible, dominé par le « ça ».
En étudiant un grand nombre de cas, nous avons établi qu’au cours de leur enfance, la figure paternelle des tueurs en série avait été absente, soit physiquement, soit affectivement. Le petit garçon qu’il était alors n’a donc pas pu s’identifier au père à l’issue du complexe d’Œdipe. Au cours du stade de latence, ce type de tueur ne s’interdit pas de se masturber et ne se socialise pas, comme les autres enfants. Le « surmoi » n’a par conséquent aucune chance de se développer. C’est aussi la raison pour laquelle ces tueurs sont capables de traiter leurs victimes comme de simples objets, permettant la satisfaction narcissique des exigences de leur « ça ».
Voilà encore pourquoi le tueur en série ne ressent aucune angoisse lorsque les pulsions sexuelles et destructrices du « ça » se transforment en fantasmes et franchissent les frontières qui le sépare du « moi », qui ne se voit par ailleurs opposer aucune censure de la part du « surmoi », pour la simple raison que ce dernier existe à peine. Le « moi » n’éprouve aucun besoin de refouler ces pulsions, et aucun symptôme névrotique ne se forme ; rien n’empêche le tueur de mettre ces fantasmes en actes.
Conclusion
Le chemin qui mène le tueur en série au meurtre peut se résumer ainsi :
Au cours de l’enfance, le sujet fait une fixation à l’un ou à plusieurs des stades de développement. Des fantasmes de destruction infantiles tels que ceux décrits par Melanie Klein apparaissent et deviennent conscients.
Au cours du stade de latence, le tueur en série ne s’identifie pas à la figure paternelle, et aucune socialisation ne s’effectue, ce qui explique que le « surmoi » ne puisse se former.
À la puberté, les fantasmes sexuels et de destruction, toujours actifs et conscients, deviennent plus raffinés et plus complexes.
Lorsque le tueur atteint l’âge adulte, il a acquis les moyens physiques de commettre un meurtre.
Le premier meurtre d’un tueur en série organisé est généralement précipité par un facteur de stress, ce qui déclenche des fantasmes de vengeance. Lorsqu’il commet un meurtre, le tueur réalise un fantasme, mais la réalité n’étant pas à la hauteur de ce dernier, il est poussé à renouveler son geste, dans une tentative d’atteindre la perfection. Ce qui conduit au meurtre en série. Après chaque meurtre, le « moi » et le « ça », libérés des tensions qui les habitent, sont soulagés.
L’absence de symptôme névrotiques, due à un développement psychosexuel, explique l’apparente normalité du sujet, d’où le syndrome « du garçon d’à côté ».
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